- Accueil
- cahier de texte
- février
février
lundi 3 février 2025
interrogation écrite (20 minutes)
retour au cours
Q4 : Comment la socialisation secondaire peut-elle brouiller le message de la socialisation primaire ?
O4 : comprendre que la pluralité des influences socialisatrices peut être à l’origine de trajectoires individuelles improbables
Nous assistons ici à la rupture, à la transformation entre la socialisation primaire et la socialisation secondaire. Il va falloir intérioriser des N&V très différentes de celles que l’on a intériorisées durant la socialisation primaire. Il va falloir s’adapter, anticiper.
I/ la socialisation secondaire : une socialisation plus complexe que la socialisation primaire
A) la pluralité des agents de socialisation peut rendre confuse la transmission du message
Doc. la première cigarette, rite de pasage chez les adolescents (Doc la premiere cigarette rite de passage chez les adolescents)
en 2017, en France, d'après l'observatoire français des drogues et de la toxicomanie, sur 100 adolescents de 17 ans, 25,1 fument quotidiennement.
1-les filles fument leur première cigarette en petit voire en très petit groupe, avec leur meilleure amie. Le passage à l’acte est un secret qui scelle l’amitié entre les deux protagonistes. Dans le cas des garçons, le rite est organisé en groupe avec des mentors qui guident les premiers pas dans la déviance : on ne fume pas pour sceller une amitié mais pour s’intégrer à un groupe et pour prouver quelque chose (changement de statut : on est un homme !).
2-évidemment cette expérience est réalisée en dehors du foyer familial car les normes et valeurs qui fondent cette expérience sont contraire aux N& V intériorisées dans la famille. Injonctions contradictoires entre la famille et le groupe de pairs
3-l’usage quotidien du tabac a diminué de 39% sur la période, soit 16 points de % chez les jeunes de 17 ans et cela peut s’expliquer à la fois par les nombreuses campagnes de sensibilisation sur les dangers du tabac, par l'augmentation du prix, par les mesures légales qui en interdisent la publicité (loi Evin, 1991 !!! je vous ai dit 1993 en classe, honte sur moi ;-), mais également par le fait que les parents eux-mêmes fument mois aujourd’hui (pour les mêmes raisons) et que le modèle socialisateur a donc pris ces distances avec cette pratique. De même nous constatons que la part des adolescents âgés de 17 ans ayant déjà expérimenté le tabac à diminué de 24 % (diminution de 18,6 points).
Certaines socialisations secondaires peuvent également amener à des transformations importantes à condition qu’elles s’appuient sur des groupes suffisamment solides. Pour se transformer, l’individu doit pouvoir s’appuyer sur les autres, y compris au travers de groupe et d’institutions.
La diversité des agents de socialisation conduit à ce que les individus ne fondent jamais l’ensemble de leurs manières de faire, de penser sur une référence unique. Les messages peuvent donc être contradictoires. C’est pourquoi les trajectoires ou préférences individuelles sont diverses et parfois improbables
On peut noter que ces changements d’identité, s’ils sont propres à toute vie humaine, sont aussi une caractéristique de l’époque contemporaine. Le travail est devenu plus flexible, le couple est devenu plus fragile et les vies familiales sont séquencées, les individus sont aujourd’hui nombreux à avoir des identités plurielles car la société les place face à de nombreuses instances de socialisation.
B) la socialisation secondaire, un nouvel apprentissage : l’exemple de la socialisation anticipatrice
Doc. un exemple de socialisation anticipatrice (Doc un exemple de socialisation anticipatrice)
9-son accent, sa façon de parler, sa syntaxe, il a dû accentuer son intérêt pour la culture : il est allé à elle, il a été poussé à ça, par son environnement.
10-il cherche à intérioriser les normes de langage et les normes relatives aux pratiques culturelles qui ne sont pas celles de son milieu d'origine mais qui sont celles du groupe auquel il souhaite appartenir.
Ici, l’individu rejette sa culture d’origine et il essaie de se conformer à une autre culture qui lui sert de modèle et à laquelle il souhaite accéder. Il oppose la culture du groupe auquel il souhaite appartenir à celle du groupe auquel il a appartenu.
Comme nous l’avons déjà dit, les socialisations secondaires peuvent renforcer ou transformer les socialisations primaires, dans cet exemple, il apparaît clairement que la socialisation secondaire se construit en opposition avec la socialisation primaire :
Socialisation anticipatrice : les individus désireux d’intégrer un groupe social particulier, souvent mieux considéré que le leur, vont chercher à adopter les comportements et codes de celui-ci. Pour R.K. Merton, c’est une socialisation où l’individu intériorise les normes et les valeurs d’un groupe de référence (auquel il souhaite appartenir) distinctes de celles du groupe d'appartenance.
II/ quand la socialisation secondaire s’oppose à la socialisation primaire
A) La mobilité sociale ascendante
Doc. 3 p.127
Soubattra Danasségarane s’élève dans la hiérarchie sociale, il connaît ainsi une mobilité ascendante. Elle quitte son milieu familial, celui des artisans commerçants (groupe d’appartenance) pour accéder à un groupe de CPIS et d’intellectuels (groupe de référence).
La socialisation secondaire se substitue à la socialisation primaire par le biais de l’école. Soubattra Danasségarane va d'abord se construire en opposition par rapport au modèle familial avant d'y revenir par la suite (sa capacité à répondre de manière conforme aux N&V à la fois de son milieu professionnel et de son milieu famillial fait de lui un "transclasse", c'est à dire qu'il est capable d'évoluer dans les deux milieux). Sa réussite à l'école va lui permettre de s'élever dans la hiérarchie sociale.
Si la socialisation est un processus guidé notamment par une certaine forme de déterminisme social, il n’en demeure pas moins que le libre arbitre individuel conserve son importance, d’autant plus aujourd’hui avec la mise en avant de l’individualisme qui fait de l’individu et de son autonomie des valeurs centrales de la société.
B) Les ruptures biographiques
Doc.4 p.127
Un évènement traumatisant peut également être à l'origine d'une variation dans le processus de socialisation.
N'importe qui est susceptible, un jour ou l'autre de faire un séjour en prison, il faut alors jouer un nouveau rôle où l'individu va devoir intérioriser de nouvelles normes et de nouvelles valeurs, comme l’isolement, le manque de communication, qui sont en opposition avec les N&V qu’on avait intériorisées préalablement. De sorte qu’en sortant de prison on ne maîtrise plus aussi bien les liens avec les autres, sa capacité à interagir avec les autres à régresser. On doit tout réapprendre et c’est ce réapprentissage qui complique la réinsertion. Comment retrouver sa place dans une société dont on a été exclu.
+doc mobilité : fils de CPIS qui deviennent ouvriers ou employés (voir table de destinée déjà distribuée)
+ l’individu qui devient alcoolique fait un apprentissage de cette conduite déviante. Sa vie tourne autour de sa consommation d’alcool et il doit revoir son rapport au travail et aux autres ce qui suppose d’intérioriser de nouvelles normes de comportement, il apprend à « tenir l’alcool ». Il y a évidemment rupture avec la socialisation primaire. De même, lorsqu’il fait le chemin inverse, l’alcoolique en cure de désintoxication doit tout réapprendre, il doit s’éloigner de certaines tentations (sorties avec les potes), fréquenter de nouveaux lieux, adopter de nouvelles habitudes… Les expériences à l’âge adulte peuvent rentrer en contradiction avec ce qui a été précédemment acquis et contribuer à modifier les identités sociales. C’est le cas dans la socialisation anticipatrice.
Notion de rupture biographique (séjour en prison, fréquentation d’une grande école,…) qui conduit à une transformation radicale du mode de vie des individus et à des restructurations identitaire. Parfois, un évènement brutal, comme une maladie, ou une perte d’emploi, en particulier si elle se prolonge, ou de rencontres improbables, font radicalement dévier les trajectoires individuelles.
On parle de conflits de socialisation (entre milieu d’origine et milieu d’appartenance) et de trajectoires improbables (lorsque les trajectoires individuelles s’écartent fortement de ce qui est attendu statistiquement).
Du fait de la puissance de l’action socialisatrice, le passé d’un individu est incorporé en lui. C’est dire s’il est impossible de rompre complétement avec la socialisation primaire sans rompre avec une partie de soi-même.
rappel :
Socialisation primaire : la socialisation primaire désigne le processus de socialisation qui se déroule pendant l’enfance (principaux agents : famille, école). Donc peu d'agents de socialisation. Normes et valeurs générales
Socialisation secondaire : poursuite de ce processus à l’âge adulte avec de nouveaux agents de socialisation (travail, association, club de sport…). Multiplication des agents de socialisation. Normes et valeurs spécifiques
fin du chapitre
t.à.f pour 10/02 : préparer le DS (exercice type bac ; programme : chapitre sur la socialisation)
mardi 4 février 2025
Présentation du Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire (EC3) et application à partir d'un sujet.
retour au cours
B) Les ruptures biographiques
Doc.4 p.127
Un évènement traumatisant peut également être à l'origine d'une variation dans le processus de socialisation.
N'importe qui est susceptible, un jour ou l'autre de faire un séjour en prison, il faut alors jouer un nouveau rôle où l'individu va devoir intérioriser de nouvelles normes et de nouvelles valeurs, comme l’isolement, le manque de communication, qui sont en opposition avec les N&V qu’on avait intériorisées préalablement. De sorte qu’en sortant de prison on ne maîtrise plus aussi bien les liens avec les autres, sa capacité à interagir avec les autres à régresser. On doit tout réapprendre et c’est ce réapprentissage qui complique la réinsertion. Comment retrouver sa place dans une société dont on a été exclu.
+doc mobilité : fils de CPIS qui deviennent ouvriers ou employés (voir table de destinée déjà distribuée)
+ l’individu qui devient alcoolique fait un apprentissage de cette conduite déviante. Sa vie tourne autour de sa consommation d’alcool et il doit revoir son rapport au travail et aux autres ce qui suppose d’intérioriser de nouvelles normes de comportement, il apprend à « tenir l’alcool ». Il y a évidemment rupture avec la socialisation primaire. De même, lorsqu’il fait le chemin inverse, l’alcoolique en cure de désintoxication doit tout réapprendre, il doit s’éloigner de certaines tentations (sorties avec les potes), fréquenter de nouveaux lieux, adopter de nouvelles habitudes… Les expériences à l’âge adulte peuvent rentrer en contradiction avec ce qui a été précédemment acquis et contribuer à modifier les identités sociales. C’est le cas dans la socialisation anticipatrice.
Notion de rupture biographique (séjour en prison, fréquentation d’une grande école,…) qui conduit à une transformation radicale du mode de vie des individus et à des restructurations identitaire. Parfois, un évènement brutal, comme une maladie, ou une perte d’emploi, en particulier si elle se prolonge, ou de rencontres improbables, font radicalement dévier les trajectoires individuelles.
On parle de conflits de socialisation (entre milieu d’origine et milieu d’appartenance) et de trajectoires improbables (lorsque les trajectoires individuelles s’écartent fortement de ce qui est attendu statistiquement).
Du fait de la puissance de l’action socialisatrice, le passé d’un individu est incorporé en lui. C’est dire s’il est impossible de rompre complétement avec la socialisation primaire sans rompre avec une partie de soi-même.
rappel :
Socialisation primaire : la socialisation primaire désigne le processus de socialisation qui se déroule pendant l’enfance (principaux agents : famille, école). Donc peu d'agents de socialisation. Normes et valeurs générales
Socialisation secondaire : poursuite de ce processus à l’âge adulte avec de nouveaux agents de socialisation (travail, association, club de sport…). Multiplication des agents de socialisation. Normes et valeurs spécifiques
fin du chapitre
Chapitre V – Comment se construisent et évoluent les liens sociaux ?
Q1 : Qu’est-ce qu’un groupe social et quelle est la nature des liens qui y lient les individus ?
O1 : comprendre et pouvoir illustrer la diversité des liens qui relient les individus au sein de différents groupes sociaux (famille, groupes de pairs, univers professionnel, associations, réseaux).
I / Les groupes sociaux autrefois
A) Ordres et castes
Dans les sociétés traditionnelles les sociétés sont composées de groupes réels qui ont une existence légale, juridique. La société reconnaît donc leur existence. Ces groupes structurent la société et son fonctionnement dans la mesure où des droits et des devoirs spécifiques sont assignés à chaque membre en fonction du groupe auquel il appartient.
1) Les castes
doc. les castes (Doc le systeme des castes)
Les castes sont des groupes sociaux hiérarchisés principalement sur la base de principes religieux. Elles forment des groupes fermés et cloisonnés : on naît et on meurt dans la même caste, on se marie à l’intérieure de la caste (endogamie). En Inde et dans l’esprit des castes, les relations sociales sont organisées autour de la relation « pureté/ répulsion ». L’esprit de caste interdit formellement les contacts physiques, sexuelles, les rapports en commun entre membres de castes différentes. Si un contact a lieu, il faut procéder à un rite de purification. Des tribunaux de castes jugent les déviants et jugent contre eux des sanctions pouvant aller jusqu’à l’exclusion définitive. Dans ce cas, l’individu perd son identité sociale, il n’est plus rien, ne peut rejoindre une autre caste, il devient « intouchable », mis au ban de la société. Aboli en 1947, le système des castes exerce encore une puissante influence sur les mentalités et les pratiques sociales.
Chaque caste se voit assigner des fonctions sociales précises auxquelles sont associés des droits et privilèges particuliers. On distingue 4 castes hiérarchisées dont les pouvoirs sont eux-mêmes hiérarchisés (les 4 varnas):
-les Brahmanes : prêtres, enseignants, professeurs (professions liées au sacré) ;
-les Kshatriyas : rois, princes, administrateurs, soldats (qui a le pouvoir temporel) ;
-les Vaisyas : artisans, commerçants, hommes d’affaires, agriculteurs, bergers (lié au clan)
-les Sudras : les serviteurs
Spécificité des castes : langue (parlé), habillement, profession, mariage.
En accomplissant fidèlement les tâches assignées à sa caste, il est possible pour un individu de renaître dans une caste supérieure. Le dessein ultime est le Moksha, le retrait du cycle de vie et de mort, par l’acquisition d’une haute spiritualité qui repose dans les interprétations traditionnelles de l’hindouisme sur le fait de naître Brahmane. Chacun peut espérer le salut en accomplissant les devoirs inhérents de sa caste.
lundi 10 février 2025
correction de l'IE du 03/02
DS (1h30)
mardi 11 février 2025
1) Les castes
Les castes sont des groupes sociaux hiérarchisés principalement sur la base de principes religieux. Elles forment des groupes fermés et cloisonnés : on naît et on meurt dans la même caste, on se marie à l’intérieure de la caste (endogamie). En Inde et dans l’esprit des castes, les relations sociales sont organisées autour de la relation « pureté/ répulsion ». L’esprit de caste interdit formellement les contacts physiques, sexuelles, les rapports en commun entre membres de castes différentes. Si un contact a lieu, il faut procéder à un rite de purification. Des tribunaux de castes jugent les déviants et jugent contre eux des sanctions pouvant aller jusqu’à l’exclusion définitive. Dans ce cas, l’individu perd son identité sociale, il n’est plus rien, ne peut rejoindre une autre caste, il devient « intouchable », mis au ban de la société. Aboli en 1947, le système des castes exerce encore une puissante influence sur les mentalités et les pratiques sociales.
Chaque caste se voit assigner des fonctions sociales précises auxquelles sont associés des droits et privilèges particuliers. On distingue 4 castes hiérarchisées dont les pouvoirs sont eux-mêmes hiérarchisés (les 4 varnas):
-les Brahmanes : prêtres, enseignants, professeurs (professions liées au sacré) ;
-les Kshatriyas : rois, princes, administrateurs, soldats (qui a le pouvoir temporel) ;
-les Vaisyas : artisans, commerçants, hommes d’affaires, agriculteurs, bergers (lié au clan)
-les Sudras : les serviteurs
Spécificité des castes : langue (parlé), habillement, profession, mariage.
En accomplissant fidèlement les tâches assignées à sa caste, il est possible pour un individu de renaître dans une caste supérieure. Le dessein ultime est le Moksha, le retrait du cycle de vie et de mort, par l’acquisition d’une haute spiritualité qui repose dans les interprétations traditionnelles de l’hindouisme sur le fait de naître Brahmane. Chacun peut espérer le salut en accomplissant les devoirs inhérents de sa caste.
2) Les ordres
En Europe, au moyen âge et durant l’Ancien Régime, trois Ordres ont longtemps co-existés : la noblesse, le clergé et le Tiers-Etat. Ce sont des groupes sociaux hiérarchisés en fonction de la dignité accordée aux différentes fonctions sociales. La transmission des statuts est largement héréditaire et la mobilité est réduite.
En théorie, le clergé est au –dessus dans la hiérarchie (fonction d’intermédiaire entre Dieu et les hommes), mais la Noblesse dont la fonction principale est le métier des armes jouit d’un égal prestige. Le Tiers-Etat s’adonne à des tâches peu prestigieuses : agriculture, artisanat commerce. Le clergé est soumis au droit céleste, alors que la Noblesse est soumise au droit divin. Dans la Noblesse, le souci de pureté du sang, de la lignée, engendre une forte endogamie (proche de celle des castes) et la transmission des fonctions sociales est fortement héréditaire, il n’y a donc pas ou peu de mobilité sociale. Au sein du tiers- Etat, une couche bourgeoise s’enrichit, jetant les bases du capitalisme, tandis que la noblesse ne peut accéder à des fonctions mercantiles. Une certaine convergence d’intérêts apparaît alors entre la noblesse (besoin d’argent) et la bourgeoisie avide de reconnaissance (prestige). L’Etat vend alors des charges anoblissantes à la bourgeoisie en créant une noblesse de robe (néanmoins inférieure à la noblesse de rang.
Les ordres furent abolis la nuit du 4 août 1789. Article 1er de la déclaration des droits de l’homme : « Les hommes naissent libres et égaux en droits, les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». Un demi-siècle après la révolution française, si les inégalités de droit ont bien été abolies, certains intellectuels constatent encore de grandes inégalités de fait.
Quels sont les traits communs aux systèmes d’ordres et de castes ?
Les traits communs aux systèmes d’ordres et de castes sont :
-des droits spécifiques,
-des fondements religieux,
-des fonctions spécifiques selon les positions,
-l’endogamie est la règle,
-pouvoirs hiérarchisés,
-reproduction sociale.
-groupe de moins en moins nombreux et de plus en plus riche à mesure que l’on s’approche du sommet.
B) Les classes d’âges
Aujourd’hui on parle des jeunes, qui sont-ils ? quelle catégorie d’âge ? quelles spécificités ?
doc. Masaï (Doc les classes d ages un groupe social)
Autrefois les classes d'âges dans le groupe communautaire avait une importance réelle dans la mesure où l'âge définissait l'appartenance au groupe à travers des fonctions, des droits et des devoirs spécifiques. Chaque groupe entretient des liens particuliers au sein du groupe et entre les groupes. Il y a des critères observables, repérables : coiffures spécifiques, armes spécifiques, régime alimentaire spécifique...
Relations spécifiques et fonctions spécifiques, règles spécifiques. Dans ce cadre, les classes d’âges apparaissent comme des groupes sociaux ayant une réalité propre, une existence réelle, chacune est une force agissante dans la société. L’approche est donc réaliste.
Attention, catégorie : ensemble d’individu rassemblé car ils possèdent une caractéristique commune (âge, sexe, profession, couleur des yeux…). Approche nominaliste du groupe. Dans le cas de l'âge, si l'on forme des classes d'âge quinquennales (5 ans), ou les 10-11 ans ou les 42-43 ans, les individus rassemblés ont en commun essentielement leur âge. Le groupe ainsi formé n'a pas de réalité propre, il n'existe que dans l'esprit du chercheur qui fait sa recherche.
Si l’on considère le groupe formé par l’ensemble des femmes, on peut dire qu’il s’agit d’une catégorie sociale, car toutes les femmes, qu’elles soient grandes ou petites, célibataires, mariées, ou veuves, ouvrière ou cadre,…, ont la même caractéristique biologique qui les rassemble, elle porte toutes le nom « femmes » (donc nominaliste). Mais au-delà de ce seul critère, toutes les femmes ont un autre point commun : les discriminations et inégalités dont elles font l’objet, le harcèlement qu’elles subissent dans la rue, dans les transports, la double-vie qu’elles mènent entre l’entreprise et la maison, etc… De plus, les femmes sont capables de se mobiliser et elles le font au travers notamment des associations féministes. Les femmes forment donc un groupe qui a une existence réelle dans la société, un groupe spécifique auquel sont attachés des droits et des devoirs spécifiques (donc réaliste), elles forment donc un groupe social.
II/ Les groupes sociaux d’hier à aujourd’hui
Groupes primaires, groupes secondaires et classes sociales
1) Etablissent des liens directs et indirects (groupes primaires et secondaires)
Doc. Tous les groupes sociaux ne se valent pas (Doc tous les groupes sociaux ne se valent pas)
En France, en 2008, d'après l'ISL, sur 100 personnes interrogées, 97 pensent que la famille est très ou assez importante.
Les individus sont insérés dans des groupes sociaux dont les caractéristiques diffèrent.
C’est au sein des groupe primaires (ex : la famille, groupe d’amis), lors de la socialisation primaire que se construit l’identité des individus. Ces groupes se caractérisent par des relations directes de face à face, par un fort sentiment d’appartenance (expression d’une identité collective, « sentiment de l’unité du tout ») et impliquent une forte solidarité (cohésion sociale forte). Ces groupes sont de taille réduite et les relations sont intenses, fréquentes et intimes.
Mais le développement de l’identité de l’individu ne se fait pas uniquement au sein des groupes restreints, il se fait également dans des groupes secondaires (associations, partis politiques, syndicats) auxquelles nous appartenons. Les relations sont ici marquées du sceau de l’utilité, les relations y sont plus formelles et moins chargées d’intensité.
Ces groupes auxquels les individus s’identifient se distinguent par leur taille, le rôle, leur mode de fonctionnement ou leur degré de cohésion. Les règles de fonctionnement et d’organisation ont été préalablement fixées.
groupes primaires | groupes secondaires |
-petite taille -fort sentiment d'appartenance -forte cohésion -N&V plus générales -relations basées sur l'intimité -relations moins formelles -relation plus intenses |
-grande taille -faible sentiment d'appartenance -faible cohésion -N&V plus spécifiques -relations basées sur l'utilité -relations plus formelles (plus codifiées) -relations moins intenses |
2) Génèrent une certaine conscience d’appartenance commune
Le sentiment d’appartenance à un groupe correspond au sentiment d’être intégré à ce groupe. Les individus ont conscience que leur place dans le groupe (statut) définit un certain rôle qu’ils ont à jouer du fait de leur participation à la vie du groupe. Ainsi, les élèves prennent-ils conscience qu’ils forment un groupe social dont les N&V ont été intériorisées avec plus ou moins de succès : ambition, travail, régularité, sens de l’effort, assiduité, ponctualité, solidarité et coopération. C’est en respectant ces N&V que l’individu s’insère dans le groupe et par ce fait, réussit sa scolarité. Inversement, ce sont souvent les élèves les moins intégrés au groupe classe qui ont le plus de chances d’être en difficulté scolaire voire en décrochage.
Classe sociale chez Marx :
Marx analyse une société post-révolutionnaire où les privilèges de quelques-uns ont été abolis. Les ordres n’existent plus mais les inégalités restent très fortes. La société est-elle toujours composée de groupes sociaux ? Si ces groupes existent, on ne peut les appeler ordres, ou castes. Marx donne le nom de classe sociale à ces différents groupes sociaux qui selon lui structurent la société et permettent d’en expliquer son fonctionnement et son organisation. Une classe sociale est un ensemble d’individus qui répondent à deux caractéristiques :
-classe en soi : les individus occupent la même position dans les rapports de production (donc aspect nominaliste).
-classe pour soi : les individus ont une conscience de classe qui se développe dans la lutte. C’est un sentiment d’appartenance. Donc le groupe existe (classe en soi)→ il lutte → la conscience de classe apparaît (sentiment d’appartenance : classe pour soi).
Il existe plusieurs classes sociales mais Marx insiste plus particulièrement sur l’opposition entre deux groupes : les bourgeois (patrons, capitalistes…) et les prolétaires (travailleurs, salariés, ouvriers…). Cette opposition est au cœur de l’organisation sociale. La société de Marx est donc bi-polaire : deux pôles s’affrontent.
Quels sont les deux critères principaux qui permettent de définir une classe sociale selon Marx?
-occuper la même place dans les rapports sociaux de production (classe en soi qui résulte de l’organisation objective de la production). Les individus composent ainsi une classe en soi.
-avoir conscience d’appartenir à une classe sociale, regroupant des individus qui parce qu’ils occupent la même position dans la sphère économique partagent les mêmes intérêts qu’ils doivent défendre collectivement. Ces intérêts sont contraires à ceux d’autres classes et ils doivent être défendus dans le cadre de la lutte des classes (c’est la classe pour soi – prise de conscience collective des intérêts de classe : l’enjeu porte sur le partage de la valeur ajoutée : vision réaliste de la société). C’est la classe pour soi.
La lutte est le moteur de l’histoire. La vision de Marx est une vision conflictuelle de la société. « L’histoire de toute la société jusqu’à aujourd’hui est l’histoire de la lutte des classes. Hommes libres et esclaves, patriciens et plébéiens, barons et serfs, maîtres et compagnons, bref oppresseurs et opprimés dressés les uns contre les autres dans une opposition constante, ont mené une lutte ininterrompue, tantôt cachée, tantôt ouverte, une lutte qui s’est chaque fois terminée par un bouleversement révolutionnaire ou par la ruine commune des classes sociales ». Manifeste du Parti Communiste, K. Marx et F. Engels, 1848.
Pourquoi Marx considère-t-il que les salariés sont exploités par les capitalistes ?
Le salarié échange sa force de travail contre un salaire. Ce salaire n’est pas lié aux quantités que le salarié est capable de produire et donc au profit que son employeur pourra réaliser grâce à cette production une fois les salaires et les coûts payés. Le salaire est fixé sur un marché (salaire de subsistance : salaire nécessaire à la reproduction de la force de travail) et le salarié accepte dans le contrat sa rémunération.
Marx pense que le prix de la force de travail dépend comme pour toutes les autres marchandises, de la quantité de travail nécessaire pour la produire : salaire de subsistance. Les patrons s’enrichissent grâce au travail de leurs employés qui chaque jour produisent une valeur supérieure au salaire de subsistance. Ils travaillent donc une partie de leur journée pour le patron : surtravail considéré par Marx comme la source de l’exploitation.
Ainsi, pour Marx la plus-value du patron vient du surtravail qui correspond à la quantité de valeur produite par l’ouvrier au-delà du temps de travail nécessaire pour produire une valeur égale à celle qu’il a reçu sous forme de salaire.
On retient en général deux classes sociales : les capitalistes (bourgeois, les détenteurs des moyens de production) et les prolétaires (qui ne détiennent que leur force de travail) : bipolarisation.
C’est la place qu’occupent les individus dans le monde économique qui détermine leur appartenance à une classe sociale. Certains sont capitalistes, d’autres prolétaires et les intérêts des deux groupes divergent.
Un groupe social est identifiable par le reste de la société (il est repérable). Grâce à sa cohésion, un groupe social peut être acteur de la vie sociale. Pour qu’un groupe social existe et se maintienne, il faut que ses membres aient en commun un minimum de manières de penser, de sentir, d’agir, qui opère une démarcation nette avec le reste de la société. Il existe une grande diversité de groupe sociaux : nation, ethnies, partis politique, syndicats, groupes religieux, groupes d’amis, les Terminale ES1 du lycée Bellevue, équipes sportives…
Groupe social : ensemble d’individu formant une unité sociale durable, caractérisée par des liens internes (directs ou indirects) plus ou moins intenses, une situation et: ou des activités communes, une conscience collective plus ou moins affirmée (sentiment d’appartenance); cette unité est reconnue par les autres.
Classe sociale chez Marx : Une classe sociale est à la fois une classe en soi et une classe pour soi. Ce sont les premiers groupes sociaux théorisés par la sociologie (pas d’existence réelle comme dans caste ou ordre, n’existe que dans l’esprit du chercheur). Avant les sociologues, les économistes (classes de production : rentiers, capitaliste, travailleurs)
Classe sociale chez Marx : Au sens strict, une classe sociale est à la fois une classe en soi et une classe pour soi. Dans un sens plus large il s'agit de groupes ayant les mêmes styles de vie, des conditions de vie identiques, des activités communes. Ce sont les premiers groupes sociaux théorisés par la sociologie (pas d’existence juridique comme dans les caste ou ordres, mais la question se pose de leur existence réelle, ces groupes n'existent-ils que dans l’esprit du chercheur ? C'est toute la question). Avant les sociologues, les économistes (classes de production : rentiers, capitaliste, travailleurs)