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mars
lundi 3 mars 2025
retour sur les classes sociales chez Marx (classe en soi et classse pour soi)
B) la nature des liens au sein des groupes
1) La famille
Doc.2 p.136
En France, en 2014, d’après l’INSEE, sur 100 jeunes âgés de 18 à 24 ans dont le père est cadre supérieur, 88 ont reçu un soutien financier de la part de leurs parents. L'aide moyenne s'élève à 396 euros.
Les enfants de cadres sont davantage aidés que les enfants d'ouvriers car les parents ont plus de moyens et car les enfants entrent plus tard que les enfants d'ouvriers sur le marché du trava (études courtes pour les ouvriers qui sont donc plus rapidement autonomes).
La famille est un acteur majeur du lien social en particulier car elle permet l'intégration de l'individu au corps social. Cette intégration repose sur trois piliers :
-Comme nous l'avons vu dans le chapitre précédent, la famille socialise en transmettant des N&V.
-Mais attention la famille sociabilise également, elle rend les individus capables de vivre en société, de tisser des liens avec les autres et d'interagir avec eux.
-Enfin, la famille participe de la construction de l'identité sociale de l'individu, en lui transmettant un nom, un métier parfois, des valeurs politiques...
Ainsi, en socialisant, en sociabilisant et en participant à la construciton de nos identités, la famille est agent de l'intégration sociale.
Cette intégration suppose l'existence de liens entre l'individu et son environnement. On parle de lien social pour qualifier le ciment qui lie les individus les uns aux autres et garantit l'intégration à la société.
Attention ! Les deux approches (grilles d’analyse du lien social) qui permettent d’analyser le lien social :
- compter pour… / compter sur…
-le lien social revêt plusieurs dimensions : lien marchand (relations marchandes avec les commerçants ou entre l’entreprise et les salariés), lien de proximité (sociabilité avec les voisins, les amis, la famille…), lien de solidarité (sécurité sociale qui établit un lien entre des individus anonymes : « mes cotisations financent la pension de retraite d’un senior ») et le lien politique (voter, militer, manifester – après la révolution les individus s’adressaient les uns aux autres en s’interpellant : « citoyen, …)
Dans la famille, les liens qui sont à l’œuvre sont : Lien de proximité, lien de solidarité, lien politique (parents/enfants, expression libre/régulée).
2) Le travail
Doc.1 p.138
En France, en 2018, d’après l'observatoire Cegos, sur 100 salariés, 41 considèrent que les échanges et les contacts avec les collègues sont n des facteurs qui contribuent le plus à la motivation au travail.
Le travail est lieu majeur de l’intégration qui participe à la construction du lien social pour au moins 3 raisons :
-c’est un lieu de socialisation : on y intériorise des normes et des valeurs propres à la culture de l’entreprise pour laquelle on travaille (Friday wear, open space, pointeuse…)
-c’est un lieu de sociabilité : on y discute avec ses collègues, on s’y fait des amis…
-c’est un lieu de construction de l’identité : on existe au travers de son emploi, grâce au salaire qui nous permet de satisfaire des besoins et de nous protéger contre les risques d’existence.
Le travail est le lieu de liens de proximité, de liens marchands, mais aussi de liens de solidarité (Sécurité Sociale), et également de liens politiques (syndicalisme, vote aux élections professionnelles)
Autrement dit, tous les liens au fondement du lien social sont ici présents : lien marchand, lien politique, lien de solidarité et lien de proximité.
3) Les associations
Doc.3 p.173
En France, en 2016, d'après l'INSEE, sur 100 individus âgés de 16 à 24 ans, 23 sont adhérents d'une association
Comme pour la famille et l’emploi, la vie associative est une autre instance d’intégration pour l’individu. Il y est socialisé (il intériorise de nouvelles N&V), sociabilisé (il s’y fait des amis) et l’association participe à la construction de son identité personnelle.
De même, l’association développe cette double dimension de « compter sur » et de « compter pour » les autres.
Enfin, encore une fois la vie associative se fonde sur une pluralité de liens à la fois marchand (ou plutôt non-marchand dans ce cas précis – bénévolat), de proximité (on y fait des rencontres), de solidarité (puisqu’on est lié aux autres, qu’on aide et que l’on fait don de son travail ou de ses compétences), et politique (la vie associative est l’expression d’une forme de comportement dans la cité (polis / ethos = cité/ comportement, action).
Lien politique, lien de solidarité (bénévolat), lien non marchand (don), lien de proximité
Q2 : Comment décrire la société française contemporaine ? De quels groupes est-elle constituée ?
O2 : connaître les critères de construction des Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS)
I/ Principes de construction
doc.1 p.140
Il s’agit de caractériser les individus en fonction de leur rapport à l’emploi (actif/ inactif) et de leur profession, mais en même temps d’associer un statut social (« rien ne marque un homme comme la profession », Edmond Goblot).
Le statut social correspond à la place qu’occupe un individu ou un groupe d’individus dans la hiérarchie sociale.
L. Thevenot et A. Desrosières (deux administrateurs de l’INSEE) vont construire des groupes socioprofessionnels d’actifs en utilisant 5 critères de classement : le statut de l’emploi (indépendant/ salarié), le secteur d’activité (primaire, secondaire, tertiaire), la hiérarchie dans l’entreprise (haute/ basse), le niveau de qualification (élevé/ moins élevé) et la nature du travail (manuel/ autre que manuel).
Groupes : agriculteurs exploitants (1), artisans, commerçants et chef d'entreprises (2), Cadres et professions intellectuelles supérieures (3), professions intermédiaires (4), employés (5), ouvriers (6).
A ces six groupes d'actifs s'ajoutent deux groupes d'inactifs : les inactifs ayant déjà travaillé, les inactifs n'ayant jamais travaillé. 32 CSP (catégories socio professionnelles) et 500 professions environ.
schéma de construction des PCS (Doc schema de construction des pcs)
II/ Les objectifs
La classification en groupe socioprofessionnels avait trois objectifs :
A) Constituer des groupes différenciés (c'est-à-dire suffisamment différents les uns des autres) pour pouvoir les hiérarchisés.
Doc. les principales caractéristiques selon la PCS (Doc principales caracteristiques selon la pcs).
t.à.f pour le 04/02 : répondre aux trois questions du document sur les principales caractéristiques selon la PCS
t.à.f pour le 11/02 : préparer l'interrogation écrite (programme : tout le chapitre 5)
mardi 4 mars 2025
correction du DS du 10/02
retour au cours
II/ Les objectifs
La classification en groupe socioprofessionnels avait trois objectifs :
A) Constituer des groupes différenciés (c'est-à-dire suffisamment différents les uns des autres) pour pouvoir les hiérarchisés.
Doc. les principales caractéristiques selon la PCS (Doc principales caracteristiques selon la pcs).
En France en 2003 d'après l'INSEE, sur 100 CPIS, 84,1 ont niveau de diplôme supérieur ou équivalent au BAC.
En France, en 2005 d'après le BIT, sur 100 CPIS, 4 sont au chômage.
En France, en 2004, d'après l'INSEE, sur 100 CPIS, 90 sont partis en vacances.
En France, en 2005, d'après l'INSEE, le salaire mensuel moyen d'un cadre s'élève à 5049 euros.
En France, en 2005, d'après l'INSEE, un CPIS âgé de 35 ans peut espérer vivre encore 46 ans.
Les CPIS apparaissent toujours comme la catégorie la plus favorisée au regard des critères de classement étudiés (départ en vacances, salaires, espérance de vie, chômage…). Les ouvriers sont fréquemment en dernière position et jamais bien placés dans la hiérarchie. Les employés ne sont jamais très loin des ouvriers et les PI apparaissent toujours au milieu du classement ou vers le haut. Enfin, les agriculteurs et les ACCE semblent bien difficiles à situer dans la hiérarchie. Un classement (une hiérarchie) semble donc possible pour les groupes de salariés mais il est difficile d’y intégrer les indépendants.
Les CPIS semblent se trouver au sommet de la pyramide sociale, puis les PI et enfin les employés et ouvriers. Les agriculteurs et les ACCE gravitent autour de cette pyramide et se dispersent de haut en bas de la pyramide.
B) Constituer des groupes homogènes (constitués d’individus qui se ressemblent, notamment d’un point de vue culturel).
Doc. Pratiques culturelles selon la PCS (Doc pratiques culturelles a l age adulte selon la pcs)
En France, en 2005, sur 100 individus de plus de 15 ans, 58 ont lu au moins un livre au cours des 12 derniers mois.
En France, en 2005, sur 100 ouvriers, 34 ont lu au moins un livre au cours des 12 derniers mois.
On peut mettre en évidence la sur-représentation d’un phénomène dans une catégorie. On compare pour cela le résultat de la catégorie socioprofessionnelle dans la pratique d’une activité culturelle (lecture, théâtre, concert) par rapport à celui de l’ensemble de l’échantillon étudié. Un résultat supérieur à la moyenne signifie que le phénomène étudié (lecture, théâtre) est sur-représenté dans la catégorie et inversement, on parle de sous-représentation lorsque le résultat est inférieur à la moyenne. La lecture, le théâtre et les concerts sont sur-représentés chez les CPIS et sous-représentés chez les ouvriers.
Il est difficile de faire apparaître de véritables homogénéités au sein des groupes, toutefois, certains résultats vont dans ce sens. 83% des CPIS ont lu un livre au cours des 12 derniers mois : le groupe est homogène car la probabilité de rencontrer un cadre ayant lu un livre au cours des 12 derniers mois est forte. Les CPIS se ressemblent dans le rapport qu’ils entretiennent avec la lecture, beaucoup sont des lecteurs réguliers. De même, les ouvriers forment un groupe très homogène dans le rapport qu’ils entretiennent au théâtre puisque seuls 6% d’entre eux sont allés au théâtre au cours des 12 derniers mois (ce qui signifie que 94% n’y sont pas allés).
Certaines PCS forment donc des groupes homogènes (CPIS et ouvriers) au regard de certaines pratiques culturelles seulement. Il est difficile de parler d’une véritable homogénéité au sein de chaque groupe et c'est l'une des principales critiques adressées au modèles des PCS.
A première vue, ce sont les PCS dont les revenus sont les plus élevés qui entretiennent les rapports les plus étroits avec la culture (lecture, théâtre, expositions, ...) puisque les CPIS et les PI sont toujours en première position. Néanmoins, une analyse plus rigoureuse consistant à comparer les pratiques culturelles à revenu constant nous conduit à une autre conclusion. Si l'on s'intéresse à la situation des employés et des ouvriers dont les revenus sont très proches, il apparaît que les deux catégories ont des approches très différentes de la culture. Les employés ont beaucoup plus de pratiques culturelles que les ouvriers, alors même que leur revenu est très légèrement inférieur à celui des ouvriers. Le revenu ne semble donc pas être un déterminant important du lien que les individus entretiennent à la culture.
Relative homogénéité culturelle mais pas d’homogénéité salariale par exemple. !!! employés pas très homogènes sur ce qu’ils font mais sur ce qu’elles sont (très majoritairement des femmes). Les personnes appartenant à la même catégorie, sont supposés entretenir des relations personnelles entre elles et avoir des comportements et des opinions identiques.
C) Etudier et analyser les mutations de l’emploi dans le pays depuis 1945.
Doc. évolution des groupes socio professionnels (Doc evolution des groupes socioprofessionnels)
Les cinq grandes mutations de l'emploi sont : la salarisation, la tertiarisation, la féminisation, l'augmentation des qualifications et la précarisation des emplois
t.à.f pour le 10/03 : à partir du dernier document distribué et du cours, peut-on dire que les PCS (en tant qu'outils d'analyse de la société) permet de faire apparaître ces 5 mutations de l'emploi ?
lundi 10 mars 2025
interrogation écrite (20 minutes)
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C) Etudier et analyser les mutations de l’emploi dans le pays depuis 1945.
Doc. évolution des groupes socio professionnels (Doc evolution des groupes socioprofessionnels)
Les cinq grandes mutations de l'emploi sont : la salarisation, la tertiarisation, la féminisation, l'augmentation des qualifications et la précarisation des emplois
L’analyse du document nous permet de mettre en évidence la salarisation (baise des indépendants –agriculteurs et ACCE- et augmentation des employés, des PI et des CPIS), la tertiarisation (augmentation des CPIS, des PI et des employés et baisse des agriculteurs -secterur primaire- et des ouvriers -secteur secondaire), l’augmentation des qualifications (augmentation des CPIS et des PI, baisse des ouvriers et des agriculteurs) et la féminisation des emplois (augmentation des employés – cette catégorie est constituée à 75 % de femmes).
Seule la précarisation des emplois (CDD, temps partiel subi) n’apparaît pas à l’aide des 6 groupes d’actifs. En effet, les PCS ne donnent aucune indication sur la nature du contrat de travail.
C’est donc un succès pour identifier la salarisation, la tertiarisation, la féminisation et l’augmentation des qualifications mais l’on ne voit pas la précarisation.
III/ quels liens peut-on mettre en évidence avec cet outil
Doc.3 p.141
En France, en 2016, d'après l'INSEE, sur 100 CPIS, 26 sont adhérents d'une association sportive.
Les CPIS forment la catégorie qui adhère le plus à la vie associative alors que les ouvriers sont ceux qui adhèrent le moins.
+ impact du groupe sur perception des liens sociaux (doc.4 p.141)
En France, en 2014, d’après le CREDOC, sur 100 cadres, 81 perçoivent la cohésion sociale comme « pas très ou pas du tout forte », alors que sur 100 ouvriers, 70 sont dans ce cas.
Les deux premières lignes du doc. sont paradoxales dans la mesure où chez les cadres par exemple, une très forte majorité d’entre eux pensent que la cohésion sociale est faible (peu de solidarité au niveau collectif) et en même temps ils sont une forte majorité à avoir le sentiment d’être bien intégré. L’individualisme est le facteur qui fragilise le plus la cohésion sociale selon les cadres et le chômage aurait moins d'impact sur la cohésion. L’école est pour eux déterminante pour participer à cette cohésion et la perception qu’ils ont des services publics est plutôt bonne. Enfin, le travail leur apparaît comme un puissant facteur de sociabilité (donc d’intégration) et la peur de l’étranger est moins forte (il montre donc plus de tolérance).
On observe que les différentes PCS ne tissent pas les mêmes liens sociaux. En général, l’intégration sociale apparaît facilitée pour les cadres par rapport aux ouvriers par exemple. Les milieux de cadres développent davantage de liens politiques et de solidarité que les ouvriers.
Q3 : Comment le lien social a-t-il évolué ?
O3 : comprendre et savoir illustrer le processus d’individualisation ainsi que l’évolution des formes de solidarité en connaissant la distinction classique entre solidarité « mécanique » et solidarité « organique ».
I/ Transformation du lien social sous l’impact de la montée de l’individualisme
A) De quelques liens forts à une pluralité de liens faibles
Doc.les mutations du lien social (Doc les mutations du lien social dans les societes modernes)
Aujourd'hui l'individu n'est plus lié à la société par quelques liens forts, mais par une multitude de liens faibles. Lorsqu'un lien se rompt, les autres liens permettent le maintien de la solidarité et du rattachement de l'individu au groupe.
L’individu n’est plus déterminé par quelques relations fortes mais il qui construit sa pluralité auprès de plusieurs instances d’intégrations (au sein de plusieurs groupes sociaux), métaphore du monothéisme des valeurs propres aux sociétés d’autrefois, et du polythéisme des valeurs caractéristiques des sociétés modernes.
Individus pluriels (B. LAHIRE), les individus ont plusieurs appartenance, des goûts éclectiques, des influences plurielles et donc, des comportements moins déterminés socialement.
B) Du nous au je, l’individualisation des liens sociaux
Doc.4 p.143
L’identité du « je » prévaut sur l’identité du « nous », l’individu s’émancipe du groupe, il lui est de moins en moins dépendant quant à ses comportements, ses principes et idéaux, bref, quant à sa culture.
Individualisation : processus qui conduit les membres d’une société à se considérer comme autonomes par rapport à leur groupe d’appartenance. (émancipation de la conscience collective, les quelques liens forts deviennent de multiples liens faibles….)
On parle de montée de l’individualisme pour désigner la régression des valeurs collectives au profit de valeurs individuelles en termes d’autonomie, d’épanouissement personnel et de liberté. L'individu ne dépend plus d'une seule corporation (famille, travail,...) mais il a de multiples appartenances qui le définissent en tant qu'individu (club de sport, associations, emploi, groupe d'amis, groupe religieux...).
mardi 11 mars 2025
Les signaux de cette individualisation des rapportss sociaux et de la mise en avant de l'individu par rapport au collectif : procédure de divorce visant à être simplifiée (plus facile de casser le couple pour laisser l'individu s'épanouir), diminution du nombre de baptêmes (distanciation de l'individu avec le groupe religieux).
On parle de montée de l’individualisme pour désigner la régression des valeurs collectives au profit de valeurs individuelles en termes d’autonomie, d’épanouissement personnel et de liberté. L'individu ne dépend plus d'une seule corporation (famille, travail,...) mais il a de multiples appartenances qui le définissent en tant qu'individu (club de sport, associations, emploi, groupe d'amis, groupe religieux...).
!!! on distingue l’individualisme universaliste (les mêmes droits pour tous) et l’individualisme particulariste (chacun pour soi)
II/ la solidarité chez Durkheim
A) Solidarité mécanique
Doc.2 p.142
La taille du groupe influence son degré de consensus et l’intensité des incitations individuelles à participer : plus le groupe est petit, plus sa cohésion est forte et plus sa capacité à mobiliser ses membres à agir ensemble est développée. Ainsi, plus le cercle auquel nous appartenons est étroit, plus la liberté d’individualité que nous possédons s’amoindrit (la personnalité collective domine la personnalité individuelle), et inversement.
Durkheim : solidarité mécanique et organique : la société grandit et les relations en son sein s’organisent autour de la division du travail.
La solidarité mécanique est la forme de cohésion caractéristique des sociétés traditionnelles, essentiellement paysanne. Elle constitue une forme de solidarité obligée où les membres du groupe se doivent assistance. Elle est fondée sur la tradition et les ressemblances entre ses membres, qui partagent la même condition économique, et qui sont donc substituables (société paysanne).
Durkheim présente trois indicateurs de ce type de solidarité : la place du droit pénal (justice punitive et répressive), les pratiques religieuses (fortes) et l’usage des proverbes (courant).
B) Solidarité organique
La solidarité organique est la forme de cohésion des sociétés modernes, essentiellement urbaines où la densité de population est très élevée. Elle constitue une forme de solidarité élective où les individus entrent en relation de complémentarité fonctionnelle, conformément au mouvement de division du travail. Elle est fondée sur la différence des individus, qui occupent des métiers différents.
L’indice d’une telle solidarité organique se retrouve dans l’importance du droit restitutif qui régit le droit des affaires. Dans cette société urbaine à solidarité organique, la pratique religieuse et le recours au proverbe s’étiole.
Solidarité mécanique | Solidarité organique |
Société traditionnelle | Société industrielle |
Division du travail faible | Division du travail forte |
Principe de cohésion : tradition | Principe de cohésion : rationalité |
Lien social fondé sur les similitudes (qui se ressemble s’assemble) : individu peu différenciés (donc substituables), ils adhèrent à des valeurs et à des croyances communes. : lien social fondé sur la similitude car la conscience collective l’emporte sur la conscience individuelle. | Lien social fondé sur les différences et la complémentarité entre les individus. Cela signifie que la conscience individuelle l’emporte sur la conscience collective. |
Forte conscience collective. Existence commandée par des impératifs et des interdits sociaux. | La conscience individuelle se développe, la conscience collective impose une coercition moins forte. Marge d’interprétation plus étendue des impératifs sociaux. |
Droit répressif : sanction punitive lorsque la conscience collective est offensée (s’attaquer à l’un du groupe c’est attaquer tout le groupe). | Droit restitutif : on indemnise la victime. |
Place des proverbes et de la religion importante | Place des proverbes et de la religion faible |
Le passage de l’un à l’autre s’explique par l’affaiblissement de la conscience collective et la DT.
C. Solidarité organique et mécanique dans les sociétés modernes
1) La persistance de la solidarité mécanique dans les sociétés modernes
Doc. Club de supporters (Doc un club de football amateur en bourgogne)
La poussée des valeurs individualistes ne se traduit pas pour autant par une disparition des solidarités mécaniques qui caractérisent encore un large éventail de groupes de tailles variables. Dans le texte, la solidarité mécanique apparaît à travers : le fait que les membres du club (joueurs et supporters) se ressemblent (tous ouvriers habitant la même ville), la conscience collective est forte ("on ne fait ça" : le groupe s'impose à l'individu), la passion du football et le soutien à l'équipe de la ville se transmet de générations en générations (tradition). On peut ajouter que les slogans agissent un peu comme les proverbes d'autres fois.
La solidarité mécanique n’a pas complètement disparu religion, syndicat, association, famille, amis…
2) Solidarité organique dans les groupes primaires
Le choix des amis est un choix rationnel qui repose aussi sur la différenciation. On recherche chez l’autre ce que l’on n’est pas soi-même, on recherche les qualités qui nous font défaut. Mise en œuvre de la division du travail appliquée à l’amitié puisque ce qui est ici recherché est une forme de complémentarité.
Cette approche est généralisable à d’autres groupes primaires comme les réseaux associatifs où les membres sont également liés par un lien de complémentarité. Une association se définit comme une structure qui met en relation un ensemble de compétences et d’expertises spécifiques pour produire des b& s non marchands (expertise comptable, juridique, disponibilité…). A noter que dans la famille également, les relations, bien que basées fondamentalement sur une forme de solidarité mécanique, peuvent aussi reposer sur la rationalité : complémentarité des membres du ménages dans l’éducation des enfants ou pour la tâches domestiques.
Les relations interpersonnelles dépendent de la taille du groupe. Les relations dans les grands groupes sont souvent impersonnelles ; les individus y sont plus réservés, blasés, et ont tendance à développer des logiques d’indifférence, en même temps qu’ils accèdent à davantage de libertés (en ville par exemple). En revanche, dans les petits groupes, les relations seront plus personnelles ; les individus se connaissent et un contrôle social plus fort s’exerce limitant d’autant plus la liberté individuelle (village par exemple).
Q4 : les sociabilités du numériques améliorent-elles ou détériorent-elles le lien social ?
O4 : comprendre comment les nouvelles sociabilités numériques contribuent au lien social.
Sociabilité : activité par laquelle les individus créent et entretiennent des contacts avec d’autres personnes.
I/ objet d’étude : la structure en réseau
A) Une représentation simplifiée des relations sociales
Exemple de structuration de réseaux – comment un réseau social se structure-t-il ?
Doc. Différentes structures, différentes possibilités et contraintes (Doc differentes structures differentes libertes et contraintes)
Ces deux réseaux ont au moins deux points communs : le nombre d’agents et le nombre de liens. De plus on note que dans chaque réseau, deux agents ont trois liens directs tandis que les 6 autres n’ont que deux liens. Quelques points communs donc mais ces deux réseaux sont très différents.
Si l’individu 1 cherche un emploi dans l’entreprise de l’individu 6 dans le réseau A, on peut dire que le rôle des agents 4 et 5 est déterminant. Leur rôle est essentiel car 1 n’a pas le choix, il est obligé de passer par ces deux agents pour atteindre 6.
En revanche, dans le réseau B, le rôle de 4 et de 5 est facultatif puisque 1 peut atteindre 6 par deux autres chemins : soit en passant par 2, soit en passant par 3.
Dans le cas d’une épidémie, celle-ci sera plus facile à contenir dans le réseau A puisqu’il suffira de maîtriser le passage de 4 à 5, alors que dans le réseau B le virus peut se propager à partir de 1 vers 2, 3 et 4 et atteindre 5, 6,7 et 8 par trois chemins différents.
B) Le sociogramme, un instrument d’étude du réseau
Doc. Le sociogramme, un instrument d’étude des réseaux (Doc le sociogramme un instrument d etude des reseaux)
t.à.f pour le 17/03 : préparer les trois questions du document sur le sociogramme.
lundi 17 mars 2025
correction de l'IE du 10/03
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B) Le sociogramme, un instrument d’étude du réseau
Doc. Le sociogramme, un instrument d’étude des réseaux (Doc le sociogramme un instrument d etude des reseaux)
Un sociogramme est une représentation graphique d’une structure sociale (d’un groupe social, d’un réseau).
Ici, le lien étudié est l’amitié, une forme de la sociabilité. Les relations les plus nombreuses dans cette classe sont des relations « homosexuels », entre enfants du même sexe. Les garçons privilégient les liens masculins et les filles les liens féminins. Ainsi, on voit deux groupes se former sur la base du critère de genre.
Cette étude est particulièrement intéressant pour analyser l’évolution des relations entre filles et garçons aux plus jeunes âges. Les travaux de Moreno ont ainsi montré qu’avant la première année de primaire, les groupes d’enfants sont indifférencié sexuellement. Les filles et les garçons ont des amis filles et garçons. A partir de la première année de primaire, les relations commencent à se différencier et ce n’est qu’à partir de la 4ème année de primaire que la fracture est nette entre les deux groupes. Ce n’est qu’à la 8ème année que les relations retrouveront une forme hétérosexuelle.
C) La force des liens faibles (les trous structuraux)
Doc. Les liens faibles dépendent de la structure du réseau (Doc les liens faibles dependent de la structure du reseau)
Jules et Jim ont autant de contacts directs (5), mais tandis que Jim peut accéder aux informations de deux groupes distincts (15 liens indirects), Jules, lui, peut accéder à cinq groupes différents . Il dispose de plus de trous structuraux, il accédera donc à plus d’informations.
Ronald Burt montre que le capital social réside dans la possibilité d’exploiter à son avantage les trous structuraux, c’est-à-dire le fait que dans le maillage des liens interpersonnels, il y ait des vides, des individus non reliés entre eux qui sont des opportunités pour l’individu de se poser en intermédiaire contrôlant les flux d’information et la coordination des actions entre les individus se trouvant de part et d’autre du trou structural. Les travaux de Burt montrent notamment que les liens faibles sont des liens très importants dans l’accès à certaines ressources rares : l’emploi ou le logement.
Trou structural : vide entre contacts non redondants. Un trou structural signifie que dans le maillage des liens interpersonnels, il y ait des vides, des individus non reliés entre eux, qui sont des opportunités pour l'individu de se poser en intermédiaire contrôlant les flux d'information et la coordination des actions entres les individus se trouvant de part et d'autre du "trou structural".
Attention, on s’intéresse à 3 critères pour caractériser la position des individus dans un réseau : au degré de liberté, au degré de pouvoir et au degré de centralité des individus.
-liberté : beaucoup de lien = peu de liberté
-centralité : position centrale dans le réseau
-pouvoir : capacité à exploiter les trous structuraux.
Avec le développement d’internet, le langage courant tend aujourd’hui à réduire les « réseaux sociaux » aux réseaux numériques. Mais pour les sciences sociales, un réseau est un ensemble d’unités sociales dans lesquelles les individus (ou des organisations sociales) se trouvent reliés par des liens créés lors des interactions sociales qui, certes, englobent les réseaux sociaux numériques, mais ne s’y réduisent pas.
doc. conclusif : le réseau des entreprises du CAC 40 (Doc le reseau des entreprises du cac40)
II/ Les réseaux comme facteur de lien social
A) L’expérience du petit monde
Bien que l’idée de réseau social soit à la mode en raison du développement de sites spécialisés permettant de relier de manière spécifique des individus sur internet, la notion de réseau social est bien plus ancienne. La sociologie des réseaux ou analyse des réseaux sociaux s’est développée bien avant la révolution informatique.
Réseau : à l'origine, tissu dont les chasseurs se servaient pour construire un filet permttant d'attraper des proies, Réseau sanguin, réseau nerveux, réseau autoroutier, de chemin de fer, puis réseau informatique, puis réseau des réseaux (internet). Il ne s’agit plus d’infrastructures permettant aux individus de communiquer mais de relations entre individus et groupes.
Doc. Le monde est petit (Doc le monde est petit)
La sociologie étudie les groupes dans lesquels s’insèrent les individus en fonction de critères définis a priori : âge, sexe, profession, etc. les analyses consacrées au réseaux sociaux étudient ces structures collectives a posteriori comme un produit de relations entre individus : les réseaux se structurent à partir de relations interpersonnelles et prennent des configurations qui influencent les décisions et les comportements.
B) sociabilité de proximité, de rencontre
Les usages du numérique sont totalement intégrés au mode vie contemporains, notamment celui des générations nées après 1980. Cela a permis de développer de nouvelles formes de sociabilité dites virtuelles. Le développement des réseaux numériques a renforcé le lien social (recherche d’emploi, financement collaboratif, engagement solidaire…).
caractéristiques des sociétés actuelles, le numérique prend une place croissante dans la vie des individus : changement profond dans la condition humaine (produire, consommer, échanger). Transformation profonde de la condition humaine.
La plupart du temps les liens virtuelles sont une réplique des liens échangés dans la vie réelle. Souvent, le numérique ne sert pas à créer de nouvelles relations mais à entretenir les anciennes.
mardi 18 mars 2025
B) sociabilité de proximité, de rencontre
On parle d’une perturbation des sociabilités antérieures car les individus qui quittent leur lieu de résidence pour une mutation professionnelle n’ont plus la possibilité de voir leurs amis et ils doivent s’en faire de nouveaux dans un environnement qui n’y est peut-être pas propice.
après une rupture biographique (séjour en prison, divorce...)
Les usages du numérique sont totalement intégrés au mode vie contemporains, notamment celui des générations nées après 1980. Cela a permis de développer de nouvelles formes de sociabilité dites virtuelles. Le développement des réseaux numériques a renforcé le lien social (recherche d’emploi, financement collaboratif, engagement solidaire…) mais il a aussi facilité l’apparition de certains risques (harcèlement, infox…)
La plupart du temps les liens virtuelles sont une réplique des liens échangés dans la vie réelle. Souvent, le numérique ne sert pas à créer de nouvelles relations mais à entretenir les anciennes.
Par ailleurs, les NTIC permettent également de mettre en relation des jeunes qui souhaitent s’engager dans la vie associative et des associations. Les jeunes vont ainsi être mis face à une multitude d’associations dont ils ignoraient l’existence et il est évident qu’en facilitant ainsi la mise en relation, davantage de jeunes vont s’engager par rapport à la situation où le site n’existerait pas.
Une association est une organisation qui rassemble des individus ayant des connaissances et des compétences différentes dans le but de produire des b&s non-marchands. Ainsi, les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) permettent une plus grande facilité de mise en relation des besoins et des capacités.
De plus, les NTIC permettent la mise en place d’autres systèmes d’échange. Ainsi, le troc se trouve facilité dans la mesure où le problème de la double coïncidence des besoins est en partie résolue par la grande capacité de mise en relation des individus que permettent les NTIC : plus de chance de trouver quelqu’un qui a ce que je souhaite et qui souhaite ce que j’ai.
Les NTIC ont permis le développement de plateforme d’échange non marchandes : peer to peer.
III/ effets pervers
A) une redéfinition du "je"
Doc. le rôle des médias sociaux dans la socialisation adolescente (Doc le role des medias sociaux dans la socialisation adolescente)
4- s'informer, communiquer, se mettre en scène, stocker des informations...
5-l’adolescence est un moment clé de la socialisation car l’individu est dans un moment très important de la construction de son identité. Qui suis-je ? Que vais-je devenir? Il se cherche : quelle est mon identité sexuelle ? L'adolescent peut avoir des difficultés à se situer du fait de la socialisation par ses pairs qui le conduit à une forme de déviance vis à vis de la socialisation parentale.
6-identité singulière : originalité / et conformité : assez de pouints communs avec les autres pour s’intégrer.
Avec leur smartphone, les individus se mettent en scène, comme des comédiens de manière très artificielle (selfie…). Celui qui ne joue pas le jeu de la popularité et des réseaux sociaux est alors considéré comme un « no life », un "sans ami", son prestige social diminue.
Un individu individualisé sous contrainte du groupe. Finalement, notre dépendance à l’objet fait que l’individu est aujourd’hui plus fragile et davantage soumis aux contraintes du groupe, et sensible au regard des autres.
B) Les réseaux sociaux ont facilité l’apparition de certains risques
doc.1 p.144 + doc.4 p.145
Ainsi, il semble qu’une utilisation excessive des réseaux sociaux et du numérique en général soit associée à un plus grand sentiment d’isolement. Mais rien n’est moins sûr, l’idée que le numérique est désociabilisant est une prénotion, néanmoins son impact est ambivalent : en fonction des situations, des usages et de la personnalité de l'individu, celui-ci peut très bien lutter contre l’isolement ou le renforcer.
Cyber harcèlement, cyber web, fake news, réseaux pédophiles ou de prostitution, arnaques en tout genre, falsification d’identité, revenge porn…
IV) un impact limité sur les liens sociaux : l'exemple des sites de rencontre
docs.(Doc reseaux sociaux et homogamie)
l'homogamie (avoir un conjoint appartenant au même groupe social) s'explique en partie car il existe des lieux de rencontre spécifiques en fonction de la PCS. Si les rencontres se font sur internet, il n'y a donc plus de lieux de rencontre spécifiques et l'on pourrait imaginer que l'homogamie disparaît.
Or, comme le montre le document 4, le numérique ne change rien au processus homogamique de rencontre entre conjoints, puisque la sélection du conjoint ne se fait plus à travers le lieu de rencontre mais à travers l'expression écrite qui permet de reconnaître le capital culturel des individus, donc qui donne une indication sur le statut social. On assiste donc à une homogamie de l'écrit.
Q5 : Comment les liens sociaux peuvent-ils s’affaiblirent ?
O5 : comprendre comment différents facteurs (précarité, isolement, ségrégations, ruptures familiales) exposent les individus à l’affaiblissement ou à la rupture du lien social.
I/ les facteurs de rupture du lien social
A) Dans l’emploi (chômage et précarisation)
Doc.1 p.148
En France, en 2017 d'après l'INSEE, sur 100 contrats de travail, 30 sont des contrats à durée déterminée et contrats saisonniers. La part des CDD a augmenté de 20 points entre 1982 et 2017.
La part des emplois à temps partiel a augmenté de 10 points entre 1975 et 2017.
Temps partiel, chômage, moins de temps passé dans l’entreprise à se socialiser et à se sociabiliser.
Par ailleurs moins de revenu pour consommer et entretenir des liens marchands et des liens de sociabilité.
la crise de l’emploi : une crise du lien social
3,1 milliond de chômeurs en 2024 ; temps partiel (de 8% en 1980 à 18% aujourd’hui, stable depuis 1995 et dans un tiers des cas, il est subi), entre 2000 et 2012 le nombre de cdd de moins de un mois est passé de 1,6 millions à 3,7 millions.
Le chômage est un élément très important et déstructurant pour les individus car être privé d’emploi empêche les liens professionnels, être privé de rémunération éloigne du lien marchand, très significatif dans la société contemporaine, et rend plus difficile certains liens associatifs ou culturels.
De même que le paupérisme était caractéristique du XIX° siècle (misère des sociétés industrielles), la précarisation est un problème central des économies modernes commandé par les exigences technico économiques (besoin de flexibilité des entreprises). Une partie de la classe ouvrière intégrée à la classe moyenne est menacée de basculement.
!!!précarisation + montée du chômage sont les manifestations d’un déficit de places occupables dans la structure sociale (on parle de surnuméraire).
La précarisation croissante du travail dont le signe est la montée des formes particulières d’emploi (cdd, interim, temps partiels) fragilise donc la fonction intégratrice du travail (socialisation, sociabilisation, cosntruction de l'identité sociale). Par ailleurs, l’évolution de la durée hebdomadaire du travail est passée de 44 à 35 heures par semaines entre 1946 et aujourd’hui: moins de temps passé dans l’entreprise.
D. Méda : Le travail, une valeur en voie de disparition (elle entend par là qu’il existe d’autres manières de s’intégrer à la société : notamment le tissu associatif).
Pour D. Schnapper (contre la fin du travail) le travail est toujours une valeur fondamentale de nos sociétés : + on est important et plus on travaille car les responsabilités sont plus fortes. Cependant, ce n’est pas parce qu’on travaille moins (35 h, mi temps involontaire, chômage…) que le travail est moins important. Le travail n’a pas cessé d’être une norme, d’avoir de la valeur et d’organiser la vie collective. On travaille moins mais le travail reste central pour ceux qui travaillent comme pour ceux qui n’ont plus d’emploi. C’est le moyen d’assurer la vie matérielle, de structure le temps, c’est le lieu d’expression de la dignité de soi et des rapports sociaux.
B. Dans la famille (divorce)
Effet du divorce sur les liens sociaux : rupture conjugal, parfois rutpure dans la relation de filiation, impact sur l'efficacité au travail qui peut conduire à la rupture de la relation professionnelle, rupture de certains liens amicaux
Le chômage peut enfin provoquer certaines ruptures familiales (Le salarié de la précarité, Serge Paugam). Hypothèse contredite dans le travail d'Olivier Schwartz sur le monde privé des ouvriers.
Mais ces ruptures ne sont pas inéluctables car les personnes qui sont au chômage peuvent avoir des réseaux assez denses, mais elles existent et d’autant plus que les personnes sont isolées socialement.
t.à.f pour le 25/03 : préparer le DS (EC3, programme : chapitre 5 - Comment se construisent et évoluent les liens sociaux ?)
lundi 24 mars 2025
doc.2 p.146
Les enfants de parents séparés, réussissent moins bien à l'école, font des études plus courtes et atteignent donc des positions sociales moins élevées, subissant ainsi plus fortement le chômage et la précartié. Les défauts d'intégration sont donc plus fréquents.
D'après Vaessa Bellamy ( "594 000 personnes décédées en Frances en 2016, pour un quart d'entre elles à leur domicile", Insee focus, n°95, 2017), nous observons une hausse du taux de décès dans les établissements de santé de 20 points, tandis que dans le même temps le taux de décès à la maison a diminué de 30 points et que le taux de décès en maison de retraite a légèrement augmenté (+ 10 points). Ces données nous montrent que la famille (le domicile) est de moins en moins présente dans les derniers ours de vie, remplacée par des institutions médicales ou de vieillesse.
Attention, problématique démographique : vieillissement, qu’allons-nous faire de nos vieux ? les individus vivent plus longtemps, donc plus de veufs (célibat/isolement).
C) Sur le territoire (Ségrégation spatiale)
Doc.la ségrégation urbaine (Doc la segregation urbaine)
Double mouvement de rupture du lien : lorsque les catégories aisées viennent habiter dans les quartiers populaires (gentrification) ils apportent avec eux leur ordre moral qu’ils cherchent à imposer. Contre le bruit et les odeurs, contre les petits trafics (qui font vivre des familles pauvres), contre les incivilités, contre les jeunes dans la rue…et cela nuit au lien social avec les communautés déjà établies. S'ils n'y parviennent pas, ils cherchent alors à établir une frontière spatiale, artificielle afin de préserver l'ordre moral et leur statut social. Cette frontière est essentiellement économique. Ainsi, l'afflux massif des catégories aisées dans ces quartiers à l’origine populaire (19è arrondissement, 20è, Montreuil, Bagnolet, etc) contribue à l’augmentation des prix de l’immobilier ce qui fait fuir les populations populaires
Ségrégation spatiale n’est pas une volonté des minorités à se constituer en communauté. Le communautarisme résulte d’un refus de mixité sociale de la part des classes moyennes hautes.
Les inégalités sociales fragilisent aussi les liens sociaux entre les plus favorisés et les plus démunis. Cela donne lieu à des phénomènes de ségrégation spatiale.
II/ des facteurs qui se cumulent
A) Un processus de désaffiliation
Doc.la désaffiliation selon R. Castel (Doc la desaffiliation)
1-Jeanne serait placée dans la zone d’intégration
2-chômage de courte durée, emplois précaire (temps partiel subi en CDD) pour la zone de vulnérabilité et le SDF pour la zone de désaffiliation.
3-cumul des problématiques liées à l’emploi et à la sociabilité
mécanisme : stabilité, précarité, chômage, divorce, rupture des sociabilités amicales, désaffiliation
La pauvreté n’est pas un phénomène récent qui serait arrivé avec la montée du chômage. Après la guerre, la misère était plus présente qu’aujourd’hui et elle frappait surtout les personnes âgées et les salariés agricoles, les indépendants appauvris par les transformations structurelles de l’économie et quelques marginaux. Elle devait disparaître avec l’extension du salariat.
L’exclusion est avant tout un processus de désaffiliation sociale (R Castel, les métamorphoses de la question sociale). La désaffiliation est un processus de rupture progressive des liens sociaux qui mène à l'exclusion.
Lors d’une crise, la zone de vulnérabilité se gonfle et se déverse dans la zone de désaffiliation. La cohésion sociale dépend alors des relations entre ces trois zones.
A la suite d’un échec professionnel ou lorsqu’ils ne parviennent pas à retrouver du travail les individus prennent conscience de la distance qui les sépare de la grande majorité de la population, sentiment que leur échec est visible pour tout le monde, puis assistance sociale (RSA), puis fragilité (dépendance vis-à-vis des travailleurs sociaux, à ce stade là l’individu a refusé plusieurs emplois) : ZONE D’ASSISTANCE ou de VULNERABILITE.
Mais lorsque les aides cessent et que les handicaps se cumulent, les individus sortent du filet ultime de la protection sociale et connaissent des situations de plus en plus marginales : désocialisation, rupture : ZONE DE DESAFFILIATION.
Mais l’exclusion est également un processus de disqualification sociale. Le terme de disqualification sociale signifie que les individus ne semblent plus « qualifiés » pour s’intégrer dans la société, ils n’en n’ont plus l’aptitude. On évoque alors une absence d’aptitude professionnelle et un refoulement de l’expérience de l’assistance
Disqualification : processus de privation des qualifications et de refoulement hors du marché de l'emploi (caractère multidimensionnel, dynamique et évolutif de la pauvreté). Les personnes pauvres sont suspectées de profiter du système. Type de pauvreté actuelle dans un système de protection sociale qui n’est plus légitime aux yeux de certains.
Exclusion : processus par lequel un individu, en accumulant des handicaps sociaux (pauvreté, perte de logement, perte de sociabilité) finit par ne plus pouvoir partager les mêmes normes de vie que les autres : marginalisation.
B) Des facteurs cumulatifs
Doc. le chômage, une épreuve familiale (Doc le chomage une epreuve familiale)
De la sphère du travail à la sphère familiale
Retour sur Paugam et Schwartz : Le chômage peut provoquer certaines ruptures familiales (Le salarié de la précarité, Serge Paugam). Hypothèse contredite dans le travail d'Olivier Schwartz sur le monde privé des ouvriers. Les ruptures ne sont pas inéluctables car les personnes qui sont au chômage peuvent avoir des réseaux assez denses, mais elles existent et d’autant plus que les personnes sont isolées socialement.
Emile DURKHEIM, Le Suicide, 1898 : Etude sur le suicide. Le fait d’être marié et avec des enfants protège du suicide. Le suicide est un fait social (observable partout depuis toujours) qui peut s’analyser selon une approche holiste. Le suicide s’explique par une intégration trop forte ou trop faible et par une régulation trop forte ou trop faible. Ainsi Durkheim observe que le célibataire sans enfants se suicide plus que le célibataire avec enfants qui se suicide plus que l’homme marié sans enfants qui se suicide plus que l’homme marié avec enfant.
Doc.taux de pauvreté selon la composition du ménage et le statut d'activité (Doc taux de pauvrete selon la composition du menage et le statut d activite)
En France, en 2018, d’après l’Observatoire des inégalités, sur 100 chômeurs, 25,3 sont pauvres.
En France, en 2018, d’après l’Observatoire des inégalités, sur 100 individus vivant dans une familles monoparentales, 19 sont pauvres.
La fragilisation du lien familial augmente le risque de pauvreté (question 8-)
Taux de pauvreté : nb de pauvres / population x 100
Etre pauvre : avoir un revenu inférieur à 50% du revenu médian (définition de l’INSEE) ou alors un revenu inférieur à 60% du revenu médian (définition d’EUROSTAT).
Pour Serge Paugam l’exclusion dépend du type de pauvreté :
-marginale : héréditaire, stigmatisation/ solution : insertion (caractéristiques des sociétés modernes en expansion où le chômage est faible mais avec affaiblissement des solidarités familiales). Ce sont les exclus du système en situation de croissance avec plein emploi et protection sociale (les oubliés de la croissance). La pauvreté est alors un phénomène limité et invisible, on parle d’une pauvreté résiduelle, la pauvreté est alors le révélateur de l’inadaptation sociale. Pauvreté caractéristique des 30 glorieuses.
-disqualifiante : dépendance vis-à-vis des institutions / solution : réinsertion. Le chemin vers l'exclusion se fait également par étapes, comme chez Castel, mais il ne s'intéresse lui qu'à la phase de fragilisation du lien social : fragilité, dépendance, rupture. La zone de fragilité de Paugam correspond à la zone de vulnérabilité de Castel.
-pauvreté intégrée dans les pays du sud où les liens familiaux sont très forts et où les individus participent souvent à l’économie informelle.
Le chômage peut entrainer de fortes ruptures du lien social : divorce, rupture des liens amicaux car rupture du lien marchand et ce d’autant plus que la personne est seule et (ce qui est cumulatif) participe peu à la vie associative, ruptures des horaires et des relations professionnelles.
Perte d’emploi (chômage) → fragilisation des liens familiaux (divorce) → perte de la garde de enfants → perte du logement → pauvreté et exclusion→ difficulté à retrouver un emploi → aggravation de la situation : …
Lieu d’habitation → discrimination à l’embauche → précarité et pauvreté→ difficulté pour se stabiliser (mariage, enfants) → instabilité familiale → risque de rupture familiale → célibat → isolement et risque de perte du logement→ exclusion.
De multiples éléments peuvent venir affaiblir voire rompre les liens sociaux et tendent à se cumuler. Ainsi les ruptures familiales, s’accompagnent fréquemment de difficultés sur le plan professionnel (chômage ou précarité), qui elles-mêmes exposent à la pauvreté et à l'exclusion, rendant encore plus difficile le retour vers l'emploi et la constitution de nouveaux liens (conjugaux ou amicaux...). Pour les sociologues, la pauvreté est plus qu’un manque de ressources économiques. Elle décrit une relation sociale par laquelle certains agents sociaux sont rendus dépendants de reste de la société.
La précarité et le chômage peuvent affaiblir les liens sociaux, d’abord professionnel puis amicaux, et conduire à un processus de désaffiliation sociale (castel) ou de disqualification sociale (Paugam) avec une dépendance à l’aide sociale.
S’ajoutent à cela d’autres facteurs pouvant affaiblir les liens sociaux qui touchent plus particulièrement certaines catégories de la population : dépendance des personnes âgées, discrimination, ségrégation spatiales et scolaire, handicaps, etc.
fin du chapitre
mardi 25 mars 2025
DS (EC3, 1h30)
Chapitre VI – Comment les agents économiques se financent-ils ?
Q1 : Quel est le principe du financement de l’économie ?
O1 : comprendre que le financement consiste à couvrir des besoins de financement par des capacités de financement.
I/ Des agents économiques en capacité ou en besoin de financement
A) Les secteurs institutionnels
6 secteurs institutionnels :
-ménages : ensemble d’individus liés par un lien de parenté (filiation et/ou alliance) ou non, vivant sous le même toit. Un individu célibataire forme un ménage. + entreprise individuelle (EI).
-sociétés non financières (SNF): entreprises privées produisant des b&s hors activités monétaires et financières.
-sociétés financières (SF) : banques et assurances.
-APU : administrations publiques centrales, locales et de sécurité sociale.
-Institution sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) : les associations
-RDM (Reste du monde)
B) Des agents à besoin de financement
doc.1 p.76
l'entreprise a des perspectives de croissance importante. Une start-up a innové dans le secteur des nouvelles technologies et elle cherche des financements pour développer son idée. Elle n’a pas encore généré de ressources suffisantes pour financer son développement. Activité qui se crée ex-nihilo, à partir de rien.
Sans financement on ne peut produire et se développer (pas de RD, pas de commercialisation ou d’accès au marché)
Une entreprise innovante qui a développé un prototype d’une nouvelle machine a besoin d’argent pour passer à la production industrielle, construire une usine, créer un réseau de distribution, payer des salariés avant même d’avoir commencé à vendre ses produits.
doc.2 p.76
comprendre le besoin de financement d'un point de vue mathématique :
Soit R le revenu d'un agent économique.
Soit D, la dépense d'un agent économique
Si D > R alors besoin de financement
Le document nous indique que lorsque le revenu est inférieur à la dépense d'un agent économique, ce dernier est dit en besoin de financement
lundi 31 mars 2025
comprendre le besoin de financement d'un point de vue mathématique :
Soit R le revenu d'un agent économique. On peut écrire :
R = C + E avec C : la consommation et E : l'épargne. En effet, lorsqu'un agent économique dispose d'un revenu, il peut le consommer ou l'épargner (pour investir ensuite)
Par ailleurs, si l'on considère les dépenses d'un agents, celles-ci correspondent soit à de la consommation soit à de l'investissement (dans les deux cas il s'agit d'une dépense). Ainsi,
D = C + I
Si R < D alors l'agent a des revenus insuffisants pour financer ses dépenses (sa consommation et ses investissements), on dit alors qu'il est en situation de besoin de financement. Vous constatez que ses ressources (son revenu) sont inférieures à ses dépenses (C+I).
de plus, nous savons que R = C+E
donc si nous remplaçons R par C+E dans l'inégalité, celle-ci devient
C+E < C+I
donc E< I
l'agent économique est en situation de besoin de financement lorsque son épargne est inférieure à ses investissements.
C) Des agents à capacité de financement
R = C+ E
Nous pouvons donc écrire :
R/R = C/R + E/R
C/R correspond à la propension moyenne à consommer (quelle est la part du revenu qui est consacrée à la consommation ?)
E/R correspond à la propension moyenne à épargner (quelle est la part du revenu consacrée à l'épargne ?)
Ainsi,
1 = C/R + E/R
Considérons un agent qui gagne 1700 euros par mois et qui en épargne 250 euros.
La propension à consommer s'élève à :
C/R = 1450/1700 = 0,853
On peut donc dire que l'agent consomme 85,3% de son revenu (il en épargne donc 14,7%)
capacité de financement : situation d’un agent économique lorsque la somme de ses ressources est supérieure à la somme de ses dépenses (lorsque les investissements sont inférieurs à l’épargne).
Dans ce cas R > D (les ressources sont supérieures aux dépenses : l'agent est en capacité de financement)
donc C+E > C+I
donc E>I
II/ les capacités de financement répondent aux besoins de financement
A) Des agents structurellement en besoin de financement et d’autres structurellement en capacité
Doc.3 p.77
1-en 2017, en France, d’après l’INSEE, les SNF ont un besoin de financement qui s’élève à 8,3 milliards d’euros.
En 2017, en France, d’après l’INSEE, les ménages expriment une capacité de financement de 61 milliards d’euros
2-capacité : sociétés financières (pas en 2017 mais en général oui) et ménages
Besoin : sociétés non financières, APU et ISBSLM
La lecture des informations chiffrées fait apparaître pour certains secteurs des ressources < aux emplois (les emplois sont les dépenses, comment l’argent est-il « employé » ?) et ce de façon quasi structurelle. Certains secteurs sont en besoin de financement (ils ne sont pas en mesure de générer eux-mêmes l’ensemble des fonds nécessaires à la réalisation de leurs opérations, ils ont recours à un financement externe : ils s’adressent à un autre agent pour se procurer des ressources), ce sont les sociétés non financières, les APU et les associations (ISBSLM), ces deux derniers secteurs appartenant au secteur non marchand on comprend aisément qu'ils soient en besoin de financement.
A l'inverse les secteurs qui sont structurellement en capacité de financement sont les banques (sociétés financières) et les ménages qui dégagent une épargne (ils ne consomment pas toutes leurs ressources).
B) Besoin et capacité de financement de la nation
La dernière ligne du document montre qu'en 2017 la Nation (la France) présente un besoin de financement de 12,8 milliards d'euros. On obtient ce résultat en calculant la somme des soldes de chaque secteurs institutionnels (-8,3 - 3,2 - 61,4 +61 - 0,9 = -12,8).
Dans ce cas, la Nation comble ce besoin de financement auprès du reste du monde (auprès d'agents en capacité de financement), soit par le biais de l'excédent commercial, soit par des Investissements directs étrangers qui entrent sur le territoire soit par des investissements de portefeuille.
A l’inverse, lorsque la Nation dégage une capacité de financement, elle peut alors répondre au besoin de financement d’autres pays.
Analyse du financement en économie ouverte :
PIB + M = C+ I + X
Or le PIB = Somme des revenus = C+E avec C : la consommation et E : l’épargne
C + E + M = C + I + X
E+M = I+X
E-I = X-M
Si le solde extérieur est excédentaire (X>M donc X-M >0) cela signifie que l’on dégage des excédents commerciaux en exportant beaucoup sans trop importer. La Nation produit plus qu’elle ne consomme.
En effet, si X-M>0, alors E-I>0
Donc E>I
l’épargne est supérieur aux investissements réalisés dans le pays : la Nation dégage une capacité de financement.
Inversement, si X-M <0, alors E-I <0 et E<I, la nation consomme plus qu’elle ne produit, elle vit au dessus de ses moyens. La nation consomme trop (en particulier des biens étrangers) et n’épargne pas assez. La nation est en situation de besoin de financement.
Si "E-I" est négatif c'est donc que l'épargne est insuffisante. Si l'épargne est insuffisante, c'est donc que nous avons trop consommé. Et cet excès de consommation, correspond à l'excès d'importations (X-M<0).
Q2 : Qu’est-ce que le taux d’intérêt ? Où, comment et par qui est-il fixé ?
O2 : comprendre que le taux d’intérêt – à la fois la rémunération du prêteur et le coût du crédit pour l’emprunteur – est le prix sur le marché des fonds prêtables.
Les circuits de financement et le marché des fonds prêtables
I/ Organisation et fonctionnement du circuit de financement
A) Structure du système de financement
Doc.4 p.77
t.à.f pour le 01/04 : préparer le document afin d'être capable de le présenter à la classe.