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juin

lundi 2 juin 2025

b) Les autres sources de création monétaire

A côté de la monnaie divisionnaire émise par le trésor public et de la monnaie fiduciaire émise par la BCE, la monnaie scripturale est de loin la plus utilisée. L’essentiel de la création monétaire est donc le fait des banques commerciales à l’occasion des crédits qu’elles accordent aux agents non financiers.

Les autres sources de création monétaire sont les paiements par le Trésor Public des salaires des fonctionnaires, la conversion de devises et les achats de créance par la Banque centrale. 

La banque centrale est en France : la banque de France; en Europe : La Banque Centrale Européenne (BCE) et aux Etats-Unis : la Federal Reserve (FED)

II/ Les limites à la création monétaire

A) Un pouvoir limité par l’existence de fuites (demande de billets et solde de compensation)

1) Les deux fuites

Doc. Les limites à la création monétaire

∆ banque unique : pouvoir de création illimité ? Les crédits accordés reviennent sous forme de dépôts (comme dans l’exercice). La banque sera assurée de recevoir tous les crédits donc : pouvoir de création illimitée.

1-fuites constituées par le paiement des transactions à d’autres banques + fuites liées à la demande de billets des clients (voir petite histoire de la monnaie). En effet, le règlement des soldes de compensation et la réponse à la demande de billets des clients conduisent à réduire la quantité de monnaie centrale dont dispose les banques.

2-les banques doivent disposer de monnaie centrale : les billets. Non, elles n’ont pas le pouvoir de la créer, seule la banque centrale peut créer ces billets.

3-les banques ont le pouvoir de créer de la monnaie scripturale mais la demande de billets est une limite à ce pouvoir car elle suscite un besoin de monnaie centrale. Les banques ont intérêt à ce que la monnaie circule essentiellement sous forme scripturale car cela permettrait de desserrer la contrainte liée aux fuites occasionnées par la demande de billets.

La concurrence entre banques est féroce : attirer les clients permet d’avoir plus de probabilité de récupérer les crédits accordés sous forme de dépôts et donc de limiter les règlements des soldes de compensation.

2) Un pouvoir limité par le taux de réserve obligatoire

Doc.la création monétaire : un multiple des dépôts bancaires

9-pour répondre à la demande de billets de leurs clients.

10- !!!  1/0,08 = 12,5                multiplicateur de crédit. A partir d’un crédit de 1000 euros ont peut créer 12500 euros.

11-si la banque baisse son taux de réserve à 5%

1/0,05 = 20 la baisse du taux de réserve accroît le pouvoir de création monétaire.

∆ Théorie du multiplicateur de crédit. Pour rendre compte du pouvoir de création de monnaie du système bancaire les économistes disposent de deux schémas :

-multiplicateur de crédit : existence de fuites (demande de monnaie centrale et taux de réserve)

Imaginons qu’une banque dispose de 1000 euros en monnaie centrale et qu’elle sait par expérience que ses clients lui demandent en moyenne 20% de leur dépôt en monnaie centrale.

Le crédit provoque une réaction en chaine : la création monétaire est un multiple de la création initiale. Le banquier dispose de 1000 euros qu’il peut prêter à un agent. Il sait qu’en moyenne, cet agent lui demandera 200 euros en monnaie centrale. Le banquier dispose donc de 800 euros qu’il peut prêter à un autre agent. De ces 800 euros, la banque sait que le client n’en demandera que 160 en billets (20%), elle dispose donc encore de 640 euros qu’elle va pouvoir prêter. Le prochain emprunteur demandera 20% de ces 640 euros en billets, soit 128 euros et il restera à la banque 512 euros à prêter…

∆ 1000 + 800 + 640 + 512 + … = 5000

La banque a donc la possibilité de créer 5000 euros de crédits à partir de ses 1000 euros de monnaie centrale (1000 x 5). Le multiplicateur de crédit s’élève ici à 5.

Or, 5 = 1/0,2

Le multiplicateur de crédit est égal à l’inverse du taux de réserve (20%).

Cette approche suppose que les banques détiennent les avoirs en monnaie banque centrale avant le crédit. Dans cette approche, la BC maîtrise la création monétaire puisqu’elle contrôle la monnaie centrale.

-Dans la théorie du diviseur de crédit, les banques créent de la monnaie dans une logique commerciale et elles cherchent ensuite à se procurer la monnaie banque centrale qui leur est nécessaire. Du point de vue quantitatif, aucun changement P/R au multiplicateur, mais le mécanisme est différent. Avec le diviseur de crédit, la création monétaire est bien réalisée à partir de rien et la BC est placée devant le fait accompli : la monnaie ayant été créée par les banques de second rang, la BC ne peut leur refuser systématiquement de répondre à leur besoin de liquidités au risque de provoquer une crise financière.

mardi 3 juin 2025

B) Comment les banques se refinancent-elles ?

Doc. Comment les banques se refinancent-elles 

1-Cela signifie emprunter de la monnaie centrale sur le marché monétaire auprès de banques qui ont des excédents de liquidités.

2-les banques commerciales sont parfois offreuses et parfois demandeuses de monnaie centrale sur le marché monétaire. La BC peut également, selon ses objectifs (rigueur pour lutter contre l'inflation et relance pour lutter contre le chômage), offrir, c’est-à-dire prêter de la monnaie centrale sur le marché monétaire, ou racheter de la monnaie.

3-le coût de refinancement est le coût de l’emprunt de monnaie centrale : le taux d’intérêt du marché monétaire.

Ainsi, le pouvoir de créer de la monnaie est limité par le besoin de refinancement. Pour faire face aux retraits des clients en billets et pour se régler les soldes de compensation, les banques doivent disposer de liquidités bancaires ou monnaie centrale. Quand ces liquidités sont insuffisantes, elles se refinancent en empruntant sur le marché monétaire, moyennant le paiement d’un intérêt.

Marché monétaire : segment du marché des capitaux sur lequel les institutions financières (trésor national, banque centrale, banques commerciales, gestionnaires de fonds, assureurs, grandes entreprises,…) s’échangent des titres monétaires à court terme (bons du trésor, marchés des billets de trésorerie) contre des liquidités. On distingue :

-le marché interbancaire où les banques commerciales se prêtent mutuellement de l'argent (monnaie centrale) et où la banque centrale intervient pour offrir des liquidités.

-le marché des titres de créances négociables (ouvert à tous, notamment aux entreprises qui peuvent trouver des ressources en émettant des billets de trésorerie ou y lacer des fonds par acquisition de bons du trésors, certificats de dépôts, billets de trésorerie.

Monnaie centrale : monnaie créée par la banque centrale sous forme fiduciaire ou laissée en réserve par les banques commerciales sur leurs comptes à la banque centrale.

Q3 : Qui contrôle le processus de la création monétaire ? Et comment ?

O3 : Comprendre le rôle de la banque centrale dans le processus de création monétaire, en particulier à travers le pilotage du taux d’intérêt à court terme sur le marché monétaire, et comprendre les effets que ces interventions peuvent produire sur le niveau des prix et sur l’activité économique.

Question de la régulation de l’activité monétaire. Comment réguler et contrôler la création monétaire ? quels impacts sur l’économie ?

I/ La régulation monétaire

A) Le contrôle de la masse monétaire par la BC (la politique monétaire)

BC attentive au niveau de la MM (en particulier M1 et M3). L’idée est d’avoir une croissance de la MM qui accompagne celle de la production deb& s. Ni trop d’argent ni trop peu. S’il y a trop d’argent (inflation) et s’il n’y en a pas assez crise de liquidité. Comment agir pour maintenir la MM sur un bon sentier de croissance.

La BC utilise 3 canaux pour réguler la quantité de monnaie :

-taux d’intérêt

-réserves obligatoires

-Liste des créances

1) Le taux d’intérêt

Dans le cas du taux d’intérêt, la relation n’a plus de secret pour vous. En situation de relance monétaire, la BC augmente la quantité de monnaie centrale qu’elle offre au marché (choc d’offre positif), les autorités baissent le taux directeur auquel les banques commerciales vont se refinancer auprès d’elle. Si l’on considère que le taux d’intérêt est le prix de l’argent, alors, une baisse des taux constitue une baisse du prix de la monnaie et l’on s’attend donc à ce que la demande de crédit adressée aux banques commerciales augmente (demande de monnaie pour consommer ou pour investir). En facilitant l’accès à la liquidité pour les banques, la BC stimule la demande globale à travers les crédits à la consommation et à l’investissement. La croissance est relancée à travers les canaux de l’offre et de la demande. Inversement, pour lutter contre l’inflation, la BC doit mener la rigueur monétaire en augmentant afin de rendre la monnaie plus rare dans l’économie.

2) Le taux de réserve obligatoire

Dans le cas du taux de réserve obligatoire, le principe est le suivant. Lorsqu’une banque dispose de monnaie centrale elle peut accorder plus de crédit qu’elle ne détient de monnaie en comptant sur le fait que tous les agents ne viendront pas retirer leur argent en même temps. Ainsi, si les clients ne demandent en moyenne que 10% de leurs dépôts en monnaie centrale, une banque qui dispose de 100 euros de monnaie centrale peut espérer créer 1000 euros de crédits. Ici, le taux de réserve obligatoire s’élève à 10%. Imaginons à présent que les autorités monétaires décident de mener une politique de relance de la demande par la monnaie, elles peuvent alors diminuer le taux de réserve obligatoire, par exemple à 5%. Dans l’exemple précédent, la banque qui dispose de 100 euros de monnaie centrale pourra accorder 2000 euros de crédits (les 100 euros dont dispose la banque, correspondent bien à 5% du volume de crédit qu’elle peut octroyer). A noter par ailleurs que les clients ont, eux, toujours une tendance à utiliser des billets dans 10% de leurs dépenses, ce qui signifie que la banque devra éventuellement se procurer quelques euros supplémentaires pour faire face à la demande de ses clients en monnaie centrale. Dans tous les cas, cette mesure vise à stimuler l’offre de crédit et ainsi à favoriser la consommation et l’investissement. Inversement, la rigueur monétaire consiste à augmenter le taux de réserve obligatoire.

3) La liste des créances négociables

L’intervention de la BC sur le marché interbancaire a lieu lorsqu’une banque ne parvient pas à se refinancer. L’opération consiste pour la BC à élargir ou à réduire la liste des titres de créances négociables qu’elle s’apprête à refinancer. En d’autres termes, et de façon très simplifiée, les banques peuvent détenir des titres de créances sur d’autres agents (effet de commerce, billets de trésorerie, bon du trésor, obligations…) tout en ayant eux-mêmes des besoins de liquidités. Dans ce cas ils peuvent aller sur le marché monétaire et monétiser leur créance (un autre agent, une autre banque, la BC, va racheter cette créance). Ainsi, lorsque la BC souhaite augmenter la quantité de monnaie en circulation pour relancer l’activité, elle peut élargir (donc agrandir) la liste des titres de créance qu’elle va refinancer. Elle va donc refinancer plus de monde. Inversement, dans le cas d’une politique d’austérité, la BC réduirait la liste des titres de créance qu’elle s’apprête à refinancer, voire, elle vendrait elle-même certains de ces actifs (titres de créance détenus sur d'autres agents.) afin de réduire la quantité de monnaie centrale dans l'économie (les banques commerciales achètent des titres de créance à la BC).

Quand une banque a besoin de liquidités pour honorer les paiements effectués par ses clients (si ses clients retirent plus d'argent de leurs comptes qu'ils n'en déposent), elle les emprunte à une autre banque. De l’autre côté, quand une banque a des liquidités disponibles (ses clients remettent plus d'argent sur leurs comptes qu'ils n'en retirent), elle les propose aux autres banques. C'est ce que l'on appelle le marché interbancaire. Les banques se prêtent pour des durées très courtes, parfois seulement pour 24 heures, et jusqu'à un an. Les paiements entre banques se font exclusivement par l'intermédiaire des comptes qu'elles détiennent à la banque centrale. C'est pourquoi on parle de "monnaie banque centrale".

Les taux d'intérêt sur le marché interbancaire servent de référence aux banques pour fixer les taux d'intérêt des crédits qu'elles accordent à leurs clients.

La BC est la banque des banques. Elle seule crée la monnaie centrale (monnaie fiduciaire et scripturale circulant par l’intermédiaire des comptes que les banques détiennent à la banque centrale.

Elle crée de la monnaie en refinançant les banques de second rang, en accordant des crédits à l’Etat et en achetant des devises étrangères.

B) Le pilotage du taux d’intérêt par les interventions sur le marché interbancaire

doc. le piotage dutaux d'intérêt à court terme par la Banque Centrale

6-politique monétaire : action des pouvoirs public visant à réguler la quantité de monnaie en circulation. On distingue des politiques expansive (relance) et restrictives (rigueur). Elles visent à agir sur les taux d’intérêt par ses interventions sur le marché interbancaire (open market), ou alors en régulant le taux de réserve obligatoires.

7-si BC augmente l’offre de monnaie en rachetant des titres elle provoque un choc d’offre : elle offre plus de monnaie au même prix qu’autrefois : offre > demande : baisse du prix. Et inversement en cas de politique restrictive.

8-voir courbes d’offre et de demande : achat de titre (augmentation de l’offre de monnaie : politique expansive : choc d’offre), alors baisse du taux d’intérêt.et augmentation des crédits consentis.

9-parce que les banques qui ont des liquidités à prêter, s’alignent sur les taux pratiqués par la BC : elles n’ont pas intérêt à prêter moins cher car elles perdraient de l’argent et elles ne trouveraient pas d’emprunteurs si elles prêtaient à des taux beaucoup plus élevés.

∆ intervention sur le marché monétaire : offre de liquidités ou manipulation des taux d’intérêt.

↘de l’offre de crédits ou ↗ des tx d’intérêt→ ↗tx d’intérêt du marché monétaire→↗ des tx d’intérêts des crédits à l’économie→↘ de la demande de crédit des agents économiques → frein à la création monétaire.

Et inversement.

la BC prête beaucoup de liquidités (achat de titres de créances négociables) aux banques et elle réduit les taux d’intérêt auxquels elle accorde les prêts.

La BC peut alors intervenir sur le marché monétaire pour influencer la création monétaire. Ses taux d’intérêt jouent un rôle directeur sur les taux du marché monétaire qui sont ensuite répercutés par les banques sur leurs clients. Leur augmentation freine la création monétaire tandis que leur diminution la facilite.

Banque centrale : banque des banques au sein d’un système bancaire hiérarchisé ayant pour mission de contrôler la création monétaire des banques de second rang et de tenir le rôle de prêteur en dernier ressort.