janvier

lundi 6 janvier 2025

 2) Le marché de l’assurance

Doc. le marché de l'assurance et la sélection adverse

8-200+800+2000=3000

3000/3 =1000

9-si monsieur Durand refuse de s’assurer alors il ne reste plus que madame Masson et monsieur Lambert. Leurs dépenses de santé s’élèvent à 800+2000 = 2800 euros. La dépense de santé moyenne s’élève alors à 1400 euros. Il faut donc que la moyenne des primes d’assurance s’élève au minimum à 1400 euros, sans quoi l’assurance perd de l’argent.

10-Mais avec une telle prime d’assurance madame Masson ne souhaite plus être assurée tandis que monsieur Lambert est toujours d’accord puisque le montant de la prime est inférieur à ce qu’il coûte et à ce qu’il est prêt à débourser. Vous remarquez que progressivement, les bons patients, ceux qui ont le moins de risque d’être malade, quittent le système.

Anti sélection ou sélection adverse : désigne le fait que faute d’information parfaite, certains agents peuvent être conduit à sélectionner des produits de mauvaise qualité

Ex : les assurances. Si elles constatent qu’elle n’est pas rentable car ses dépenses sont > aux primes d’assurance, elle aura tendance à augmenter ses tarifs. Les gens qui savent qu’ils courent peu de risque de santé vont aller à la concurrence et il ne restera que les gens malades qui savent qu’ils pourraient avoir besoin. La rentabilité devient alors encore plus mauvaise, puisqu’il ne reste que les mauvais risques.

Aujourd'hui, en France, la protection sociale connaît une crise de légitimité, certains contribuables bien portants et considérant que leur risque de maladie est faible, estiment qu'ils n'ont pas à payer pour d'autres assurés plus souvent malades qu'eux qu'ils considèrent comme moins responsables. Il y a un risque de voir les premiers décider de quitter le système d'assurance maladie pour des assurances privées. Dans cette hypothèse, si certains quittent le système, les recettes de l'assurance maladie vont diminuer ce qui nécessitera une augmentation des cotisations pour compenser le manque à gagner. Dans ce cas de figure, ceux qui se savent sujet au risque de maladie n'hésiteront pas à payer davantage pour se couvrir contre le risque, mais d'autres dont le risque est plus faible et qui jusqu'ici acceptaient de payer pour les autres dans un esprit de solidarité nationale, pourraient bien se désolidariser du système et se retourner à leur tour vers des assurances privées, entrainant ainsi une nouvelle baisse des recettes et donc une nouvelle hausse des cotisations. Petit à petit, il y a un risque pour le système de voir tous les individus à faible risque quitter le système, celui-ci ne conservant plus que les mauvais assurés (ceux qui présentent les risques les plus élevés et qui de fait, coûtent le plus cher).

La régulation apparaît complexe étant donné les asymétries d’information sur le marché de la santé. Sur le marché des assurances, les mauvais risques (par exemple les personnes qui se savent malades) ont davantage tendance à souscrire une assurance. Si les mauvais risques chassent les bons », alors cette sélection adverse peut menacer l’existence du marché. (ce sont les malades qui sont assurés, donc les dépenses augmentent, donc les primes d’assurance vont augmenter, donc les biens portants vont en avoir assez de payer et ils vont rompre le contrat…)

Compte tenu de la nature du bien « santé », la réponse à ces difficultés est l’assurance obligatoire universelle, à des conditions indépendantes de l’état de santé.

!!! La sélection adverse peut mener à l’absence d’équilibre.

B. Exemple du marché de l’assurance pour l’aléa moral

Asymétrie d’information qui porte sur l’action et la bonne foi d’un individu. Situation dans laquelle un acteur ne remplit pas toutes ses obligations une fois le contrat conclu. Lorsque l’assurance accroît la probabilité de comportement risqué.

Ex : lorsque les soins de santé sont remboursés les patients ont tendance à multiplier les visites inutiles chez le médecin et à demander des soins dont ils n’ont pas besoin.

Ex :un patient qui se sait assuré prendra plus de risque

L’asymétrie peut porter sur le comportement de l’assuré : le fait d’être assuré peut entrainer une surconsommation médicale. Il s’agit là d’un aléa moral du fait du patient. L'existence d'un système d'assurance peut pousser les assurés à prendre plus de risque ou à être moins prudents et à moins faire attention à leur santé, se sachant protégés en cas de réalisation du risque. Ce sont donc des risques plus grands qui sont pris et qui peuvent conduire à une surconsommation médicale.

Mais il y a aussi un aléa moral qui porte sur le prescripteur de soins (médecins) dans la mesure où celui-ci a intérêt à avoir une patientèle importante et à pratiquer beaucoup d’actes médicaux à forte tarification.

Autre exemple : marché du travail : salaire d’efficience qu répond à l'aléa moral que subit l'employeur au moment de l'embauche d'un nouveau salairé (on ne sait pas si le salarié va fournir les efforts nécessaires). 2 modèles pour remédier à ce problème : tire-au-flanc, échange/don. Nous y reviendrons.

 

Q4 : Comment résoudre les problèmes posés par les asymétries d’information ?

O4 : être capable d’illustrer l’intervention des pouvoirs publics face à ces différentes défaillances.

Comment inciter les agents à révéler leur information ?

I/ La lutte contre la sélection adverse

A. Lutte contre la sélection adverse dans le cas du marché des b&s 

Doc.lutter contre la sélection adverse : la réglementation de l'information

4-type de production (cage, sol, plein air), origine, identification du site d’élevage (quel producteur ? quel bâtiment ?) : traçabilité

5-elle permet de délivrer une information que le consommateur ignore a priori.

Les différentes manières de produire et de diffuser de l’information.

-Magazine de consommateurs (test, comparateur de prix)

-Comparateurs de prix

-Réglementation publique de l’information : depuis 2000 la réglementation européenne sur l’étiquetage de la viande de bœuf (n° du lot, pays d’abattage et pays d’élaboration (depuis 2002, les pays de naissance et d’élevage doivent être indiqués s’ils sont différents du pays d’abattage

-Existence de labels

-Normes de production et de qualité

-Dans le cas de la pub, les dépenses de pub sont considérables : ne feront donc de la pub que les entreprises sûres de la qualité de leur produit, certaines que les coûts seront rapidement amortis par l’augmentation des ventes.

-garantie (le creuset garantit ses casseroles en fonte à vie : garantie sur la qualité, durée de vie du produit)

Les pouvoirs publics ont pour mission de réglementer l’information destinées aux consommateurs et de la surveiller (DGCCRF). La DGCCRF vérifie que les producteurs respectent la législation en termes d’informations aux consommateurs.

  B) Lutte contre la sélection adverse dans le cas du marché des voitures d’occasion

Le bon candidat peut chercher à révéler son information privée. Par exemple, le vendeur de bonne voiture peut offrir des garanties (promesse de réparer la voiture qu’il vende) : il faut se bâtir une bonne réputation. Il s’agit pour lui de rassurer l’acheteur et d’établir une forme de confiance avec la clientèle.

Enfin, une bonne réputation, une véritable confiance entre l’acheteur et le vendeur, ou l'existence d'un grand nombre de clients ou des prix élevés, permettent de réduire l'anti-sélection.

  C) Lutte contre la sélection adverse sur le marché du travail

!!! sur le marché du travail, les entreprises ne connaissent pas toutes les caractéristiques des individus qu’elles sont susceptibles d’embaucher, elles ont donc tendance à proposer un salaire supérieur au salaire de marché afin d’attirer les meilleurs éléments du marché du travail. Si les entreprises proposent des salaires trop faibles elles attireront les travailleurs moins qualifiés et les bons trouveront que le salaire est insuffisant pour eux. (Voir plus loin, la théorie du salaire d'efficicence).

La concurrence sur le marché du travail pousse les entreprises à payer leurs salariés au-dessus du salaire de marché pour attirer les meilleurs d’entre eux (lutte contre la sélection adverse).

Le phénomène d’anti-sélection apparaît quand les seules choses à vendre sont en fait celles de moins bonnes qualité (produits ou travailleurs).

  D) Lutter contre sélection adverse dans le cas du marché de l’assurance

Les assurances procèdent à des stratégie de filtrage : questionnaire au client : utilisation d’informations observables pour en déduire des informations privées. On filtre les clients en moins bonne santé.

Mais la sélection adverse est également combattue en différenciant les tarifs selon la puissance de la voiture et l’âge du conducteur.

Enfin, l'assurance obligatoire (dans le cas d’un système d’assurance maladie public) permet également de lutter contre la sélection adverse.

II/ la lutte contre l’aléa moral

A) Sur le marché du travail

Théorie du salaire d’efficience

On dit souvent que les salaires sont trop élevés car les travailleurs sont trop protégés, faisant ainsi porter la responsabilité du chômage sur les cotisations sociales et le sur le smic. En réalité, un courant théorique libéral montre que si les salaires sont trop élevés c’est parce que les entreprises ont tendance à payer leurs salariés au dessus du salaire d’équilibre : c’est le salaire d’efficience. Le salaire ne dépend pas toujours de la confrontation entre une offre et une demande de travail, ainsi que l’explique la théorie du salaire d’efficience.

La relation de travail n’est pas transparente. Il y a une asymétrie d’information qui peut conduire à des situations d’aléa moral (difficulté à prévoir le comportement de l’agent après signature du contrat) et d’anti-sélection.

L’aléa moral apparaît quand le vendeur (le salarié) en sait plus sur son propre comportement que n’importe qui d’autre et en fait payer le coût à l’acheteur.

Pour limiter l’aléa moral (modèle tire au flanc) et l’anti-sélection sur le marché du travail, les employeurs peuvent proposer aux salariés un salaire d’efficience, supérieur au prix de marché. C’est, selon la théorie, l’intérêt des employeurs pour trois raisons :

contre l'aléa moral :

1-plus le salaire d’un individu est élevé et plus il est couteux pour lui d’être licencié. Il a donc pécuniairement intérêt à travailler correctement pour ne pas être licencié (modèle tire-au flanc : les coûts de surveillance du travailleur sont très élevés donc l’entreprise paie au-dessus du prix de marché pour augmenter le coût d’opportunité du licenciement).

2-les salariés sont plus motivés, parce que reconnaissants d’être bien payés et donc ils travaillent mieux (modèle échange/ don : si le salaire est supérieur au prix de marché les salariés ont l’impression d’être bien traités et ils améliorent leur productivité : don à l’entreprise en échange du salaire plus élevé).

contre la sélection adverse :

3-Les entreprises ne connaissent pas toutes les caractéristiques des individus qu’elles sont susceptibles d’embaucher, elles ont donc tendance à proposer un salaire supérieur au salaire de marché afin d’attirer les meilleurs éléments du marché du travail. Si les entreprises proposent des salaires trop faibles elles attireront les travailleurs moins qualifiés et les bons trouveront que le salaire est insuffisant pour eux.

contre l'alea moral :

1-plus le salaire d’un individu est élevé et plus il est couteux pour lui d’être licencié. Il a donc pécuniairement intérêt à travailler correctement pour ne pas être licencié (modèle tire-au flanc : les coûts de surveillance du travailleur sont très élevés donc l’entreprise paie au-dessus du prix de marché pour augmenter le coût d’opportunité du licenciement).

2-les salariés sont plus motivés, parce que reconnaissants d’être bien payés et donc ils travaillent mieux (modèle échange/ don : si le salaire est supérieur au prix de marché les salariés ont l’impression d’être bien traités et ils améliorent leur productivité : don à l’entreprise en échange du salaire plus élevé).

Salaire d’efficience : salaire fixé au-dessus du salaire d’équilibre par les employeurs afin d’inciter les salariés à produire plus efficacement et à les fidéliser.

B) Sur le marché de l’assurance

Doc.3 p.67

Le bonus malus permet à la lfois de lutter contre l'aléa moral mais aussi contre la sélection adverse. Contre l’aléa moral d’abord puisqu’on ignore le comportement de l’assuré (donc il paiera plus s’il se comporte mal) mais également contre la sélection adverse, car si les primes ne sont pas individualisées, tout le monde paie la même chose et les bons assurés veulent quitter le système si les primes sont jugées excessives. A travers le bonus/malus l’assurance cherche à objectiver l’information manquante sur l’action des assurés. Avec le nombre d’accidents occasionnés on a une idée de la prudence du conducteur.

Les assureurs sont particulièrement concernés par l’aléa moral car ils ont des difficultés à évaluer l’état de santé réel de leurs assurés, de même qu’ils ne peuvent contrôlés la prudence avec laquelle ils conduisent.

Face au risque moral, l’assureur peut instaurer un système de bonus /malus. Si le conducteur n’a pas d’accident, sa prime d’assurance diminue tandis que s’il a de nombreux accidents, la prime augmente. Il s’agit donc de mettre en place un dispositif permettant de mieux connaître le comportement des individus et de sanctionner ceux qui prennent des risques trop importants sans en assumer le coût.

conclusion du chapitre :

Les défauts du marché sont nombreux et justifient une intervention de l’Etat :

-Il doit améliorer l’information dont disposent les agents économiques pour éviter les asymétries d’information (UFC, Que choisir, 60 millions de consommateurs).

-La réglementation peut limiter la production des externalités négatives (dans le domaine de la pollution) : normes. L’Etat peut inciter à modifier l’allocation réalisée par le marché pour modifier les comportements (internalisation des externalités : taxe) : on sanctionne les pollueurs (pb si rien à foutre de la taxe car pas assez élevée), ou on récompense et on protège l’innovateur (subvention+ brevet).

L’Etat doit intervenir dans le domaine des externalités. Comme le marché n’est pas en mesure de récompenser ceux qui produisent des effets externes positifs et sanctionner ceux qui produisent des effets externes négatifs, c’est à l’Etat de le faire : subventions, sanctions

-Enfin, l’Etat peut lui-même prendre en charge la production de certains biens ou services lorsque le marché n’est pas efficace pour en organiser la production, la consommation où les échanges (Biens collectifs et biens communs).

Fin du chapitre

t.à.f pour le 07/01 : préparer l'interrogation écrite (programme : tout le chapitre III du mois de décembre, donc cela commence le 2 décembre jusqu'au 17 décembre inclus)

t.à.f pour le 13/01 : préparer le DS (programme : chapitre III)

mardi 7 janvier 2025

interrogation écrite (20 minutes)

retour sur la fin du chapitre III

Le bonus malus permet à la lfois de lutter contre l'aléa moral mais aussi contre la sélection adverse. Contre l’aléa moral d’abord puisqu’on ignore le comportement de l’assuré (donc il paiera plus s’il se comporte mal) mais également contre la sélection adverse, car si les primes ne sont pas individualisées, tout le monde paie la même chose et les bons assurés veulent quitter le système si les primes sont jugées excessives. A travers le bonus/malus l’assurance cherche à objectiver l’information manquante sur l’action des assurés. Avec le nombre d’accidents occasionnés on a une idée de la prudence du conducteur.

Les assureurs sont particulièrement concernés par l’aléa moral car ils ont des difficultés à évaluer l’état de santé réel de leurs assurés, de même qu’ils ne peuvent contrôlés la prudence avec laquelle ils conduisent.

Face au risque moral, l’assureur peut instaurer un système de bonus /malus. Si le conducteur n’a pas d’accident, sa prime d’assurance diminue tandis que s’il a de nombreux accidents, la prime augmente. Il s’agit donc de mettre en place un dispositif permettant de mieux connaître le comportement des individus et de sanctionner ceux qui prennent des risques trop importants sans en assumer le coût.

conclusion du chapitre :

Les défauts du marché sont nombreux et justifient une intervention de l’Etat :

-Il doit améliorer l’information dont disposent les agents économiques pour éviter les asymétries d’information (UFC, Que choisir, 60 millions de consommateurs).

-La réglementation peut limiter la production des externalités négatives (dans le domaine de la pollution) : normes. L’Etat peut inciter à modifier l’allocation réalisée par le marché pour modifier les comportements (internalisation des externalités : taxe) : on sanctionne les pollueurs (pb si rien à foutre de la taxe car pas assez élevée), ou on récompense et on protège l’innovateur (subvention+ brevet).

L’Etat doit intervenir dans le domaine des externalités. Comme le marché n’est pas en mesure de récompenser ceux qui produisent des effets externes positifs et sanctionner ceux qui produisent des effets externes négatifs, c’est à l’Etat de le faire : subventions, sanctions

-Enfin, l’Etat peut lui-même prendre en charge la production de certains biens ou services lorsque le marché n’est pas efficace pour en organiser la production, la consommation où les échanges (Biens collectifs et biens communs).

Fin du chapitre

Chapitre VI – Comment la socialisation contribue-t-elle à expliquer les différences de comportements entre les individus ?

Q1 : en quoi la socialisation est-elle un processus socialement situé ?

O1 : Comprendre comment les individus expérimentent et intériorisent de façon d’agir, de penser et d’anticiper l’avenir qui sont socialement situées et qui sont à l’origine des différences de comportements, de préférences et d’aspirations.

I/ l’intériorisation des N&V – la socialisation

A) Langage social nécessaire pour s’intégrer

Doc.1 p.116

N&V - Au cours de leur enfance, les individus apprennent les règles de la vie en société ainsi que les façons de faire habituelles au sein des groupes dans lesquels ils vivent. Ainsi, les individus acquièrent des façons de se comporter et d’interpréter le monde (ce qui est bien ou mal par exemple).

Ce processus de socialisation passe par l’intériorisation de normes et de valeurs.

Normes : règles qui prescrivent ou qui proscrivent des comportements : dire merci, venir en aide aux autres, écouter tel type de musique, ne pas insulter autrui, langage, règles de politesse, comportements corporels, ne pas fumer dans les lieux publics…

Ces normes sont inspirées par des valeurs.

Valeurs : principe ou idéal qui oriente nos conduites. Elles inspirent les normes, elles sont à l'origine des normes. ex : la beauté, le respect des règles, l’honnêteté, sens de l'honneur, l’ambition, patriotisme, hygiène, justice, amour d'autrui….

!!!une norme s'inspire parfois de plusieurs valeurs : interdiction de cracher par terre qui relève de l'hygiène et du respect de l'autre.

!!! une valeur peut inspirer plusieurs normes : respect de la vie : tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu respecteras ton père et ta mère...

Les normes et valeurs correspondent à un langage social. L’individu doit acquérir ce langage social pour pouvoir interagir avec les autres sans commettre de faux pas ou d’erreur dans l’interaction. Ainsi, l’intériorisation des normes et valeurs permet à l’individu de s’intégrer au groupe social.

Dans deux pays différents où les valeurs sont elles-mêmes différentes, des personnalités différentes vont se révéler (indien Crow). A travers ce processus long, complexe, puissant, l’individu se trouve façonné par la société dans laquelle il vit. Ses manières de penser, de vivre, d’agir, de sentir (la culture) portent ainsi les marques des influences socialisatrices qu’il a connues.

B) Les modes de socialisation

Doc.les modes de socialisation (Doc les modes de socialisation anglais

On retient en général 3 modes de socialisation :

-imitation : l'enfant imite l'agent socialisateur, il apprend donc les règles par mimétisme.

-interaction : explications, communication avec l'enfant sur le sens des règles (la socialisation est perçue ici comme un processus itératif fait d'essais, d'erreurs, de corrections, de nouveaux essais et de nouvelles erreurs jusqu'à atteindre l'objectif fixé).

-sanction : positive (récompenses) ou négative (punitions)

Les deux premiers modes correspondent à un modèle d’imprégnation. Le troisième modèle correspond à de l’inculcation. L’évolution des modes de socialisation montre un basculement des modes de socialisation par inculcation vers ceux par imprégnation.

Il existe des modes de socialisation divers. Loin de se limiter à la seule éducation, où l’on explique clairement à l’enfant ce que l’on attend de lui, la socialisation se retrouve dans de nombreuses activités quotidiennes, souvent de façon implicite, c’est-à-dire sans que l’enfant soit conscient de ce qu’il apprend. On distingue ainsi des formes de socialisation manifeste (lorsque le message socialisateur est explicitement formulé), ou des formes de socialisation latentes (lorsque la transmission de normes et valeurs se fait de façon non explicite, par exemple lorsque l'on adopte le style vestimentaire de ses copains, ou que l'on écoute les mêmes groupes de musique ou les mêmes façons de parler...Miroir dans les toilettes des filles).

Ces N&V sont intériorisées par les individus au sein d’instances de socialisation. Une norme est inculquée lorsqu’elle est énoncée explicitement comme devant être respectée, elle est intériorisée lorsque la respecter devient un réflexe, c’est-à-dire un acte non réfléchi, et incorporée lorsqu’elle se traduit par des réflexes qui sont des attitudes physiques.

lundi 13 janvier 2025

DS (1 heure)

correction de l'IE du 7/01

retour au cours

C) Les agents de socialisation

doc.3 p.117

En France, en 2018, d'après le ministère de la culture, Sur 100 enfants âgés de 11 ans, 60,5 regardent la télévision avec un parent, alors que sur 100 enfants âgés de 15 ans, 53,5 regardent la TV avec un parent.

Le document montre que plus l'enfant vieilli et moins ses pratiques sont liées à celles de sa famille. Alors que 46,5% des enfants de 11 ans écoutent de la musique avec leur fratrie, ils ne sont plus que 21% à l'âge de 15 ans. Par ailleurs, alors que 22% des enfants de 11 ans jouent à des jeux vidéos avec leurs copains, le taux augmente de 16 points pour les enfants de 15 ans (38%)

La famille exerce de façon privilégiée un effet socialisateur sur l’enfant. Cependant, dès les premiers âges de la vie, les enfants sont soumis à une pluralité d’influence : outre les parents, les autres membres de la famille, les nourrices, la crèche, l’école, les groupes de pairs, les jeux, les lectures, les médias, les réseaux sociaux, les associations sportives, participent également à la socialisation de l’enfant (socialisation primaire), selon des degrés divers et une légitimité différente.

La plupart des instances de socialisation vont transmettre des normes et valeurs identiques aux enfants (respect, dépassement de soi…), mais parfois ces N& V sont spécifiques.

La famille ne détient donc pas le monopole dans la formation de l’identité de l’enfant, les différentes instances de socialisation peuvent entrer en concurrence les unes avec les autres et produire des effets dissonants.

On distingue alors la socialisation primaire qui a lieu durant l’enfance dans la famille essentiellement mais également à l’école, et la socialisation secondaire, qui se poursuit toute la vie au travers de nouvelles instances : université, entreprise, réseaux sociaux, associations, médias…

Socialisation : processus de transmission (parents) et d’intériorisation (enfants) des normes et des valeurs permettant aux individus de s’intégrer à la collectivité.

mardi 14 janvier 2025

C) Les agents de socialisation

doc.2 p.144

La famille exerce de façon privilégiée un effet socialisateur sur l’enfant. Cependant, dès les premiers âges de la vie, les enfants sont soumis à une pluralité d’influence : outre les parents, les autres membres de la famille, les nourrices, la crèche, l’école, les groupes de pairs, les jeux, les lectures, les médias, les réseaux sociaux, les associations sportives, qui participent à la socialisation de l’enfant socialisation primaire), selon des degrés divers et une légitimité différente.

La plupart des instances de socialisation vont transmettre des normes et valeurs identiques aux enfants (respect, dépassement de soi…), mais parfois ces N& V sont spécifiques.

La famille ne détient donc pas le monopole dans la formation de l’identité de l’enfant, les différentes instances de socialisation peuvent entrer en concurrence les unes avec les autres et produire des effets dissonants.

On distingue alors la socialisation primaire qui a lieu durant l’enfance dans la famille essentiellement mais également à l’école, où l'on fait l'apprentissage de N&V très générales ; et la socialisation secondaire, qui se poursuit toute la vie au travers de nombreuses nouvelles instances : université, entreprise, réseaux sociaux, associations, médias…et au cours de laquelle on fait l'apprentisage de N&V plus spécifiques

Socialisation : processus de transmission (parents) et d’intériorisation (enfants) des normes et des valeurs permettant aux individus de s’intégrer à la collectivité.

II/Une socialisation différenciée selon le genre et le milieu social à l’origine des différences de comportements, de préférences et d’aspirations

A) La socialisation différentielle selon le milieu social

1) Des normes et des valeurs différentes selon le milieu social

doc.2 p.118

La socialisation au langage se fait essentiellement par le biais de l'échange oral (communication) dans les milieux populaires, alaors que les milieux aisés développent davantage la lecture et le chant. Ces distinctions révèlent une approche différente de la transmission culturelle (voir capital culturel certifié, incorporé, obectivé dans le point 2)).

Autre exemple de normes différentielle. Bien manger ne signifie pas la même chose pour les catégories populaires ou supérieures. Dans les milieux aisés on insiste sur la qualité des produits consommés alors que dans les milieux moins fortunités c'est la quantité qui est déterminante. Ainsi, indépendamment du revenu la consommation de produits bio est plus forte dans les milieux aisés. 

La sensibilisation aux problématiques environnementales (valeur) plus largement partagée dans les milieux aisés en particulier du fait d'un niveau d'étude plus élevé, conduit ainsi à des pratiques alimentaires différentes (normes).

Ces pratiques spécifiques vont donc se transmettre de génération en génération et conduire à des cultures spécifiques.

Les dispositions durablement intériorisées par un individu ne sont pas les mêmes selon le milieu social : c’est l’habitus de classe, qui modifie le rapport des individus à l’alimentation, aux pratiques culturelles ou à l’école.

2) Socialisation et réussite scolaire différentielle

doc.2 p.131

EN France, en 2016-17, d'après le ministère de l'Education Nationale, sur 100 étudiants en filière STS, 23,7 sont des enfants d'ouvriers (alors que ces enfants ne représentent que12,5 % des enfants, ils sont donc très largement sur-représentés dans cette filière). Par ailleurs les enfants d'ouvriers représentent 7,2% des élèves en classe préparatoire (CPGE), ils y sont donc largement sous-représentés. C'est l'inverse pour les enfants de cadres qui sont sur-représentés en CPGE et sous-représentés en STS.

constat : 

En France en 2009, d’après alternative économique, sur 100 enfants d’enseignants 62,9 ont un diplôme supérieur à bac +3. Sur 100 enfants d’ouvriers non qualifiés, 58,9 ont un diplôme inférieur au Bac. Sur 100 enfants de cadres, 52,2 ont un diplôme supérieur à Bac +3.

Aujourd'hui en France, sur 100 enfants de cadres 90 obtiennent leur baccalauréat alors que sur 100 enfants d'ouvriers, seuls 50 obtiennent le bac.

Toutes ces données feraient aisément croire à une intelligence supérieure de la part des enfants de cadres qui leur permettrait de mieux réussir. En réalité les SES montrent que si l'on ne peut pas contester que les enfants de cadres réussissent mieux, il est possible d'expliquer ce constat par des facteurs autre que "naturels", mais bien culturels. Les sociologues montrent en effet que les milieux de cadres bénéficient d'une certaine proximité culturelle avec la culture de l'école qui permet à leurs enfants de mieux réussir. Dans les milieux favorisés, les parents ont souvent fait des études longues et sont en mesure d'aider leurs enfants en cas de difficultés, les parents lisent et les enfants les imitent ce qui permet à ces derniers de mieux réussir car les consignes sont mieux comprises (en français comme en mathématiques). Les enfants vont au musée, au théâtre, il y a des livres et des encyclopédies à la maison, les parents insistent plus souvent auprès de leurs enfants pour que ces derniers répondent de façon argumentée ..., comme à l'école. Bref, les enfants de cadres sont mieux préparés à la culture scolaire car on leur a transmis des normes et des valeurs (en particulier à travers les jeux) qui leur permettent de mieux réussir. Pierre Bourdieu parle de proximité culturelle entre les milieux de CPIS et l’école.

Doc. jeux et punitions socialement différenciés (Doc jeux et punitions selon le milieu social)

En France en 2001, d'après Sandrine Vincent, sur 100 jouets reçus à Noël dans les catégories supérieures, 42,1 sont des jeux majoritairement éducatifs.

Les jeux éducatifs sont sur-représentés dans les catégories supérieures (42,1>27,7) et ils sont sous-représentés dans les catégories populaires (14,6<27,7). A l’inverse, les jeux récréatifs sont sur-représentés dans les milieux populaires (70,8>51,8) et sous-représentés dans les catégories supérieures (42,1 > 51,8).

De la même manière, on observe que face à une mauvaise note, les parents de milieu aisé ou populaire ne réagissent pas de la même manière. Les retraits de jouets ou de la TV sont sur-représentés dans les milieux populaires et sous-représentés dans les catégories aisées, tandis que les encouragements et l’aide sont sur-représentés dans les catégories supérieures et sous-représentés dans les milieux populaires.

Sur 100 sanctions résultants de mauvaises notes, 6,7 en moyenne sont des retraits de jouets dans les classes moyennes. On remarque que les milieux populaires ont tendance à gronder, à retirer un jouet ou à supprimer la télévision. A l'inverse, les milieux aisés favorisent l'encouragement et l'aide, et ce sont également ceux qui innovent le plus dans la sanction.

Pour Pierre Bourdieu, la destinée des individus dépend de trois types de capitaux :

-capital culturel (livre, aide au devoir, expositions, théâtre …) qui permet de réussir dans le primaire et le secondaire ; Bourdieu distingue alors 3 types de capital culturels (capital culturel objectivé comme les livres les visites de musées, les sorties au théâtre... ; capital culturel certifié comme les diplômes qui sanctionnent des qualifications ; et le capital culturel incorporé que Bourdieu qualifie d'habitus - disposition mentale et corporelle).

-capital économique (revenu, patrimoine) : permet de financer de longues études supérieures ;

-capital social (réseau de relations) : permet de s’insérer facilement sur le marché du travail ;

3) Des destins différenciés (la reproduction sociale)

Doc. table de destinée (Doc table de destinee)

En revanche pour Raymond Boudon, le destin des individus résulte de choix rationnels (calculs coûts / avantages) à chaque étape de l’orientation. Les parents comparent les gains escomptés d’une année d’étude supplémentaire avec les coûts de cette scolarisation. Boudon montre que les milieux de cadres ont tendance a considérer une année d’étude supplémentaire comme un investissement alors que dans les milieux ouvriers on la considère comme un sacrifice ou comme un manque à gagner. Par ailleurs, dans les milieux de cadres, les gains sont beaucoup mieux perçus et anticipés que dans les milieux populaires. Ce raisonnement permet donc d'expliquer les destins différenciés des enfants de cadres et d'ouvriers : études longues pour les premiers, études courtes pour les enfants d'ouvriers.

Baudelot et Establet, Ecole capitaliste en France (1971), fils de cadre -études longues- cadres/ fils d’ouvriers -études courtes – exécutants (ouvriers, employés).

Enfin, nous pouvons observer bien que les ouvriers représentent 23 % des actifs, les enfants d'ouvriers eux ne représentent que 3% des élèves de l'Ecole Nationale de l'Administration qui forme les futurs présidents de la République. A l'inverse, les fils de CPIS (cadres et professions intellectuelles supérieures) représentent 60% des élèves de l'ENA alors que les CPIS représentent moins de 20% des actifs (on peut parler d'une sur-représentation des cadres et d'une sous-représentation des ouvriers).

Ainsi, la famille instance de socialisation participe à la reproduction des positions sociales. En effet, 52% des enfants de cadres deviennent cadres à leur tour alors que 46% des enfants d'ouvriers deviennent ouvriers à leur tour. On parle de reproduction sociale.

B) La socialisation différentielle selon le genre

1) Des N&V spécifiques selon le genre

Il existe bien des différences de nature (biologiques) entre les hommes et les femmes mais elles sont loin de tout expliquer quant aux comportements différentiels adoptés par chacun des deux sexes dans des situations particulières, quant aux goûts des uns et des autres et quant à leur façon d'appréhender des situations identiques : Pourquoi les filles aiment-elles le rose et les garçons le bleu ? La vulgarisation scientifique et la littérature de bas étage nous apprend que "les femmes viennent de Vénus et les hommes de Mars", le cours de SES va nous montrer que les différences de sexes sont des différences marquées par la culture : les sexes deviennent alors des genres et ceux-ci sont des constructions sociales.

Biologie Sciences Economiques et Sociales
naître devenir
nature culture
ce qui relève de l'inné ce qui relève de l'acquis
sexe (hommes/femmes) genre (masculin/féminin)

Quels sont les stéréotypes (clichés, caricatures, représentations simplistes attachés à une personne ou à un groupe, à partir de traits de caractères réels ou supposés) attachés aux genres masculin et féminin ?

stéréotypes masculins stéréotypes féminins
fort disciplinée
besoin de s'affirmer coquette
courageux capricieuse
dominateur discrète
indépendant organisée
combatif calme
sûr de soi faible
goût du risque soumise
créateur émotive
actif passif
taiseux bavarde

Et pour coller à ces stéréotypes : transmissions de N & V masculines et féminines. Notamment à travers les jeux (jeux masculins : mises en mouvement, extérieur, mise en avant de soi ; jeux féminins : tournés vers l’intérieur, statique, communication) mais également par imitation (voir sa maman faire la vaisselle tous les jours ou le ménage) ou interaction (un garçon ça ne pleure pas).

Dès leur plus jeune âge les petites filles et les petits garçons font l'apprentissage de leur genre à travers les jeux : dînette, cuisinière, poupée pour les petites filles, ballon, action man, petites voitures pour les petits garçons, qui vont leur permettre d'intérioriser ces stéréotypes qui correspondent aux caractéristiques que la société souhaite voir se développer chez les filles et les garçons.

A travers cette socialisation différenciée, la société cherche à préparer l'enfant aux rôles sociaux traditionnels qu'ils seront amenés à jouer plus tard. Les jeux de filles ne nécessitent pas de mise en mouvement, ce sont des jeux orientés vers l'intérieur du foyer, ils cherchent à développer chez elles l'altruisme et la communication. Les jeux de garçons sont orientés vers l'extérieur du foyer, ils mettent les garçons en mouvement et cherchent à développer chez eux la mise en avant de soi, la force, la prise de risque et l'esprit de compétition.

Les garçons sont stimulés pour se tenir debout alors que les filles son stimulées sur le plan verbal. L'intériorisation par les individus de ces traits spécifiques liés au sexe est qualifiée de socialisation différentielle des sexes.

lundi 20 janvier 2025

-la socialisation un processus sexué (dans l'émission e=M6)

-rôle de la testostérone dans le comportement différentiel des filles et des garçons

-ce rôle est complété, par la socialisation des parents qui renforce cette différence naturelles (dans le choix des jeux conformes au sexe de l'enfant)

-mais cette complémentarité peut parfois aller dans l'autre sens et ne pas renforcer les différences naturelles (enfant qui imite son père qui s'occupe beaucoup du petit frère)

-tout comportement déviant en fonction du sexe est mal accepté (le petit garçon habillé en fille choque les mères qui observent la scène parce que son attitude n'est pas conforme à ce que l'on attend d'une fille)

-la plasticité cérébrale chez l'enfant

-les connexions neuronales dépendent non pas des expériences marquantes que fait l'individu mais des expériences répétées. Ainsi, les filles n'ont pas le gènes du rose ou du repassage, mais c'est parce que la société entretient un lien étroit entre cette couleur ou le repassage et le sexe féminin, que la petite fille en fait des modèles de conformité.

-la socialisation en Suède

-la Suède est le pays au monde où les inégalités entre hommes et femme sont les moins fortes

-c'est aussi un pays où des expériences originales sont menées en termes de socialisation genrée. On apprend aux petites filles à enfoncer des clous dans des bûches et aux petits garçons à entretenir des liens physiques plus doux.

Dès leur plus jeune âge les petites filles et les petits garçons font l'apprentissage de leur genre à travers les jeux : dînette, cuisinière, poupée pour les petites filles, ballon, action man, petites voitures pour les petits garçons, qui vont leur permettre d'intérioriser ces stéréotypes qui correspondent aux caractéristiques que la société souhaite voir se développer chez les filles et les garçons.

A partir de ces stéréotypes, des normes (règles qui orientent nos comportement) et des valeurs (idéal, principes à l'origine des règles de conduite, ) masculines et féminines se dégagent :

ex de normes et valeurs féminines

valeurs normes
douceur comportement réservé, passivité
altruisme aider les autres, communiquer

ex de normes et valeurs masculines

valeurs normes
force se mettre en avant
esprit de compétition combatitivité
travail faire des efforts

Pour transmettre ces normes et ces valeurs les parents utilisent principalement les jeux et les interactions.

A travers cette socialisation différenciée, la société cherche à préparer l'enfant aux rôles sociaux traditionnels qu'ils seront amenés à jouer plus tard. Les jeux de filles ne nécessitent pas de mise en mouvement, ce sont des jeux orientés vers l'intérieur du foyer, ils cherchent à développer chez elles l'altruisme et la communication. Les jeux de garçons sont orientés vers l'extérieur du foyer, ils mettent les garçons en mouvement et cherchent à développer chez eux la mise en avant de soi, la force, la prise de risque et l'esprit de compétition.

Les garçons sont stimulés pour se tenir debout alors que les filles son stimulées sur le plan verbal. L'intériorisation par les individus de ces traits spécifiques liés au sexe est qualifiée de socialisation différentielle des sexes.

Ces N& V intériorisées vont définir le rôle social traditionnel de l’homme et de la femme. L’homme au travail et la femme à la maison. La société attend des filles et des garçons des comportements différents et on ne se comporte pas de la même façon avec des individus de sexes différents. Les rôles sont différents pour les filles et les garçons (rôle : comportement attendu).

Mais depuis quelques décennies les femmes ont fait leur entrée, massivement, sur le marché du travail, les rôles sociaux de l'homme et de la femme ont donc changé et les femmes doivent donc intérioriser des normes et des valeurs masculines, donc les modèles ont changé (Princesse rebelle, pocahontas, et la reine des neiges ont remplacé ces cruches de Cendrillon, la Belle au bois dormant et Blanche neige).

2) L’école et le destin des femmes

doc.3 p.119

Malgré leurs meilleurs résultats scolaires les filles ont intériorisé une position inférieure à celle des hommes et cela se voit notamment dans les choix d'orientation du supérieur puisque les femmes délaissent les filières scientifiques qui apparaissent pourtant commes les filièrs d'élite.

doc.4 p.119

En France, en 2017-2018, d'après le ministère de l'EN, sur 100 étudiants à l'université, 58,2 sont des femmes. Or la société comportant environ 50% d'hommes et 50% de femmes, nous en concluons que les femmes sont sous-représentées à l'université malgré leur meilleurs résultats scolaires. Elles sont également sous-représentées dans les classes préparatoires, en particulier scientifiques).

Les filles sont sur-représentées en filières L et ES et elles sont légèrement sous-représentées en filière S (environ 45% de l'effectif). Tout le monde a en tête la hiérarchie des filières, en tant que représentation collective, et ces résultats interrogent lorsque l'on compare les résultats globaux des filles et des garçons aux différents examens nationaux. Dès l'école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons. Elles réussissent aussi bien que les garçons en mathématiques et elles réussissent mieux en français. Elles obtiennent de meilleurs résultats au Brevet des collèges et au Baccalauréat. Malgré leurs bonnes performances scolaires, les filles ne diversifient pas assez leur choix d'orientation : 79% de filles dans les filières littéraires et 93% dans la série médico-sociale.

L'orientation des filles vers la filière L ou en carrière sanitaire et sociale, qui ne sont pas les voies plus valorisées ne peut s'expliquer par des performances médiocres de leur part.

Le choix des filières de services doit être mis en relation avec la socialisation dont les filles font l'objet et donc avec les normes et les valeurs spécifiques à leur genre qu'elles ont intériorisées : altruisme, don de soi, solidarité. Les filles et les garçons ont fait l'apprentissage de normes et de valeurs spécifiques à leur sexe qui vont déterminer leur choix d'orientation dans un sens qui répond positivement à ce qui est reconnu par la société comme leur domaine respectif de compétences. Marie Duru Bellat (sociologue) a montré que les filles réalisent au moment de leur orientation des anticipations raisonnées. Les filles se projettent inconsciemment dans leur futur rôle de mère et elles choisissent des parcours scolaires et universitaires qui débouchent sur des métiers moins valorisés mais qui leur permettront d'avoir du temps pour accomplir les tâches domestiques que la société s'attend à les voir réaliser. Certains emplois de cadre supérieur ne permettent pas à une femme de jouer son rôle traditionnel de femme au foyer.

Les femmes font l'objet d'une double ségrégation sur le marché du travail :

-ségrégation horizontale : les choix d'orientation des filles résultent d'anticipations raisonnées qui les poussent à choisir certains types de métiers. (61% des actives occupés dans 6 professions différentes : institutrices, services aux particuliers, employés administratifs, employés de commerce, employés d’entreprises, professions de la santé -infirmières).

Phénomène qui résulte essentiellement de la socialisation différenciée dont elles ont fait l'objet, les poussant à ne pas se mettre en avant, à faire preuve d'altruisme et de don de soi, ainsi qu'à des anticipations raisonnées (les filles se projettent dans leur futur rôle de mère et d'épouses lorsqu'elles font leur choix d'orientation), ainsi elles ne choisissent pas les carrières les plus prestigieuses menant aux postes à haute responsabilité car elles anticipent un besoin de temps à consacrer aux tâches domestiques que seul un emploi à hiérarchie moyenne ou basse peut leur offrir.

-ségrégation verticale : les femmes subissent une double inégalité : salariale et hiérarchique, vis à vis des hommes.

A niveau de qualification et de hiérarchie identique les femmes gagnent moins que les hommes. Ainsi, le salaire moyen de femmes est inférieur de 25% à celui des hommes. Cette différence s'explique en partie par le fait que les femmes occupent des emplois globalement moins rémunérés (dans le secteur des services, postes à faibles qualifications), plus souvent que les hommes en CDD et plus souvent que les hommes à temps partiel, ce qui explique l'écart de rémunération (un emploi à mi-temps est moitié moins payé qu'un emploi à temps plein). Si l'on compare à temps de travail équivalent, alors l'écart tombe à 19%. Enfin, si l'on compare toute chose étant égale par ailleurs, à postes identiques et qualifications identique, dans le même secteur d'activité, la différence devient inférieure à 10% mais elle est toujours là. C'est bien là le signe que l'entreprise reproduit les discriminations que la société fait peser sur les femmes.

Par ailleurs, à niveau de qualification identique une femme a moins de chance de connaître une promotion qu'un homme.

Les femmes sont donc confrontées à un plafond de verre qui les empêche de progresser dans la hiérarchie de l'entreprise ainsi qu'en termes de rémunération. Elles sont bloquées mais elles voient ce qui se passe au-delà du plafond.

Le sexe est la donnée biologique qui distingue l’homme de la femme.

Le genre est le construit social qui sépare le masculin du féminin. On peut considérer le genre comme un nouveau critère de classification sociale à partir du moment où les attributs du féminin sont utilisés et exploités pour cantonner les femmes dans certains métiers et certains segments de la structure socioprofessionnelle.

Q2 : Quelles sont les conséquences sur la socialisation des enfants, de l’évolution des configurations familiales ?

O2 : comprendre comment la diversité des configurations familiales modifie les conditions de la socialisation des enfants et des adolescents.

I/ la diversité des formes familiales en France et selon les sociétés

A) En France

Doc.la diversité des formes familiales en France aujourd'hui (Doc la diversite des formes familiales en france)

En 1990, en France, d'après l'INSEE, sur 100 familles avec enfants de moins de 18 ans, 11,9 sont des familles monoparentales, tandis que 88,1 sont des couples. En 2014, sur 100 familles avec enfants, 3,5 sont des familles monoparentales avec un homme comme chef de ménage et 18,1 sont des familles monoparentales avec une femme comme chef de ménage. On remarque que la part des familles monoparentale où le chef de ménage est un homme augmente au cours de la période 1990/2014. En effet, ces structures représentaient 11,8% des familles avec enfants en 1990 (1,4/ 11,9  x 100 = 11,8) alors qu'elles en représentent 16,1% en 2014 (3,5/21,7   x100 = 16,1). Tout cela vérifie ce que nous avons pu dire en termes de socialisation différentielle des sexes. Cette socialisation est aujourd'hui moins différenciée qu'autrefois, il est donc logique de voir une part plus importante de femmes divorcées renoncer à leur rôle de mère à plein temps en choisissant de ne pas avoir la garde des enfants. Elles souhaitent de plus en plus, comme les hommes, se consacrer à leur vie professionnelle et à leur épanouissement personnel.

En France, en 2011, d'après l'INSEE, sur 100 enfants, 10,7 vivent dans une famille recomposée.

En France, en 2014, d’après l’INSEE et l’INED, sur 100 familles avec enfant(s) de moins de 25 ans, 23,3 sont des familles monoparentales.

En France, en 2015, d’après l’INED, sur 100 familles avec au moins un enfant de moins de 18 ans, 3,7 ont 4 enfants ou plus.

mardi 21 janvier 2025

correction du DS du 13/01

retour au cours

A) En France

Doc.1 p.150

En 1990, en France, d'après l'INSEE, sur 100 familles avec enfants de moins de 18 ans, 11,9 sont des familles monoparentales, tandis que 88,1 sont des couples. En 2014, sur 100 familles avec enfants, 3,5 sont des familles monoparentales avec un homme comme chef de ménage et 18,1 sont des familles monoparentales avec une femme comme chef de ménage. On remarque que la part des familles monoparentale où le chef de ménage est un homme augmente au cours de la période 1990/2014. En effet, ces structures représentaient 11,8% des familles avec enfants en 1990 (1,4/ 11,9  x 100 = 11,8) alors qu'elles en représentent 16,1% en 2014 (3,5/21,7   x100 = 16,1). Tout cela vérifie ce que nous avons pu dire en termes de socialisation différentielle des sexes. Cette socialisation est aujourd'hui moins différenciée qu'autrefois, il est donc logique de voir une part plus importante de femmes divorcées renoncer à leur rôle de mère à plein temps en choisissant de ne pas avoir la garde des enfants. Elles souhaitent de plus en plus, comme les hommes, se consacrer à leur vie professionnelle et à leur épanouissement personnel.

En France, en 2011, d'après l'INSEE, sur 100 enfants, 10,7 vivent dans une famille recomposée.

En France, en 2014, d’après l’INSEE et l’INED, sur 100 familles avec enfant(s) de moins de 25 ans, 23,3 sont des familles monoparentales.

En France, en 2015, d’après l’INED, sur 100 familles avec au moins un enfant de moins de 18 ans, 3,7 ont 4 enfants ou plus.

Configuration familiale : ce sont les différentes formes que peuvent prendre les familles. On distingue les familles monoparentales, recomposées et traditionnelles. Mais l’on peut également faire référence à la taille de la fratrie.

En 2011, d’après l’INSEE, sur 100 enfants 71 vivent dans une famille traditionnelle, 11 dans une famille recomposée et 18 dans une famille monoparentale. De plus, sur 100 familles, 9,3 sont recomposées.

Famille recomposée : elle comporte un couple d’adultes, mariés ou non, et au moins un enfant né d’une précédente union et de l’un des conjoints célibataires.

Les trois dernières définitions n'ont pas été données en cours (pas d'obligation de les apprendre par coeur, mais il faut les comprendre).

Parenté : au sens courant, personnes considérées comme des parents par un individu donné (on parle de parentèle). Au sens sociologique, il s’agit de l’ensemble des relations définies par la filiation (descendance/ascendance) et par l’alliance (mariage, pacs, concubinage et les relations qui en découlent).

Famille : selon l’insee, une famille est un ménage comportant au moins deux personnes et constituée soit d’un couple marié ou non, avec ou sans enfants, soit d’un adulte avec un ou plusieurs enfants : filiation, alliance, corésidence.

Un ménage : selon l’insee, ensemble d’individus liés par un lien de filiation ou d’alliance, ou non, vivant sous le même toit. Une personne seule (célibataire) forme un ménage.

B) Dans le monde

Doc.1 p.120 + un peu de lecture...

Les mille et une règle de la famille : Polyandrie (régle d’alliance permettant à une femme d’épouser plusieurs hommes), polygynie (règle d’alliance permettant à un homme d’épouser plusieurs femmes, polygamie (règles d’alliance permettant à un individu d’avoir plusieurs conjointes) ; système matrilinéaire, patrilinéaire, indifférencié (filiation).

Chez les Yoruba du Nigeria, une femme riche et non stérile peut légitimement épouser d’autres femmes et ainsi avoir de façon substitutive de nouvelles descendances. Elles peuvent donc acquérir des épouses qu’elles poussent à se mettre en ménage avec un homme. Quand des enfants naissent, la femme, « époux» légal, les revendique, et les procréateurs réels, s’ils veulent les garder, doivent la payer grassement.

Chez les Na en chine, pas de mariage, le foyer conjugal est inconnu puisque chacun reste chez soi, on reste toute sa vie dans la maison maternelle, les relations amoureuses se limitent aux visites nocturnes-on gratte à la porte, le père est vaguement connu et la fidélité est une hérésie.

Chez les Senufos de côte d’ivoire on parle de visiting husband, système matrilinéaire et polygame, chaque conjoint reste dans sa famille d’origine qui est alors la vraie unité sociale de production. Le soir, les maris rejoignent à tour de rôle, un par jour, leurs épousent qui cuisinent pour eux.

Chez les Indiens Tupi-Kawahib du Brési, un homme peut épouser simultanément ou en succession plusieurs sœurs, ou une mère et sa fille d’une précédente union. Ces femmes élèvent en commun leurs enfants sans guère se soucier, m’a-t-il semblé, si l’enfant dont telle ou telle femme s’occupe est le sien ou celui d’une autre épouse de son mari. La situation symétrique prévaut au Tibet où plusieurs frères ont en commun une seule épouse. Tous les enfants sont attribués à l’aîné, qu’ils appellent père. Ils appellent oncle les autres maris. Dans de tels cas, la paternité ou la maternité individuelle sont ignorées, ou l’on n’en tient pas compte.

Dans certaines populations africaines, il existe un mariage légal entre femmes. C'est le cas chez les Nuer soudanais, patrilinéaires (la reconnaissance de la filiation passe exclusivement par les hommes) où la fille n'est même pas considérée comme appartenant au groupe de son père, sauf si elle est stérile ; dans ce cas elle compte comme un homme. Le mariage légal est sanctionné par le paiement d'une dot en bétail ou " prix de la fiancée " (1, versée par le mari aux parents paternels de son épouse. La femme stérile perçoit aussi, comme " oncle " paternel, des parts des dots versées pour ses nièces, filles de frères. Avec ce capital, elle peut à son tour acquitter le " prix de la fiancée " pour une jeune fille qu'elle épouse légalement et pour laquelle elle accomplit les rites officiels du mariage. Elle lui choisit un homme, un étranger pauvre, pour cohabiter avec elle et engendrer des enfants. Ces enfants sont les siens et l'appellent " père " et elle leur transmet son nom. Son épouse l'appelle " mon mari ", lui doit respect et obéissance, la sert comme elle servirait un véritable mari. Elle-même administre son foyer et son bétail comme un homme le ferait. Au mariage de ses filles, elle reçoit à titre de " père " le bétail de leur dot et remet, pour chacune, au géniteur la vache, " prix de l'engendrement ". Le géniteur ne joue aucun rôle autre que celui pour lequel il a été requis et ne tire de ce rôle aucune des satisfactions matérielles, morales et affectives qui lui sont, ailleurs, liées. Toujours chez les Nuer soudanais, si un homme mourait célibataire ou sans descendance, un parent proche pouvait prélever sur le bétail du défunt de quoi acheter une épouse. Ce «mariage fantôme», comme disent les Nuer, l’autorisait à engendrer au nom du défunt, puisque ce dernier avait fourni la compensation matrimoniale créatrice de la filiation.

chez les Mossi de Haute-Volta, dans de grandes familles polygames, on établit, après le sevrage, une répartition des enfants entres les différentes co-épouses : même celles qui sont stériles ou qui ont perdu leurs enfants ont à élever des enfants qui ne sont les leurs, mais qu'elles chérissent comme leurs et qui, parvenus à l'âge adulte, ne se connaissent d'autre mère que celle qui les a élevés.

Une seule règle commune : la prohibition de l’inceste mais là encore, à quel degré de filiation l’inceste apparaît-il ?

Justification de l’exogamie : si alliance dans le groupe 2 pbs : groupe fermé, sans ouverture / pas assez de femmes pour les hommes : risque d’autodestruction.

Si alliance en dehors : ouverture, alliés potentiels (paix), évitement des fratricides et des parricides.

Ccl : exogamie : on se marie en dehors du groupe, le mariage n’est pas une affaire privée mais sociale

!!! littérature : mythe d’Œdipe (Sophocle, Corneille) 

t.à.f pour 27/01 : préparer l'interrogation écrite (programme : chapitre IV sur la socialisation)

lundi 27 janvier 2025

II/Un contexte de socialisation qui varie selon la configuration familiale

A) Selon le type de famille

La famille étant essentielle dans la socialisation de l’enfant, il est naturel de se demander quel impact les configurations familiales peuvent avoir sur le déroulement de la socialisation.

1) Dans les familles recomposées

Doc. la socialisation dans les familles recomposées (Doc la socialisation dans les familles recomposees)

Selon les configurations familiales les conditions de la socialisation changent pour les enfants ou les adolescents. Dans les familles recomposées par exemple, les enfants sont en relation avec une fratrie plus étendue, mais à géométrie variable, ou leur statut (position) dans la fratrie change et leur rôle aussi.

!!! rôle du père social qui doit se distinguer de celui du père biologique, mais pas complétement. L’objectif reste la transmission de N&V. La difficulté du beau-parent réside dans sa légitimité aux yeux des enfants de son nouveau conjoints.

le rôle du beau-parent est compliqué car :

-soit il en fait trop (usurpation de parentalité)

-soit il n'en fait pas assez : désintérêt

Cette injonction contradictoire peut conduire à la fragilisation du lien conjugal.

Risque de défaut de socialisation si le père biologique est absent et que le père social (beau-père) ne souhaite pas jouer ce nouveau rôle.

Monoparentalité éducative : dans un cadre de famille recomposée, le père ou la mère biologique s’occupe de son enfant et moins de ceux de son conjoint.

Cette diversité des configurations familiales conduit le sociologue à s’interroger sur le rôle des parents (père ou mère), des grands-parents ou encore de la fratrie.

2) Dans les familles monoparentales

Doc. la socialisation dans les familles monoparentales (Doc la socialisation dans les familles monoparentales)

On retient que dans les familles monoparentales :

-il n'y a qu'un seul message socialisateur

-les enfants sont livrés à eux-même

-la socialisation entre pairs est plus forte

En situation de pauvreté, le modèle parentale est fragilisé, délégitimé puisque le parent à des difficulté à assumer son rôle de parent.

Traditionnellement, le père et la mère ne transmettent pas les mêmes normes et valeurs (N&V masculines pour le père, N& V féminines pour la mère). Donc dans le cas de famille monoparentales on peut s’attendre à ce que les enfants soient moins confrontés avec certaines N&V : Absence des agents de référence, donc rôle de l’école ou du club de foot pour se substituer à l’agent manquant.

Problématique de la pauvreté. Difficulté à transmettre les N&V, modèle moins structuré (car il manque un parent), le parent isolé n’a pas le temps de s’occuper de son enfant qui de fait est davantage livré à lui-même. Moins d’interaction, moins d’imitation… l’Etat vient alors se substituer aux défaillances familiales (aides sociales pour les parents isolés). Mais modèle éducatif pour les enfants à discuter !

!!! familles monoparentales : 20% des structures familiales.

B) Selon la place dans la fratrie

Si l'individu a grandi dans une famille nombreuse, il a plus de chance d'avoir une famille nombreuse à son tour. En général les individus gardent un bon souvenir de leur enfance dans une famille nombreuse (jeux, discussion, grande fratrie qui offre de multiuples potentialités d'alliance...). Mais parfois ce n'est pas le cas et les individus retiennent les restrictions matérielles auxquelles ils ont été confrontés.

L’ainé va bénéficier de plus d’attention que le cadet ou le benjamin, les parents se focalisent plus sur lui. L’ainé a en général reçu plus d’aide au devoir que les petits frères de la part des deux parents.

D'après l'INED (Institut national d'études démographiques), 49% des premiers nés disent avoir travaillé avec leur père, contre seulement 30% des cadets et 38 % des benjamins. Idem pour la mère, 72% des aînés, 58% des cadets et 68% des benjamins.

On sait par ailleurs que les aînés ont en général des niveaux de diplômes supérieurs à leurs petits frères et sœurs.

Les configurations familiales et la place dans la fratrie de même que le genre (on pousse moins la fille à faire des études que le garçon), ont une influence sur la socialisation et la réussite à l’école.

C) Les couples mixtes

Doc. le cas des familles issues de couples mixtes (Doc le cas des familles issues de couples mixtes)

Couple mixte : couple formé de deux personnes aux origines ethniques différentes.

7-difficile de trouver sa place et son identité lorsque l’on naît d’un couple mixte (culture africaine ? occidentale ? asiatique ?). Les parents comptent le plus souvent sur l’école pour transmettre les normes et valeurs de la société française et ils se concentrent sur l’identification à la culture d’origine en transmettant les valeurs, les prénoms, la religion, le mode de vie de la culture d’origine.

8-le choix du prénom est un marqueur social qui aura des conséquence sur la vie de l'enfant et qui révèle soit une volonté de s’intégrer pour ceux qui portent des prénoms français (cas des asiatiques) soit une volonté d’identification à la culture d’origine (cas des africains). Possible volonté d’intégration au quartier en conservant le prénom d’origine (communautarisme), et donc refus de l’assimilation. Le choix du prénom est un choix lourd de conséquence puisque l’on sait que le prénom est un facteur majeur de discrimination à l’embauche et au logement.

9-Pluralité des N&V parfois contradictoires entre les deux cultures, les rend plus difficiles à intérioriser et à réexploiter dans des contextes différents.

problématique de l'intégration dans le cas des couples mixtes : la double absence évoquée par A. SAYAD, l'enfant d'immigrés ne se sent chez lui ni dans le pays d'accueil, ni dans le pays d'origine.

III/ crise de la famille ? crise de la socialisation ?

A) quels seraient les signes de cette crise ?

Les signes d’une possible crise de la famille : augmentation du nombre de divorces, augmentation des familles monoparentales et recomposées, augmentation du nombre de naissances hors-mariage, augmentation des PaCS, diminution du nombre de naissances, baisse des mariages.

B) mutation de la famille et éventuellement possible crise du couple

En réalité, il n’y a pas de crise de la famille, peut-être crise du couple (vie familiale séquencée). La famille continue à assurer ses principales fonctions économiques et sociales même s’il est vrai que de nombreuses institutions (comme la Sécurité Sociale ou l’Etat redistributeur) assurent une aide qui était autrefois offerte par la famille. La famille évolue, elle se transforme comme elle l'a toujours fait au gré des mutations de la société.

Possible effet sur la socialisation des enfants qui ont besoin des deux modèles, mais pas forcément père ou mère biologique, le père/mère social peut faire l’affaire pour transmettre ces N&V.

mardi 28 janvier 2025

Q3 : Pourquoi la socialisation dure-t-elle toute la vie ? Pourquoi est-elle un processus inachevé ?

O3 : comprendre qu’il existe des socialisations secondaires (professionnelle, conjugale, politique) à la suite de la socialisation primaire.

I/ La socialisation secondaire

A) Les rôles et les statuts

Statut : position occupée par un individu dans un groupe social.

Rôle : modèle de comportement conforme aux attentes que peuvent avoir les membres de la société, en fonction du statut de l’individu. Comportement attendu par le groupe en fonction du statut social

Si la famille prépare l'individu à la vie en groupe en lui permettant d'intérioriser certaines normes et valeurs comme l'autonomie, le respect des autres, l'autorité, la propreté, le langage, de sorte qu’il puisse s’intégrer à la société, l'école de son côté, doit préparer l'individu à son entrée dans la vie active et à la vie professionnelle. A l'école, déjà, l'individu va donc changer de statut (il quitte son statut d'enfant et entre dans celui d'élève) et il devra jouer des rôles différents auprès des différents acteurs de l'école (camarades, amis, professeurs, vie scolaire, administration..) . Or chacun de ces rôles est défini par un ensemble de normes et de valeurs dont l'individu va devoir faire l'apprentissage. L'élève se doit ainsi d'être assidu, ponctuel et régulier dans son travail vis à vis de son enseignant, mais il doit être solidaire et altruiste vis à vis de ses camarades et amis. A chaque statut correspond donc un ensemble de rôle et à chaque rôle correspond un ensemble de normes et de valeurs.

statut d'enfant (S1) :

-rôles : R1vis à vis de parents (respect→ obéissance, politesse ; solidarité→ aide; langage); R2 vis à vis du grand frère (complicité, opposition, obéissance, partage); R3 vis à vis de la petite soeur (altruisme, gentillesse, protection, entraide); R4 vis à vis des grands parents (respect, complicité, don de soi); etc....

Statut d'élève (S2)

-rôles :R1 vis à vis des amis (entraide, complicité, solidarité, humour...), R2 vis à vis des profs (respect, ponctualité, assiduité, effort, travail), R3 vis à vis de la vie scolaire, R4 vis à vis de l'administration, etc...

B) La socialisation, un processus inachevé

En apprenant, en approfondissant et en intériorisant ces valeurs, l'individu se prépare à sa vie future. Quand il aura un emploi, son employeur attendra de lui qu'il ait intériorisé toutes les normes et les valeurs nécessaires à la vie de l'entreprise. Dans l'entreprise, de nouvelles valeurs et de nouvelles normes lui seront transmises et il devra se les approprier. On parle d’ailleurs souvent de la culture d’entreprise, et elle peut être propre à une entreprise en particulier.

En réalité la socialisation d'un individu dure toute la vie puisqu'à chaque étape de la vie : 1er emploi, mariage, enfant, petits enfants... l'individu change de statut (mari ou épouse, père, grand-père) et il doit faire l'apprentissage des rôles assignés à ses nouveaux statuts.

Pourquoi dit-on que la socialisation dure toute la vie ? Au cours de sa vie, un individu va avoir de nouveaux statuts (élève, étudiant, salarié, conjoint, père/mère, arbitre de football, représentant syndical, oncle/tante, grand-père/mère, …) auxquels sont attachés des rôles bien précis vis-à-vis d’autres interactants, caractérisés par des normes et des valeurs spécifiques.

La socialisation secondaire commence lorsque l'individu multiplie ses relations avec d'autres instances de socialisation : groupe de pairs, club de foot, groupe de musique, collègues de travail... Cette socialisation secondaire va au-delà de la simple acquisition du langage social, c'est un langage spécifique permettant de s'intégrer à un groupe spécifique qu'il s'agit désormais d'intérioriser.

Nous pouvons retenir que les socialisations primaire et secondaire se distinguent par le fait que :

-les agents de socialisation ne sont pas les mêmes

-les agents de socialisation sont plus nombreux dans la socialisation secondaires

-les N&V sde la socialisation primaire sont très générales alors que celles de la socialisation secondaire sont très spécifiques.

Les instances de socialisation secondaire : profession, association, partis politique, famille (conjoint…)

II/l’identité des individus se reconstruit à l’âge adulte avec l’aide de multiples instances d’intégration

A) La socialisation professionnelle

Doc.3 p.123

le jeune pompier doit intérioriser des valeurs comme l'altruisme, le don de soi, la solidarité. Dans le texte on voit comment le stagiaire apprend non seulement les actes que l'on attend de lui mais également l'état d'esprit qui doit être le sien.

Les comportements attendus d’un chirurgien sont la disposition à l’action, au leadership, à l’assurance, à la combativité ou à l’endurance. On note par ailleurs que les chirurgiens ont souvent fait beaucoup de sport pendant leur enfance ce qui va dans le sens d’un renforcement entre la socialisation primaire et secondaire. L’esprit de compétition acquis pendant l’enfance est renforcé et développé dans le cadre de la salle d’opérations. Par ailleurs, on remarque que les femmes chirurgiens ont souvent été éduquées dans des contextes familiaux qui prônaient l’égalité entre garçons et filles. Souvent entourées de frères ou de camarades de jeux, elles ont souvent intériorisé des normes et des valeurs masculines.

On doit également penser à faire le lien entre la socialisation différenciée des filles et la ségrégation horizontale dans l’emploi. Par leur choix de métier, les filles renforcent leur socialisation primaire différenciée.

Les socialisations secondaires peuvent renforcer ou transformer les socialisations primaires :

-renforcer : par exemple dans les groupes de pairs, groupe de garçons où tout comportement non masculin sera rejeté avec force. Les socialisations secondaires peuvent renforcer les N&V et rôles précédemment acquis et leur donner de la force.  Ainsi les rôles masculins et féminins sont le plus souvent renforcer.

-transformer : perte d’un emploi et reconstruction ; fils d’ouvrier qui devient CPIS... Lien avec la socialisation anticipatrice : volonté de changement (voir plus loin). Le message de la socialisation secondaire vient s’opposer à celui de la socialisation primaire, ce qui nécessite un réapprentissage : abandon de certaines normes et valeurs et intériorisation de nouvelles N&V.

Tout le II de cette Q3 porte sur la continuité entre les deux socialisations (primaire et secondaire). Nous aborderons la question de la rupture dans la Q4.

B) la construction d’une identité politique

et doc.4 p.121

Les enfants issus de l'immigration sotn le plus souvent sensibilisés à léa vie politique de leur pays (la France) mais également au débat politique dans le pays d'origine.

Dans le cadre de la socialisation secondaire,la socialisation politique ne fait que renforcer la plupart du temps la socialisation primaire à laquelle l’individu a été soumis. Le poids de la famille, son histoire, son vécu, son origine sociale sont ici déterminants pour l’individu. Si un individu est socialisée dans un milieu social de gauche (athéisme, résistance, mère qui travaille…) il risque plus tard de développer une pensée politique proche de la gauche sur l’échiquier politique.

et doc.4 p.123

En France en 2013, d'après les Presses de Sciences PO, sur 100 personnes interrogées, 4 ont été encouragés par leurs parents à participer à la manifestation.

En France en 2013, d'après les Presses de Sciences PO, sur 100 personnes interrogées, 36 ont pris connaissance de la manifestation par une organisation et 14 en ont pris connaissance par le bias de leur partenaire ou de la famille.

!!! exemple de la jeune fille qui grandit dans un environnement familial de droite et qui se sent plutôt une sensibilité de gauche tout en étant incapable de voter socialiste, écologiste ou communiste (sentiment de trahir les valeurs familiales).

en plus, ce "petit" texte d'André Comte Sponville sur la droite et la gauche : (La droite et la gauche par andre comte sponville)

C) l’expérience conjugale

Doc.2 p.122

3 étapes dans cette vie de couple :

-l’homme et la femme sont très différents et la femme doit lutter contre son mari pour qu’il apprenne à ranger ses affaires (évidemment, ses parents lui avaient appris mais ils n’ont pas été aussi rigoureux avec lui que s’il avait été une fille de sorte qu’il a moins bien intériorisé cette norme de comportement). On peut donc parler d’un renforcement puisque sa conjointe va agir avec lui comme le faisaient ses parents.

-l’homme a appris et il se conforme aux exigences de sa femme et il connaît donc une première transformation par rapport à sa socialisation primaire.

-le couple est désormais installé dans ses habitudes et un deuxième changement est en train d’opérer : la femme s’ouvre à l’extérieur du foyer tandis que l’homme devient très casanier (contraire à ce que nous avons vu dans la socialisation différentielle des sexes.

L’expérience conjugale renforce évidemment la socialisation primaire dans la mesure où les rôles domestiques sont bien différenciés : ménage et préparation des repas pour la femme et bricolage pour l’homme. Mais comme nous le voyons dans le texte, les comportements sont susceptibles d’évoluer et de se transformer.