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mai

   
   

lundi 5 mai 2025

doc.3 p.83

Valeur Ajoutée = la vraie richesse créée par l'entreprise = CA – CI

dans notre exemple :

VA = 9 000 000 - 3 000 000

VA= 6 000 000

!!! pour calculer la richesse produite dans un pays :

PIB = somme des VA + TVA + Droits de douanes – Subventions aux importations.

Voilà pourquoi nous dirons que le PIB propose une approche par l’offre.

B) le partage de la VA (de la VA à l’EBE et au-delà)

Pourquoi nous dirons que le PIB propose une approche par les revenus.

VA = salaires et cotisations + impôts sur la production + EBE

EBE = VA – salaires et cotisations sociales – impôts sur la production

Doc.3 p.83

2-EBE = VA - salaires - impôts = 6 000 000 - 3 500 000 - 1 500 000 = 1 000 000

3-Part des salaires = 3,5/ 6  x 100 = 58,3  (sur 100 euros de valeur ajoutée, 58,3 sont destinés à la rémunération des salariés)

Taux de marge = EBE/VA = 1/ 6  x100 = 16,7 (sur 100 euros de VA, 16,7 sont destinés à la rémunération du capital, aux capitalistes, à l'EBE, aux profits)

Que fait-on de l’EBE ?

EBE = intérêts d’emprunts + impôts sur les bénéfices + Bénéfice net

Bénéfice net = dividendes + Epargne Brute

EBE = dividendes + intérêts + impôts sur les sociétés, sur les bénéfices + Epargne Brute (EB)

Epargne Brute = FBCF (investissement) + placements financiers + Bénéfices mis en réserve (capacité de financement)

Mise en évidence des revenus distribués : doc. (Doc le partage de la va)

C) Approche comptable

Compte de résultat de l’Entreprise

emplois ressources

-CI

=VA

Production (chiffre d’affaire)

-rémunération salariés

-impôts sur la production

= EBE

VA

-intérêt d’emprunt/ dividendes

-impôts sur les bénéfices

= Epargne brute

EBE
-investissements

EB

besoin de financement

II/ les différentes sources de financement

A) L'autofinancement (financement interne)

doc. évolution du taux d'autofonancement des sociétés non financières (Doc evolution du taux d autofinancement des societes non financieres)

taux d’autofinancement : Epargne Brute / FBCF    X 100

taux de marge = EBE /VA    x 100

taux d’investissement = FBCF / VA x 1000

1-taux d’autofinancement >100% : épargne brute > FBCF

2-en France en 2017, d’après l’insee, l’épargne brute représente 95,5% de la FBCF (sur 100 euros de FBCF, 95,5 sont financés par l’EB), sur 100 euros de VA, les entreprises en consacrent 23,5 à la FBCF, sur 100 euros de VA, 31,9 sont destinés à la rémunération du capital.

3-Augmentation significative du taux de marge et légère augmentation des investissements : donc augmentation du taux d’autofinancement. Si la part des profits dans la VA augmente, alors les entreprises vont davantage pouvoir financer elle-même leurs investissements.

B) financement par endettement ou sur fonds propres

on distingue deux modalités de financement d'un point de vue comptable :

•financement sur fonds propres :

-autofonancement

-émissions d'actions (l'argent apporté par les actionnaires sont des fonds propres puisque les actionnaires sont propriétaires de l'entreprise

•financement par endettement :

-finance indirecte (monétaire ou non monétaire) : finance intermédiée

-finance directe par le biais d'émissions d'obligations

rappel :

-financement monétaire : crédit financé par de la création ex-nihilo. La plupart des crédits immobiliers correspondent à de la création monétaire, simple jeu d’écritures. Le crédit fait le dépôt.

-financement non monétaire : Parce que la banque sert d’intermédiaire entre l’agent à capacité et celui à besoin de financement. Elle permet de rendre compatible un besoin de financement à long terme et une volonté d’épargne à CT. La banque fait l'intermédiaire entre un risque élevé, rémunérateur de LT (investissement pour l'entreprise) et une demande de risque faible, peu rémunérateur et à CT (épargne du ménage). La banque permet donc la mise en relation d'une capacité de financement d'un agent qui n'aime pas le risque et qui veut des placements sûrs et liquide (CT), avec le besoin de financement d'un agent qui est motivé par le risque et sa forte rémunération à LT. Le dépôt fait le crédit.

Des entreprises déjà très endettées peuvent avoir intérêt à se financer sur fonds propres en émettant des actions.

Q5 : L’Etat est-il un agent économique comme un autre pour ses besoins de financement ?

O5 : Savoir que le solde budgétaire résulte de la différence entre les recettes (fiscales et non fiscales) et les dépenses de l’Etat ; comprendre que le déficit budgétaire est financé par l’emprunt et savoir qu’une politique de dépenses publiques peut avoir des effets contradictoires sur l’activité (relance de la demande / effet d’éviction).

I/ Qu’est-ce qu’un solde budgétaire de l’Etat ?

A) Recettes et dépenses

Budget de l’Etat : ensemble des dépenses et des recettes de l’Etat

t.à.f pour le 06/05 : préparez l'interrogation écrite.

mardi 6 mai 2025

interrogation écrite (20 minutes)

retour au cours

I/ Qu’est-ce qu’un solde budgétaire de l’Etat ?

A) Recettes et dépenses

Budget de l’Etat : ensemble des dépenses et des recettes de l’Etat

1) Les recettes fiscales et non fiscales

Doc.les chiffres clés du budget 2018 (Doc les chiffres cles du budget 2018)

1-définir le terme recette :  les recettes correspondent à des revenus pour l’agent étudié, ici l’Etat

2-phrase avec la donnée (TVA) : en France, en 2018, sur 100 euros de recettes, 52 euros proviennent de la TVA. Il s’agit d’un impôt sur la dépense puisque les consommateurs paient cet impôt lors de leurs actes d’achat.

3-quelles sont les principales recettes de l’Etat ?

Les principales recettes de l’Etat sont constituées d’impôts et de taxe comme la TVA, l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés, ce sont les recettes fiscales. Les recettes de l’Etat proviennent pour une large part de la TVA et dans une moindre mesure de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés.

Ainsi, on peut retenir :

-un ordre de grandeur : les recettes s’établissent à environ 300 milliards d’euros

-la TVA représente environ la moitié des recettes de l’Etat. Concernant la TVA on peut ajouter d’une part que cet impôt sur la consommation varie en fonction du type de produit concerné. Ainsi, généralement la TVA est à 20% pour la majorité des produits, mais dans le cas des biens culturels, elle s’élève à 5,5% pour les livres et 2,1% pour les spectacles vivants. Cela s’explique par la volonté de l’Etat d’inciter à la consommation de produits culturels. Enfin, on peut ajouter que la TVA est un impôt très inégalitaire puisque tous les consommateurs paient la même chose pour l’achat d’un même bien. La TVA représente donc un poids plus lourd pour les ménages les moins favorisés, et moins lourd pour les plus favorisé (on dit que c’est un impôt dégressif : son poids diminue à mesure que le revenu augmente).

On peut ajouter les recettes non fiscales : dividendes sur participation de l’Etat, produit de la vente de biens et de services comme la française des jeux, amendes pour infractions au code de conduite ou aux règles de la concurrence (16,9 milliards).

Recettes : les recettes correspondent à des revenus pour l’agent étudié, ici l’Etat. On distingue les recettes fiscales qui correspondent aux sommes perçues par les administrations publiques provenant des impôts et des taxes ; et les recettes non fiscales qui sont, par opposition, les autres recettes (dividendes de l’Etat actionnaires, intérêts des créances…).  Revenus du patrimoine de l’Etat, dividendes des entreprises dont l’Etat est actionnaire, recettes des activités industrielles et commerciales, produits des jeux, recettes des amendes, dos, legs.

2) Les dépenses

Doc. les chiffres clés du budget 2018

1-définir le terme dépenses : les dépenses correspondent au financement des différents missions que l’Etat doit réaliser.

2-phrase avec éducation : en France, en 2018 d’après la direction du budget, sur 100 euros de dépenses, l'Etat en consacre 30 à l'éducation.

3-quelles sont les principales dépenses de l’Etat ?

Les dépenses sont de natures différentes : financement de services non marchands (éducation, défense..), distribution de revenus (primaires aux fonctionnaires et de transferts aux différents allocataires) et paiement des intérêts sur la dette de l’Etat (charge de la dette).

Les principaux postes budgétaires de dépenses de l’Etat concernent l’éducation, la sécurité intérieure et extérieure, mais aussi les intérêts de la dette.

Leur orientation dépend essentiellement de problématiques conjoncturelles, structurelles, tutélaires et politiques. 

Les Administrations publiques (APU) produisent des services non marchands qui constituent le service public (ensemble des activités assuré par la puissance publique dans le but de satisfaire  des besoins sociaux (éducation, santé, sécurité…). 

B) Les différents soldes

1) Les soldes sont déficitaires ou excédentaires

Solde budgétaire : écart (positif ou négatif) entre les recettes et les dépenses du budget d’un agent économique (de l’Etat).

Solde budgétaire = Recettes – dépenses

Si R-D > 0 : solde excédentaire

Si R-D <0 : solde déficitaire

Si R-D = 0 : le budget (le solde) est à l'équilibre

Doc.les chiffres clés du budget 2018.

En France en 2018 d’après la Direction du Budget, le solde budgétaire de l’Etat est déficitaire à hauteur de 86,7 milliards d’euros. L’Etat va donc devoir se refinancer sur les marchés financiers car il est en besoin de financement (ses recettes ne couvrent pas intégralement ses dépenses).

2) De quels agents parle-t-on ?

Doc.3 p.77

Quelles sont les 3 APU présentes dans le tableau ? Etat et administrations centrales, APU locales et APU de SS. Attention, les organismes divers d’administration centrale (ODAC) correspondent en particulier aux préfecture et sous-préfectures.

L’Etat est l’administration qui qui dégage le besoin de financement le plus important, et de manière structurelle, alors que les autres APU ont des déficits moins importants, et peuvent même parfois être en situation d’excédent (APU SS en 2017).

!!!ne pas confondre déficit de l’Etat (on parle de déficit budgétaire) et le déficit public qui correspond à la somme des déficits des 3 APU. Lorsque l’on parle de la règle des 3% du PIB comme limite maximum du déficit (voir Traité de Maastricht), il s’agit du déficit public.

Les prélèvements obligatoires représentent l’ensemble des impôts, taxes et cotisations sociales prélevés par les administrations publiques (APU).

Doc. La répartition de la dépenses publique en 2013 (Doc la repartition des depenses publiques en 2013) document non distribué en cours

On s'aperçoit que près de la moitié de la dépense publique correspond aux dépenses de la Sécuité Sociale.

lundi 12 mai 2025

correction de l'IE du 06/05

retour au cours

Ainsi, on s'aperçoit que près de la moitié de la dépense publique correspond aux dépenses de la Sécuité Sociale.

visionnage de l'introduction du film sicko (https://www.youtube.com/watch?v=YbEQ7acb0IE)

Sécurité sociale – les recettes de la sécurité sociale sont principalement composées de cotisations sociales, patronales et salariales, ainsi que des impôts comme la CSG (contribution sociale généralisée). Les principales dépenses de la sécurité sociale sont liées à la branche vieillesse (retraite), à la branche maladie (remboursement des dépenses de santé).

Collectivités territoriales – Il existe aussi une fiscalité pour financer les collectivités territoriales : taxe foncière, taxe d’habitation. Par ailleurs, ces collectivités locales reçoivent également des dotations de l’Etat pour assurer les missions qui leur ont été déléguées par la décentralisation. Le transfert de compétences s’est accompagné d’un transfert financier. Les principaux postes de dépenses sont liés à la construction d’équipements scolaires, l’entretien des routes (régions), le versement des aides sociales (département), services de proximité (communes).

Dépense publique : ensemble des dépenses relatives aux missions des APU centrales, locales et de sécurité sociale. Il s’agit pour l’essentiel de la production de services non marchands et de prestations sociales.

doc. 2 p.84

En France en 2017, d'après l'INSEE, le déficit ds administrations publiques (déficit public) s'élève à 2,6 % du PIB

rappel sur le budget des administrations publiques et de l'Etat :

-le budget est voté préalablement à sa mise en oeuvre

-il peut être révisé (adaptation possible en fonction de la conjoncture économique)

-le budget est soit en excédent, soit en déficit, soit à l'équilibre

II/ comment le déficit peut-il être financé ?

A) L’emprunt

Doc.3 p.85

Les administrations publiques se financent auprès d’agents à capacité du financement qui peuvent être des agents résidents ou non résidents. L'Etat va alors émettre des titres de créances/dettes comme les obligations ou des bons du trésor

Ex : titre de dette souveraine (obligations d’Etat essentiellement ou bons du trésor en versant des intérêts aux prêteurs.

Le risque du financement par l’emprunt intervient lorsque la dette est détenue majoritairement par des agents non-résidents qui pourraient exiger le remboursement de l’emprunt. (Par exemple, le Japon a une dette publique qui s’élève à 200% du PIB mais comme cette dette est détenue principalement par des agents japonais cela ne pose pas de problème).

B) L’inflation

on finance le déficit par de l'inflation pour plusieurs raisons :

-l'inflation allège le poids des dettes comme nous l'avons vu précédemment (la somme que je rembourse n'a pas le mêm pouyvouir d'achat que la somme que j'ai empruntée).

-Une économie qui connaît l'inflation est en général en phase de croissance. L'inflation accompagne la croissance. S'il y a de l'inflation, il y a alors de la croissance, donc plus de richesses créées, ce qui permet d'augmenter les recettes fiscales pour rembourser les créanciers. Par ailleurs le taux d'endettement (donc le poids de la dette : Dette/PIB x100) aura tendance à diminuer car le dénominateur augmente plus vite que le numérateur.

-dernier argument : si l'Etat fait fonctionner sa planche à billet pour rembourser ses créanciers, il augmente la masse monétaire plus rapidement que n'augmente la création de richesses, ce qui produit de l'inflation.

Lorsqu’ils n’étaient pas tenus par le respect des contraintes de Maastricht les Etats pouvaient financer leur déficit par de l’inflation, cette dernière réduisant le coût réel de la dette. On dit que l'inflation allège le poids des dettes.

Mais aujourd’hui, les pays de la zone euro doivent respecter certaines bornes dans la conduite de leur politique monétaire.

Les taux d’intérêt des pays de la zone euro ne peuvent être supérieurs ou inférieurs de plus de 2 points à la moyenne des 3 pays de la zone aux taux d’intérêt les plus faibles. Par ailleurs, chaque pays doit avoir une inflation comprise dans une borne de fluctuation de plus ou moins 1,5 point, par rapport aux trois pays ayant l’inflation la plus faible.

C) Le financement du déficit par l’emprunt accroît la dette

Doc.3 p.85

La dette publique croît de manière régulière entre 1978 et 2017 avec de légères oscillations. En 1978, elle représentait 21,2% du PIB, puis 30% au début des années 90 avant la crise de 1993. Elle représente 60% du PIB au début des années 2000 et elle atteint 98,5% du PIB en 2017, soit aune augmentation de 77,3 points de %.

La dette ne cesse d’augmenter car le solde public est toujours déficitaire. Donc la dette augmente à chaque fois que l’on est en déficit. La dette correspond au cumul des déficits. Quand le déficit se creuse fortement la dette augmente fortement et lorsque le déficit se réduit, la dette ralentit (attention la dette augmente mais moins vite).

Les critères de Maastricht nous impose un déficit < à 3% et une dette publique < à 60%. Le critère de la dette n’est plus respecté depuis 2002 et le critère du déficit n’a pas été respecté entre 2009 et 2016 ainsi qu'entre 1992 et 1997.

La dette publique est le cumul des déficits de toutes les administrations publiques (Etat, Sécurité sociale, collectivités locales). Depuis trente ans les déficits publics se sont accumulés pour atteindre une dette publique de plus de 2500 milliards d’euros (soit > 100% du PIB).

En France, en 2017, d’après Alternatives Economiques, sur 100 euros de dette publique, 7 sont financés par des banques qui achètent des obligations d’Etat et 56 euros sont financés par des agents non résidents. La BCE détient 18% de la dette, de même que les compagnies d'assurance.

La dette publique peut entraîner un effet « boule de neige » si les taux d’intérêt sont supérieurs à la croissance.

On retient donc que c’est l’accumulation des déficits dans le temps qui produit l’augmentation de l’endettement.

80% de la dette publique relève de l’Etat, 9% des collectivités locales et 11 % des APUSS

le déficit de la sécurité sociale s'explique donc essentiellement par les dépenses de la branche vieillesse d'une part et maladie d'autre part. Dans les deux cas, ces déficits doivent être mis en relation avec le phénomène de vieillissement de la population française.

mardi 13 mai 2025

On retient donc que c’est l’accumulation des déficits dans le temps qui produit l’augmentation de l’endettement.

Déficit public : situation dans laquelle les dépenses des APU d’Etat, de SS et des collectivités locales sont supérieures à leurs recettes.

Déficit budgétaire : situation spécifique au budget de l’Etat. Donc notion incluse dans le déficit public.

Dette publique : accumulation des déficits publics. Elle augmente à chaque fois qu’un déficit public est financé par l’emprunt.

III/ Les effets contradictoires d’une politique de dépense publique

A) Les politique de relance et leurs objectifs

1) La relance budgétaire 

la relance budgétaire est menée pour lutter contre le chômage en stimulant la demande.

Il s'agit de creuser le déficit pour soutenir l'activité : accroissement des dépenses et réduction des recettes fiscales

-accroissement des dépenses : augmentation des salaires des fonctionnaires, des allocations chômage ou des prestations sociales pour le logement, le handicap, investissements publics : de sorte que l’on donne des revenus supplémentaires qui seront dépensés dans l’économie…

-réduction des recettes: les recettes fiscales diminuent de sorte que les agents ont plus de revenus à dépenser.

Une relance budgétaire peut relever d'une action involontaire (on laisse le budget réguler l'activité : stabilisateurs automatiques) ou d'une action volontariste (on modifie volontairement les conditions de la dépense ou de la fiscalité).

2) Les stabilisateurs automatiques

Doc.2 p.84 où l'on peut lire que " le budget de l'Etat s'est réduit de 1,3 milliards d'euros, l'an dernier, dans un contexte de forte croissance" (comme si le budget agissait tout seul).

L’Etat avec son budget dispose de deux moyens de politique budgétaire : soit il laisse faire le budget (stabilisateurs automatiques), soit il intervient (action volontariste). Ici, nous nous intéressons au premier cas.

En situation de récession, le chômage est élevé, il faut relancer l'activité et cela se produit automatiquement par un creusement du déficit :

-diminution des recettes fiscales en situation de récession : on ne touche pas au taux d’imposition (on ne le baisse pas) mais come il y a moins de richesse créée, alors naturellement les recettes fiscales sont moins importantes.

-Hausse des dépenses publiques en situation de récession : la récession fait augmenter le chômage donc il y a plus d’allocations à verser.

Ainsi, même en l’absence d’action volontariste de l’Etat, le budget exerce une influence contra-cyclique grâce aux stabilisateurs automatiques : à structure de dépenses et recettes identiques, si la situation économique se dégrade, les recettes fiscales diminuent alors que les dépenses augmentent.

J’explique : qu’entend-on par « à structure identique » ? eh bien en imaginant que le gouvernement ne modifie pas sa politique de versement des aides sociales ni sa politique fiscale. Faisons l’hypothèse d’une situation de crise qui nécessiterait une relance. Dans ce cas on imagine que le gouvernement pourrait réduire les taux d’imposition sur les revenus et faciliter les conditions de versement des aides sociales. Eh bien ici, l’Etat ne va rien faire, il ne touche ni aux taux d’imposition, ni aux conditions de l’aide sociale. Comme nous sommes en crises, il y aura moins de richesses créées donc les recettes fiscales seront plus faibles (baisse des impôts). Par ailleurs, le chômage augmentant il y aura plus d’allocations à verser (augmentation de la dépense). Sans avoir rien fait, en laissant agir le budget, on observe que ce dernier met en place une forme de relance de la demande. Le budget a stabilisé automatiquement la situation économique. On laisse faire les stabilisateurs automatiques. Le déficit se creuse, cela contribue à soutenir l’activité économique.

Inversement, en période d’expansion (où l’on risque la surchauffe inflationniste), les recettes fiscales augmentent car on crée plus de richesses et la dépense publique diminue car il y a moins de chômeurs. On réduit alors le déficit, voire, on crée des excédents. En cas d’accélération, les recettes fiscales augmentent, les dépensent baissent, ce qui contribue à ralentir l’activité.

3) Relance de la demande (objectifs) par une action volontariste

doc.1 p.86

Désormais, l’Etat intervient de manière plus volontariste : s’il souhaite diminuer les impôts il va réduire les taux d’imposition de sorte qu’à niveau de richesse créée constant, les recettes diminuent. S’il souhaite augmenter les recettes fiscales (les impôts), il augmente le taux d’imposition. Côté dépenses, l’Etat peut décider d’augmenter le montant de l’allocation chômage en situation de crise, il peut décider d'investir massivement (plan de rénovation urbaine ou du parc automobile avec la prime à taux 0) pour soutenir la demande ou de diminuer ce même montant s’il souhaite baisser la dépense.

Dépense : investissement public, salaires fonctionnaires, montant des aides sociales.

Doc.2 p.86

Pour agir sur la demande, l'Etat peut réaliser des investissements publics ou agir sur les montants de certains revenus (salaires fonctionnaires et prestations sociales et impôts).

La  hausse des revenus impacte directement la consommation, tandis que les investissements publics vont générer des emplois qui seront à la source de nouveaux revenus destinés à être dépensés en consommation. Donc les entreprises devront produire plus.

L’économie connaît un cercle vertueux car il va falloir répondre à cette hausse de la demande. Pour cela les entreprises vont devoir investir. Les deux principales composantes de la demande globale sont désormais activées (consommation et investissement) qui vont stimuler l’offre, relancer la croissance et ainsi faire baisser le chômage.

Une politique budgétaire de relance par une hausse du déficit de l’Etat peut être utile. Effet multiplicateur. (Rappel n 2 le multiplicateur keynesien)

Les mouvements de l’investissement ont eux-mêmes des impacts sur les revenus distribués (effet multiplicateur), ce qui affecte la consommation, autre composante de la demande globale. Les relations entre la demande et l’investissement permettent donc en partie de comprendre en partie les fluctuations économiques.

Imaginons une entreprise privée ou publique qui décide de réaliser sur le territoire national un investissement de 100 millions (construction d’un parc d’attraction). A cette fin, elle commande des biens d’équipement à d’autres entreprises qui pour leur réalisation embauchent des travailleurs, ce qui constituent une création d’emplois directs.

Cette activité économique se traduit par une distribution de revenus pour un montant de 100 millions aux propriétaires et aux salariés des entreprises fabriquant ces biens d’équipement. Ces agents vont ensuite utiliser leur revenu supplémentaire, en partie sous forme d’achat de b& s de consommation (80 millions si l’on considère que la propension moyenne à consommer s’élève à 80%).

Ces dépenses constituent alors des revenus pour les commerçants, leurs fournisseurs, leurs employés (première vague de création d’emplois indirects), revenus qu’ils dépenseront à leur tour à hauteur de 80% (80% de 80 = 64%).

Ces 64 millions feront à leur tour l’objet d’un partage consommation épargne qui engendrera 51,2 millions de dépenses de consommation (2ième vague d’emplois indirects).

Puis les 51,2 millions de dépenses engendreront 51,2 millions de revenus qui seront en partie épargnés et en partie consommés pour un montant de 40,96 millions.

Etc

Etc…

Au total, l’analyse montre que les 100 millions initiaux ont donné lieu à 500 millions d’euros de revenus (100+80+64+51,2+40,96+… = 500)

Nous remarquons qu'à partir d'un investissement de 100, l'Etat a généré 500 euros de richesses. L'investissement initial a donc été multiplié par 5. Ce multiplicatur dépend essentiellement du taux d'épargne. Il est l'inverse du taux d'épargne :

Multplicateur = 1/tx d'épargne

Dans notre exemple : M = 1/0,2 = 5

On retient du multiplicateur keynésien :

●  Tout investissement initial (privé ou public) va générer une somme de revenus dont le multiple dépend de la propension à épargner des agents. Plus l’épargne est importante plus le multiplicateur est faible.

●   On retient également que l’égalité I= S est respecté a posteriori (ex-post), puisque la somme de l’épargne accumulée en fin de cycle correspond à l’investissement initial.

●   L’ouverture des économies contribue également à affaiblir l’effet du multiplicateur

lundi 19 mai 2025

B) Les effets pervers de la politique de relance

1) Les fuites liées aux importations

Si les ménages dépensent une partie de leur revenus en produits étrangers, alors il y a de l'argent qui quitte le circuit du multiplicateur. Ainsi, une partie de la relance profite aux pays étrangers.

Imaginons que les ménages consomment 10% de leur revenu en produits étrangers. Le taux de fuite dans notre circuit s'élèvera alors à 30% (20% d'épargne et 10% d'importations). Le multiplicateur d'investissement s'élève alors à : 1/(0,1 + 0,2) = 1/0,3 = 3,33

L’effet multiplicateur est donc limité par l’ouverture des économies.

1er effet d’éviction : les fuites liées aux importations

2) l'effet d'éviction sur le marché des fonds prêtables

doc.3 p.87

Quand l’Etat n’est pas emprunteur, l’équilibre s’établit au point d'intersectionentre O et D1 et lorsqu’il est emprunteur, l’équilibre s’établit au point d'intersection entre 0 et D2.

Si l'Etat est en déficit, il doit trouver de l'argent pour financer ses dépenses qui excèdent ses recettes. Il va donc emprunter cet argent sur le marché des fonds prêtables. La demande de monnaie de la part de l'Etat provoque alors un choc de demande positif qui conduit à une augmentation du taux d'intérêt. Ainsi, l'intervention de l'Etat sur le marché rend les conditions de l'endettement sur ce marché plus restrictives pour les entreprises qui sont alors moins incitées à investir. La demande de monnaie de l'Etat contribue donc à faire diminuer l'investissement des entreprises privées (on parle alors d'un effet d'éviction)

1er effet d’éviction : On retient que l’effet d’éviction concerne les investissements privés sur les marchés financiers au bénéfice des emprunts d’Etat et les dépenses d’importations sur le marché des b&s.

3) l'équivelence ricardienne

2ième effet d’éviction : l’équivalence ricardienne

Lorsque le déficit est financé par endettement, les agents apprennent sur le long terme qu’il sera financé par des hausses d’impôts : ils épargnent en vue de ces hausses au lieu de consommer : on assiste à une baisse de la demande, et donc à une augmentation du taux d'épargne

R. Barro montre l’inefficacité des politiques de relance financée par l’endettement : les agents anticipent une hausse future des impôts et ils préfèrent épargner plutôt que de consommer ou d’investir .

Ainsi, si l'on reprend l'exemple du multiplicateur, on peut imaginer que les ménages augmentent leur taux d'épargne de sorte que 40% des revenus quittent le circuit (ils épargnaient auparavant 20%, plus 10% à présent pour anticiper les furures hausses d'impôts qui s'ajoutent aux 10% de produits étrangers, soit 40% de fuite). Le multiplicateur est alors de 2,5.

4) Donc des règles plutôt que l’intervention

les économistes de la Nouvelle Ecole Classique préconisent l’abandon des politiques discrétionnaires au profit de règles transparentes, comme la fixation d’un objectif d’inflation (comme la BCE). « Rules rather than discretion, the inconsitency of optimal plans », célèbre article de Kydland et Prescott paru en 1977 dans le Journal of Political Economy, qui oppose à l’intervention de l’Etat, la mise en place de règles de bonne conduite (cf. Traités Européens).

Influencé par ce courant de pensée en économie, l’Europe s’est dotée d’outils tels que les politiques budgétaires sont contraintes par les traités européens

La France appartient à la zone euro dans laquelle la conduite des politiques conjoncturelles est complexe : la France n’a plus la maîtrise de sa politique monétaire, désormais unique pour les pays de la zone euro, et doit accepter les règles collectives en matière budgétaire : 3% du PIB (traité de Maastricht renforcé par le Pacte de Stabilité et de Croissance ; puis aujourd’hui 0,5% sauf en période de crise).

Critère de Maastricht  (on parle des critères de convergence qui ont préparé le passage à la monnaie unique :

-Déficit public< 3% du PIB,

-dette publique <60% du PIB (nous venons de dépasser les 2000 milliards de dettes et nous frôlons donc avec les 100% du PIB ;

-taux d’intérêt dans une marge de + de 2 pts au dessus de la moyenne des trois pays ayant les taux d’intérêt les plus faibles ;

-taux d’inflation dans une marge de  1,5 pts au-dessus de la moyenne des trois pays ayant les taux d’inflation les plus faibles.

Comme vous le voyez, les autorités monétaires et budgétaires sont contraintes par ces critères de convergences (règles de convergence). D’autre part, le manque de coordination des politiques budgétaires nationales affaiblit l’efficacité des politiques conjoncturelles dans la zone euro. Enfin, les effets des politiques conjoncturelles ne sont pas mécaniques : de possibles modifications de comportement des agents économiques empêchent les pouvoirs publics d’avoir une parfaite maîtrise de la conjoncture.

Chapitre V – Qu’est-ce que la monnaie et comment est-elle créée ?

Q1 : Qu’est-ce que la monnaie ? Qu’est-ce qui justifie son existence ? A quoi sert-elle ? Sous quelles formes existe-t-elle ?

O1 : Connaître les fonctions et les formes de la monnaie

Les phénomènes monétaires sont aujourd’hui omniprésents dans les pays développés : taux d’intérêt, euro, inflation, et font régulièrement la une des différents médias. Pour la majorité des citoyens ils revêtent parfois un caractère énigmatique, les questions monétaires étant réservées à des spécialistes semblant bien éloignés des préoccupations du quotidien.

La monnaie est cependant un phénomène économique et social fondamental essentiel à la compréhension des économies de marché. Fruit de l’ingéniosité de l’esprit humain, la monnaie (l’argent) permet aux hommes de satisfaire leur besoin. Elle permet aussi de situer les hommes socialement (riches/ pauvres). Elle irrigue le système économique et le corps social un peu comme le sang qui circule entre les organes du corps.

L’évidence qu’est la monnaie doit être examinée, précisée.

Doc. La parabole du troc

1-dvd contre jeux vidéos (avec Antoine) + jeux vidéos contre livres (avec Samia) + livres contre T-shirt (avec Issa) + T-shirt contre jeans (avec Chloé) : donc 4 échanges au lieu d’un avec la monnaie.

2-tous les prix absolus = 20 mais mise en évidence des doublons (on divise par 2) et vérification avec la formule.

3-100x99/2 =4950 prix

1000 x 999/2 = 499 500 prix

mardi 20 mai 2025

4-beaucoup de prix et double coïncidence des besoins

mercredi 15 mai 2024

→ sur ce marché, chacun vient avec les ressources dont ils disposent. Chaque participant s’est vu alloué une quantité de biens qu’il devra échanger contre d’autres pour satisfaire tous ses besoins. Dans une économie, chacun se spécialise et produit un bien spécifique qu’il vend pour obtenir d’autres biens. Les participants sont obligés de participer au troc, c’est-à-dire à un système d’échanges où les biens et les services sont échangés les uns contre les autres, car il n’y a pas de monnaie. L’un des principaux problèmes est donc le nombre de prix.

→ la double coïncidence des besoins : pour que le troc fonctionne, il faut que les deux participants à l’échange aient des besoins complémentaires. Il faut que l’agent A qui dispose du bien a, souhaite le bien b dont dispose l’agent B (jusque-là tout va bien). De plus, pour que l’échange ait lieu, il faut que l’agent B désire se séparer du bien b et qu’il souhaite acquérir le bien A (ça se complique donc). Mais ce n’est pas tout, il faut par ailleurs que la quantité de bien b que l’agent A veut acquérir corresponde dans le système de troc, exactement à la quantité de bien a dont l’agent B souhaite disposer (si on y arrive c’est un miracle). On surmonte donc ce problème en introduisant la monnaie.

Les premières analyses sur le rôle et la nature de la monnaie ont été principalement centrée sur son utilité économique. Selon une logique utilitariste, la spécialisation progressive des individus par métier a provoqué la multiplication des échanges pour se procurer auprès des autres ce qu’on ne produisait pas soi-même. Devant les carences du troc, l’idée d’un bien qui servirait d’équivalent général et serait accepté par tous s’est alors imposé. La monnaie se définit le plus souvent par les fonctions qu’elle remplit :

I-les fonctions de la monnaie

A/ les fonctions économiques

Doc.1 p.96

Quelles sont les fonctions de la monnaie présentée dans ce document ?

On distingue 3 fonctions économiques de la monnaie : intermédiaire des échanges, étalon de mesure et réserve de valeur.

-intermédiaire des échanges : moyen de paiement, la monnaie sert aux transactions. Elle permet de résoudre les difficultés du troc et notamment la double coïncidence des besoins. Encore faut-il que la monnaie soit acceptée par tous : bonne monnaie, dans laquelle on a confiance quant à sa capacité à conserver sa valeur.

-étalon de valeur : en fonction duquel les prix de tous les biens sont calculés : évaluation de biens et services hétérogènes. Cette fonction permet de déterminer des prix absolus (des prix en monnaie) ce qui représente une économie d’information et une simplification utile aux échanges par rapport aux nombreux prix relatifs de l’économie de troc.

Soit une économie de troc simplifiée, où 4 produits (ABCD) sont échangés. Une telle économie de troc implique 6 prix relatifs (n x (n-1)/2) pour pouvoir fonctionner. Avec une monnaie on a 4 prix absolus.

Prix relatif : la valeur d’échange de deux biens A et B est le prix du bien A exprimé en bien B. Par exemple, une table = 2 chaises. Un prix relatif donne lieu à deux prix absolus : 1 table = 2 chaises et 1 chaise = ½ table.

Ainsi, dans une économie à « n » biens et en l’absence de monnaie, il y aura [n x (n-1)]/2 prix relatifs.

 (10 biens = 45 prix ; 100 biens =4950 prix ; 1000 biens = 499 500 prix).

Avec l’introduction de la monnaie, pour « n » bien, il y a « n » prix.

La monnaie facilite donc les échanges car elle résout le problème de la coïncidence des besoins et elle permet d’avoir moins de prix.

-réserve de valeur : la monnaie peut être conservée pour une utilisation ultérieure (épargne). Ainsi, la monnaie facilite le développement des échanges, mais la possibilité de différer l’utilisation du pouvoir d’achat qu’elle représente crée des risques de déséquilibre entre achats et vente dans l’économie.

●loi de Say : la loi des débouchés : les produits s’échangent contre des produits : loi de l’offre et de la demande→ la monnaie est neutre car elle n’est pas désirée pour elle-même : simple intermédiaire des échanges. 

!!! loi de Say : Toute offre crée sa propre demande. Interprétation (!!! La loi de Say est souvent mal comprise) : les individus n’ayant pas beaucoup fait d’économie mais connaissant la loi de Say, pensent souvent, à tort, que Say dit la chose suivante : il suffit de créer un bien pour qu’immédiatement apparaisse une demande pour ce bien (toute offre crée sa propre demande, autrement dit O=D). Attention, dans cette approche, lorsqu’on parle de débouchés, ce sont les débouchés pour le bien produit, donc la demande : si je crée un bien il existerait immédiatement des débouchés pour ce bien. Evidemment, une telle interprétation suppose qu’il existe des outils pour informer la demande sur l’existence du produit. C’est la loi des débouchés. On pense donc immédiatement à la publicité. Or, Jean-Baptiste Say rédige son « Traité d’économie politique » en 1803, date à laquelle comme vous l’imaginez il n’y avait pas de publicité, ou en tout cas, elle n’était pas suffisamment développée pour garantir l’existence et la réalité d’une telle loi. Il y a donc erreur, ce n’est pas ça que Say voulait dire en parlant de loi des débouchés ou en disant que toute offre crée sa propre demande. Alors que voulait-il dire ? Eh bien tout simplement que lorsque le producteur vend sa production, il reçoit une quantité d’argent (produit de la vente) qu’il va forcément dépenser en se procurant d’autres biens et services pour satisfaire sa consommation ou pour produire. Autrement dit, son offre de b&s est à l’origine d’un revenu qui sera dépensé plus tard (expression d’une demande pour d’autres b&s). L’offre (ce qu’il produit et vend) est donc égale à la demande (ce qu’il consomme). La vente de production donne lieu à des revenus qui permettent de créer des débouchés pour d’autres productions (c’est ce que demande notre producteur initial). Donc toute offre crée sa propre demande : je produis→ je reçois des revenus → je dépense ces revenus (c’est ma demande pour un même montant que ma production). Bien sûr, pour que cette loi soit vraie, il faut que l’épargne ne soit pas très développée dans l’économie, car sinon évidemment, tout le produit de la vente n’est pas forcément consommé. 

●vision keynésienne : avec la monnaie, j’offre (ou je demande) mais je peux ne pas acheter (ou ne pas offrir). L’invention de la monnaie porte en elle les germes du capitalisme. Avec la monnaie on a brisé le troc→ rupture irréversible entre l’acte d’achat et l’acte de vente. Je peux vendre aujourd’hui, attendre et acheter demain (alors que le troc m’obligeait à acheter et vendre aujourd’hui). Je peux décider de garder mon pouvoir d’achat en réserve.

Dans la vision de Keynes, la monnaie peut être désirée pour elle-même :

-transaction (intermédiaire des échanges)

-précaution (réserve de valeur)

-spéculation

La monnaie n’est plus neutre.

Pour assurer ces différentes fonctions, la monnaie doit avoir un certain nombre de qualité : elle doit être suffisamment abondante pour faciliter les échanges, mais pas trop pour éviter qu’elle perde de sa valeur. Les deux fonctions d’instrument des échanges et de réserve de valeur sont donc difficiles à concilier.

La monnaie (ou système de paiement) est l’institution qui rend possible la coordination des actions économiques des individus.

B/ les fonctions sociales

Les études ethnologiques rejoignent les analyses de nombreux chercheurs en sciences sociales pour remettre en cause le caractère exclusivement économique de l’utilisation de la monnaie. Elles insistent sur ses fonctions sociales.

1) La monnaie, un langage

On APPREND à se servir de la monnaie (règles de mathématiques), de plus, la monnaie est utilisée, partagée, échangée pour communiquer. Elle fonctionne avec des règles dans le cadre d’institutions qui visent à organiser la production, la consommation et les échanges.

!!! outil de communication : louis XVI et le valet de poste.

Les billets de monopoly ne sont utilisés et acceptés que dans le cadre du jeu (pour apprendre : socialisation). Les vrais billets ont été émis par une institution (la BCE) qui reconnaissent la validité de cette monnaie et en assure leur valeur d’usage (confiance par la maîtrise de l’inflation).

La monnaie est un élément constitutif d’une société, un langage commun qui socialise ses membres et leur permet de communiquer, à condition qu’elle soit prise en charge collectivement et qu’une confiance suffisamment solide s’instaure entre les citoyens et les autorités responsables.

Ainsi, on peut considérer que les pays qui ont adopté l'euro parlent le même langage économique (il n'y a plus de conversion à faire -traduction- lorsque l'on commerce avec un pays de la zone euro ou que l'on se rend dans un de ces pays).

2)La monnaie, un instrument du pouvoir

La monnaie est un fait social qui repose sur la confiance à condition que tout le monde l’accepte et lui reconnaisse une légitimité. Pour cela il faut que l’émetteur inspire confiance aux agents qui vont chercher à se procurer cette monnaie. Confiance : capacité à faire face à ses engagements, à conserver la valeur de la monnaie (taux de change, taux d’inflation).

Leuro est une institution qui permet d’homogénéiser les économies (système de prix unifié) et de les intégrer les unes aux autres (créateur d’identité).

Lorsque l’on voyage on conserve la même monnaie : on pourra consommer sans trop d’efforts intellectuels. Sentiment d'appartenir à une zone commerciale, un espace économique et monétaire (BCE), un espace politique…

L'euro a été en partie créé pour éviter la guerre des monnaies en Europe, compétition monétaire : donc unification. De +, même langage pour les échanges, comparaison des prix, fin des conversions qui facilitent les échanges.

Le premier franc est frappé à l’occasion de la libération du roi Jean le Bon en 1360 après paiement aux anglais d’une importante rançon d’or. A cette occasion, une pièce est frappée que l’on appelle le franc, car le roi est « franc des anglais », c’est-à-dire libéré des anglais, libre.

Chaque époque a sa monnaie : le florin (de Florence) qui circule le plus en Europe au XVII, le piastre et la pistole espagnole sont les plus répandues par la suite (Harpagon dans l’avare compte en pistole).

La monnaie a toujours été un enjeu du pouvoir : avant que la presse n’existe, les pièces sont le seul moyen de communication grand public. C’est par les pièces que les rois se font connaître (voir reconnaître : Louis XVI reconnut par un valet de poste) et c’est par les pièces qu’ils assurent l’unification du pays (Philippe Auguste qui supprime le dernier angevin après le contrôle de la Normandie, Louis XIV crée l’écu de Flandres après sa conquête, Charles VII pendant la guerre de 100 ans va jusqu’à fondre les monnaies de ses adversaires pour frapper ses propres pièces).

On peut parler de guerre des monnaies, comme aujourd’hui entre l’Euro et le Dollar.

La monnaie a une dimension sociale et politique. Politique car la monnaie est historiquement et consubstantiellement liée au pouvoir. Sociale car elle constitue un élément de référence commun aux membres d’une même société. Dans l’histoire de la France la monnaie a été un instrument d’unification politique. En imposant un système de paiement unique sur le territoire, elle a favorisé l’extension des échanges. De ce point de vue, la création de l’euro devait contribuer à forger un sentiment d’identité et d’appartenance européenne pour les citoyens des pays qui ont adopté cette monnaie.

L’euro est créé pour éviter les guerres monétaires en Europe. Réalité concrète depuis le 01/01/2002 : illustration de la dimension sociale et politique : contribution à la formation d’une identité européenne (point commun dans la vie quotidienne des européens) : l’euro et l’exemple type de dissociation entre monnaie et Nation.

lundi 26 mai 2025

II) Les formes de la monnaie

A/ petite histoire de la monnaie

travail de groupe (1 heure) (Doc l histoire de la monnaie) (Histoire de la monnaie correction)

Histoire traditionnelle : monnaie marchandise puis métallique puis fiduciaire puis scripturale.

Histoire non traditionnelle (hétérodoxe) : en réalité difficile de savoir qui du bétail ou de l’or a été la première monnaie marchandise. Pour Brana et Cazals le billet apparaît simultanément aux monnaies métalliques et il semble même que la monnaie scripturale soit antérieure à la monnaie fiduciaire.

Historiquement, les premières formes de monnaies furent les monnaies marchandises et dès l’antiquité, la monnaie métallique constituée de métaux précieux et la monnaie scripturale. Plus tard, au Moyen Age, se développe l’usage de la monnaie de papier ou monnaie fiduciaire, constituée de billets convertibles à tout moment en métal précieux. Au début du XXème siècle, l’Etat décrète le cours légal des billets (obligation de les accepter comme moyen de paiement) et leur cours forcé (inconvertibilité en métal). La monnaie s’est aussi développée sous forme scripturale, constituée des dépôts à vue inscrits sur les comptes bancaires des agents économiques. Développement au XXème siècle de cette forme de monnaie connue depuis l’antiquité. Elle consiste en de simples jeux d’écritures sur livres de comptes des banques. Aujourd’hui, cette monnaie représente 90% des moyens de paiement. On assiste donc à un processus de dématérialisation de la monnaie.

!!!Pour D. Plihon, la monnaie scripturale aurait précédé l’invention du billet. Au-delà des monnaies marchandes, on a vu peu à peu s’imposer l’utilisation de métaux facilement conservables et divisibles et surtout dignes de confiance, grâce à l’image du prince qui en garantit la valeur. Parmi ces métaux, les plus rares et les moins altérables, l’or et l’argent seront adoptés comme étalon de référence.

A côté des princes et des rois qui ont le pouvoir de battre monnaie, certains marchands se spécialisent dans les activités bancaires et vont développer l’usage de la monnaie fiduciaire (billets). Simple certificat de dépôt de métal précieux, ces billets vont circuler peu à peu de manière autonome, dès lors que la confiance en leur valeur sera suffisamment établie. La tentation est alors grande d’émettre plus de billets.

Cours légal : la loi définit l’équivalent-or des billets et oblige les agents économiques à accepter les billets au même titre que les espèces métalliques.

Cours forcé : la banque centrale a le droit de ne plus accepter la conversion des billets contre des espèces métalliques.

B/ La dématérialisation de la monnaie

Doc.2 p.112

-en France en 1845, sur 100 moyens de paiement, 82 en moyenne correspondent à de la monnaie métallique, d’après la banque de France.

-en France en 2018, sur 100 moyens de paiement, 82 correspondent à de la monnaie scripturale d’après la banque de France.

82 – 30 = 52   la part de la monnaie scripturale a augmenté de 52 points en France, entre 1900 et 2018, d'après la Banque de France.

Aujourd’hui, la monnaie au sens strict est composée de monnaie divisionnaire (pièces) et de monnaie fiduciaire (billets) et pour 90% de monnaie scripturale (dépôts à vue). Il s’agit d’actifs parfaitement liquides, c’est-à-dire immédiatement utilisables en moyens de paiement dans les transactions.

La monnaie se dématérialise car d’une part elle n’a plus de valeur intrinsèque et qu’elle devient abstraite. Le document illustre bien cette dématérialisation dans la mesure où la part de la monnaie scripturale augmente sur toute la période passant de 57,8% à 95,4%, soit une hausse de 37,6 points de %

!!! la dématérialisation ne signifie pas exactement dématérialisation du support : la carte à puce (carte bancaire) ou monéo sont des supports.

C/ les agrégats monétaires

Doc.4 p.99

Une pièce de monnaie ou un billet de banque sont les actifs monétaires les plus liquides (on peut payer directement avec) et ils ne font courir aucune perte en capital si ce n’est à travers l’inflation. Ils font partie de l'agrégat M1

4-1151,7/8168,9 x 100 = 14,1  Dans la zone euro, d'après la BCE, en 2017-18, sur 100 euros de masse monétaire de l'agrégat M1, 14,1 euros sont des pièces et des billets.

1151,7/12198,2 x 100 = 9,4    Dans la zone euro, d'après la BCE, en 2017-18, sur 100 euros de masse monétaire de l'agrégat M3, 9,4 euros sont des pièces et des billets.

On peut ainsi en conclure à une dématérialisation de la monnaie.

Les dépôts à vue correspondent à de la monnaie scripturale, on en conclut donc à une dématérialisation de la monnaie.

Liquidité : aptitude d’un avoir à être convertible en moyen de paiement, à bref délai et sans coût et sans risque de perte en capital, la monnaie est en ce sens la liquidité par excellence. Ainsi, un billet peut être utilisé directement (très liquide), un livret (moins liquide) nécessite de passer à la banque avant pour retirer de l’argent du livret avant de l’utiliser ; enfin un titre de créance négociable prendra beaucoup plus de temps avant d’être transformé en monnaie utilisable pour faire ses achats (il faut prendre rendez-vous avec le banquier, faire passer l’ordre de vente du titre, etc, ce qui prend beaucoup plus de temps.

Dans la mesure statistique de la masse monétaire, la banque centrale s’intéresse plus particulièrement à l’agrégat monétaire M1. Mais la banque centrale définit également M2 et M3, agrégats reposant sur une conception plus large de la monnaie, incluant les actifs moins liquides, mais pouvant être convertis rapidement et sans risque en monnaie.

Masse monétaire : ensemble des actifs liquides, susceptibles d’être utilisés dans le règlement des dettes détenues à un moment donné par les agents économiques.

M1 = pièces + billets + dépôts à vue (divisionnaire+fiduciaire+scripturale)

M2 = M1 + dépôts à terme d'échéance < à 2 ans avec préavis de remboursement inférieur à 3 mois (livret A, livret jeune).

M2 = M1 + livret A, livret jeune, compte épargne logement (comptes sur livrets : CODEVI, livret d’épargne populaire)

M2-M1 = quasi-monnaie : argent disponible rapidement sans risque et sans coût (mais on ne peut pas payer avec).

M3 = M2 + titre de créance à court terme (<2ans) comme les SICAV monétaire (rapide et risque de perte réduit), des OPCVM, des sociétés de placements collectifs.

Les dépôts à terme d’une durée supérieure à 2 ans comme les plans d’épargne logement et les titres émis sur les marchés financiers comme les actions et les obligations, ne font pas partie des agrégats monétaires.

Masse monétaire : quantité de monnaie détenue par les agents non financiers d’une zone économique. Elle se décompose en trois agrégats monétaires qui comptabilisent les billets en circulation, les dépôts à vue et à terme dans les banques et les comptes sur livrets.

Q2 : Qui crée la monnaie et comment ?

O2 : comprendre comment le crédit bancaire contribue à la création de monnaie, à partir du bilan simplifié d’une entreprise et de celui d’une banque.

I/ Comment la monnaie est-elle créée ?

A) Qui a le pouvoir de créer la monnaie ?

1) Un peu de vocabulaire

Dette : engagement de remboursement d’une somme d’argent. Celui qui détient une dette envers quelqu’un est son débiteur. Les dettes sont inscrites au passif (comme dans le bilan de l’entreprise : passif : d’où viennent les ressources ? : fonds propres + dettes).

Créance : droit d’exiger le versement d’une somme d’argent. Celui qui détient une créance sur quelqu’un est son créancier. Les créances sont inscrites à l’actif du bilan.

∆ Les deux termes sont  complémentaires : deux points de vue sur la même opération. Il n’y a pas de crédit sans ces deux agents. L’un ne va pas sans l’autre. Tout créancier à son débiteur et inversement.

Passif : d’où viennent mes ressources ? il désigne les engagements de l’agents économique, c’est-à-dire l’origine de ses ressources (soit il s’engage lui-même –fonds propres, engagement auprès des associés-, soit il s’engage auprès de quelqu’un –dette, engagement vis-à-vis d’un tiers-).

Actif : que faire de mes ressources ? il désigne les avoirs de l’agent économique, ce qu’il possède, donc l’utilisation de ses ressources (propriété d’un immeuble, d’une machine, créance sur d’autres agents économiques.

∆ les ressource (passif) sont utilisées pour financer les emplois (actifs)→ il y a toujours égalité entre actif et passif.

Les grands postes du bilan

ACTIF (débit) PASSIF (crédit)

Actifs immobilisés

- terrains

- constructions (usines)

- installations techniques, matériel, outillage

- brevets, licences

Actifs circulants

- stocks

- créances

- trésorerie (monnaie et encaisse sur compte bancaire

Fonds propres (Capitaux propres)

- capital social

- réserves

- résultat

Dettes

- dette à MT et LT

- dette à CT

2) les mécanismes de la création monétaire

a) Les crédits font les dépôts (la création ex-nihilo)

Activité 3 p;101

La banque crée de la monnaie à l’occasion des crédits qu’elle accorde aux agents économiques.

Imaginons qu'une banque prête 10000 euros à l'un de ses clients

∆ Les 10000 euros accordé au ménage Dupont ont-ils été retirés à un autre agent ? Non

∆ D’où vient la monnaie créée par la banque ? Sous quelle forme est-elle créée ? de nulle part, elle est créée à partir de rien, ex nihilo. Elle est créée sous forme scripturale.

il n’y a de création monétaire que par les banques. Voyons les opérations comptables réalisées :

bilan de la banque

actif passif
créance sur le client : 10.000 compte courant du client (dépôt à vue) : 10.000

bilan du client

actif passif
compte courant : 10.000 dette envers la banque : 10.000

Un crédit est source de création monétaire à condition qu’il soit réalisé ex-nihilo, c’est-à-dire à partir de rien. Donc tous les crédits ne donnent pas lieu à de la création monétaire. Les banques commerciales collectent également l’épargne des ménages pour financer certains prêts à court terme. La part des crédits financés par l’épargne ne contribuent pas à la création monétaire.

Les crédits font les dépôts dans la mesure où un crédit accordé par une banque à son client va se traduire instantanément par une écriture du même montant à l’actif du ménage sur son compte bancaire. Cet argent va être dépensé et va se retrouver dans les dépôts à vue des commerçants du premier agent.

Que se passe-t-il si l’entreprise Martin rembourse 2000 euros à sa banque ?

 Bilan de la banque

Actif passif

Prêt au ménage

+8 000

Compte du ménage

+ 8 000

     

Bilan de l’entreprise Martin

Actif Passif

Compte en banque

+ 8 000

Dette envers la banque

+ 8 000

                                   

Si le l’entreprise rembourse 2000 euros, son avoir su le compte diminue d’autant. Son endettement se réduit, ce qui constitue pour la banque X une réduction de la créance qu’elle détient sur l’entreprise. Il y a cette fois destruction de monnaie. C’est-à-dire que les avoirs monétaires du secteur détenteur de monnaie se réduisent. L’agent Martin possède 2 000 euros de moins. La quantité de monnaie mesurée par les agrégats comptabilisant les avoirs des agents non financiers a diminué de 2 000.

La masse monétaire s’accroît si et seulement si : création de monnaie (l'eau qui coule du robinet) > destruction de monnaie (eau qui sévacue par le syphon). 

La création monétaire résulte donc essentiellement des mouvements de création et de destruction de monnaie. La masse monétaire correspond à un stock, c’est la quantité d’argnet présente dans l’économie à un moment donné, alors que les opérations de création et de destruction de monnaie correspondent à des flux. La masse monétaire s’accroît lorsque les mouvements de création de monnaie l’emportent sur les mouvements de destruction de monnaie. Les opérations de crédits y jouent un rôle décisif : les crédits font les dépôts.

 

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